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17/11/2021
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Parfois, un exemple inspirant occasionne un déclic et ouvre des horizons insoupçonnés. En ce mardi d’octobre, Benoît Emazabal parle avec passion des planches de skateboard révolutionnaires qu’il fabrique dans son atelier de Mézos. Face à lui, les deux Dylan et Maxime. Tous trois ont entre 21 et 25 ans, vivent dans le canton de Mimizan et font partie de la catégorie NEET : ni en emploi, ni en études, ni en formation. Selon une étude de l’INSEE, 12,5 % des jeunes de 15 à 29 ans étaient dans ce cas en France en 2019.
Alors que leur avenir professionnel reste incertain, les 3 jeunes landais écoutent le créateur de Parabolik décrire comment l’utilisation de pin maritime local lui a permis de concevoir des skates dotés d’une torsion centrale, procurant de nouvelles sensations de glisse. Tout ça, dans une optique résolument écoresponsable avec la production d’un strict minimum de déchets. Avec la conviction que « ce n’est pas si difficile de partir d’une philosophie et d’arriver à l’entrepreneuriat. On peut toujours trouver des solutions ».
Aux propos volontaristes de Benoit Emazabal, Laurent Abadia hoche la tête. Le référent AEJ-XL (Accompagnement vers l’emploi des jeunes XL) pour le nord des Landes veut donner à ces jeunes landais l’opportunité de découvrir qu’il y a « des choses à faire localement, que tout est possible ». Cette rencontre fait partie du Rallye pour l’emploi, concocté par le CREPI* Pyrénées sur une commande de l’AEJ-XL. Durant une semaine, les jeunes mimizannais visitent 6 entreprises, certaines sortant des sentiers battus comme All Water, qui propose diverses activités nautiques à Aureilhan. Une expérience qui a plu à Maxime, 25 ans : « j’ai appris beaucoup de choses sur le tourisme, les sociétés. Je ne savais pas qu’ils continuaient à travailler l’hiver, en installant des patinoires dans tout le Sud-Ouest, de La Rochelle à Perpignan ». Dylan, Aureilhanais de 21 ans, a découvert à cette occasion qu’il existait une association photo à Mimizan. Une aubaine pour lui qui envisage une formation dans ce domaine à Bordeaux et « un parfait exemple de ce que peut apporter un réseau », selon Laurent Abadia.
Régis Morgat, le directeur du CREPI Pyrénées, a convaincu des entreprises locales, comme Les Ruchers du Born ou FP Bois, dont les secteurs d’activité peuvent toucher la corde sensible de ces jeunes landais. « L’idée est d’ouvrir le champ des possibles. Quand on touche le métier, c’est plus concret », explique-t-il, sans pour autant dédaigner des voies plus classiques, comme les sociétés d’intérim : « on sait que c’est une porte ouverte vers l’emploi durable ». Les visites sur le terrain sont entrecoupées d’ateliers où Maxime et les deux Dylan apprennent à se présenter en 2 minutes ou à travailler sur de mini-CV.
Le Rallye pour l’emploi est un des cinq dispositifs (voir encadré) que les référents AEJ-XL utilisent « pour casser les barrières entre ces jeunes et le monde professionnel afin de faire naître des vocations », indique Laurent Abadia. Avec sa collègue Chloé Egea, ils ont accompagné 110 personnes dans le secteur nord des Landes depuis 2019. Le plus souvent, les jeunes NEET et leurs parents contactent directement l’AEJ-XL, mais il arrive que Pôle Emploi, des assistantes sociales ou l’Aide sociale à l’enfance (ASE) signalent aux référents des situations nécessitant un soutien vers l’insertion. La finalité est de guider vers un emploi ou une formation et de lever les freins bloquant l’accès au travail. Tout est dans la méthode : « ce n’est pas de l’assistanat, les jeunes sont impliqués dans les décisions », insiste Laurent Abadia.
Le socle de l’accompagnement est la confiance et celle-ci se construit pas à pas. « Au début, je les vois une fois par semaine, à l’extérieur de mon bureau ou dans des endroits qu’ils aiment bien ». Dylan valide la pertinence de cette approche douce : « C’était plus simple pour moi que Laurent vienne chez moi. Cela a débloqué certaines choses ». L’autre Dylan, après avoir arrêté ses études de logistique, met en avant le caractère concret de cette démarche : « grâce à Laurent, j’ai pu repasser mon CACES (permis pour chariot élévateur) et cela m’a permis de décrocher des emplois intérimaires ». Il se dit « un peu plus rassuré » et envisage une formation d’ambulancier.
Quant à Maxime, Mimizannais de 25 ans, il a vécu comme « un soulagement » la relation personnalisée que le référent AEJ-XL a su tisser avec lui : « je me sens moins seul. J’avais plein de questions sans réponse depuis des années et c’est plus facile de se confier individuellement. Laurent a écouté mes problématiques, notamment de mobilité. C’est un accompagnement humain qui va au-delà d’une simple aide à l’emploi ».
* CREPI : Clubs régionaux d’entreprises partenaires de l’insertion. Le réseau CREPI compte 16 antennes dans toute la France, rassemblant 2 400 entreprises et accompagnant environ 6 000 personnes.
Le saviez-vous ?
Depuis 2015, le Département des Landes a pu expérimenter et développer l’Accompagnement pour l’emploi des jeunes (AEJ-XL) qui s’adresse aux jeunes de moins de 26 ans en grande difficulté sociale et professionnelle, sans emploi et qui ne sont ni en formation, ni en étude, demandeurs d'emploi inscrits ou non à Pôle Emploi (NEET).
Ce projet a été cofinancé par l’Union Européenne à plus de 80 %, par l’intermédiaire de crédits visant à lutter contre le chômage des jeunes :
- IEJ (Initiative pour l’emploi des jeunes), entre 2015 et 2017
- FSE (Fonds social européen) depuis 2018
Environ 700 jeunes landais ont ainsi pu être accompagnés depuis 2015. Sont plus particulièrement ciblés ceux qui n’adhérent pas ou plus aux accompagnements classiques et qui ont besoin d’un accompagnement global soutenu. Ce dispositif n'amène pas à une rémunération et repose sur une libre adhésion.
Sept référents AEJ, rattachés au pôle Prévention spécialisée du Département, couvrent les Landes (3 dans le sud du département, 2 dans le nord, 1 à Mont-de-Marsan, 1 à Dax). Ils travaillent en collaboration avec leurs collègues de la Prévention spécialisée et s’appuient sur un réseau de partenaires riche et varié permettant de chercher les solutions sur mesure pour chaque jeune. Ils ont à leur disposition cinq types d’outils :
- Formations en restauration (avec BIATO)
- Rallyes pour l’emploi pour une sensibilisation au monde du travail (avec le CREPI)
- Parrainages d’un jeune par un professionnel (avec le CREPI)
- Formations liées aux contacts professionnels : CV, lettres de motivation, remise en confiance (avec l’INSUP)
- Stages et mises en situation professionnelle (avec l’INSUP)
Pour aller plus loin
Les sites du département