À Saint-Pierre-du-Mont, un collège « en cohérence avec son époque »

La traditionnelle visite de rentrée scolaire est l’occasion de mettre en lumière un des 39 collèges publics landais et de souligner les constants efforts du Département pour garantir aux quelque 17 600 collégiens landais un égal accès à une éducation de qualité. À cet égard, l’inauguration, lundi 4 septembre, du collège Lubet-Barbon entièrement rénové est symbolique. Joël Bonnet, le maire de Saint-Pierre-du-Mont, rappelle que l’établissement se situe dans un quartier Politique de la ville qui « a subi des transformations importantes » comme les constructions du Pôle Santé ou de l’Espace Multisports Saint-Pierrois (EMS). 

Catherine Dupouy, la Principale, décrit joliment les particularismes du paquebot de presque 600 élèves dont elle a la charge : « le monde de Lubet est bel et bien celui d’une mixité sociale assumée et revendiquée faite de partage, de différences, de rencontres et d’un vivre ensemble parfois rugueux mais d’une diversité qui fait sa richesse. Elèves ordinaires et extraordinaires (élèves de Section d’enseignement général et professionnel adapté – SEGPA -, ou bénéficiant du dispositif d’Unité locale d’inclusion scolaire – ULIS -) s’y côtoient, s’y rassemblent et tous et toutes ont leur place à Lubet ».

Les travaux réalisés de mi-2021 à décembre 2022 constituaient la 5e et dernière phase de la restructuration complète du collège, entamée en 2005. Selon Margaux Rodot, architecte de l’agence Vallet de Martinis, il s’agissait d’obéir à deux principes directeurs : « la rénovation thermique » et « la fluidité de l’enseignement ». Citons sans exhaustivité quelques-unes des modifications : les façades sont désormais mieux protégées des rayons solaires ; les préaux et coursives extérieures ont été reconstruits ; l’entrée a été réaménagée pour répondre aux normes d’accessibilité ; le foyer des élèves a été agrandi ; les logements de fonction ont été déplacés pour laisser la place aux salles de technologie et d’éducation musicale et artistique, jusqu’ici isolées et désormais raccordées aux autres enseignements...

Le Conseil départemental a consacré 6,45 M€ à ce lifting en profondeur. Catherine Dupouy ne manque pas de saluer « l’engagement fort de la collectivité » qui vise « à offrir à chaque élève un cadre de qualité afin qu’il puisse s’y épanouir, s’y construire et réussir ».

Tout juste entrées en 6^e, Maélie, Janelle, Lana et Leonor sont visiblement séduites par leur nouvel environnement : « c’est propre, c’est moderne, c’est grand. Il y a de la place pour tout le monde. On est à côté des installations sportives, on peut faire de la natation, du basket… ». Dans son CDI rénové, Sylvaine Laulan, la documentaliste, apprécie le changement : « il est plus clair, il est insonorisé et les bruits sont feutrés. Il est plus vaste, il y a plus d’espace ce qui a un effet apaisant ».

Si l’INSEE annonce un début de décroissance progressive du nombre d’élèves dans les collèges publics landais, « le Département maintient ses efforts au bénéfice des collèges existants », assure Muriel Lagorce, vice-présidente déléguée à l’Éducation, bien consciente que les Landes conservent un solde migratoire positif. 100 M€ de travaux sont programmés pour la période 2021 – 2026 avec des extensions / restructurations à Saint-Martin de Seignanx, Tartas et Capbreton ainsi que la construction d’un nouveau collège à Saint-Vincent-de-Tyrosse. Sans oublier la modernisation de l’internat de Gabarret, la participation aux travaux dans les cités scolaires de Parentis-en-Born et de Peyrehorade ou de multiples travaux de rénovation énergétique (installation de chaufferies bois, relampage). 

Dans un contexte d’inflation, le Département soutient les établissements avec un fonds spécial de 700 000 € pour amortir la hausse des dépenses énergétiques et une augmentation de 6 % des dotations de fonctionnement des collèges qui s’élèvent en 2023 à 4,18 M€. Le pouvoir d’achat des familles reste une préoccupation de la collectivité qui a réalisé un important effort financier pour ne pas augmenter les tarifs de la restauration scolaire tout en revalorisant de plus de 10 % le montant des bourses départementales. 

Les cuisiniers des collèges sont incités à recourir aux circuits courts et au bio, avec des premiers résultats encourageants : entre 2021 et 2023, la part des produits labellisés est passée de 17,2 % à 25,67 % et celle des produits bio de 11,1 % à 16,36 %. « Ces augmentations sont à souligner mais restent encore insuffisantes », estime Muriel Lagorce qui rappelle que les objectifs fixés par la Loi EGALIM pour la restauration collective sont de 50 % pour les produits labellisés et 20 % pour les produits bio au 1er janvier 2022 : « c’est un objectif de santé publique qui profitera à nos enfants tout en soutenant nos producteurs de proximité ».

Égratignant les orientations gouvernementales, et notamment l’instauration du Pacte-enseignant qui « se réalise dans la confusion et génère des crispations », l’élue du canton Côte d’Argent énumère quelques-unes des politiques publiques menées par le Département en faveur des élèves landais telles que la gratuité des transports scolaires, l’opération « un collégien, un ordinateur portable », la plateforme internet pour des stages de 3^e dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), la gamme de propositions éducatives mises à disposition des enseignants et de leurs élèves dans les domaines de la culture et du développement durable, l’adoption d’un plan piscine provisionné à 4 M€ ou encore les aides aux communes pour les équipements sportifs. Tout cela au nom d’un objectif « qui nous anime et guide nos actions, à savoir le principe d’égalité ».