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11/12/2019
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Des cris de joie ont régulièrement résonné le 10 décembre dans la grande salle du Pôle à Saint-Pierre-du-Mont, lors de la soirée des lauréats du premier Budget Participatif Citoyen landais. L’énumération des projets gagnants revêt des airs d’inventaire à la Prévert. On y croise des jardins partagés, un café associatif, des vélos adaptés aux handicapés, des instruments de percussion, des minibus, un four à pain, des échasses, une église du XIIIe siècle, etc.
S’il faut trouver un point commun entre la trentaine d’initiatives gagnantes, c’est la ténacité. Six mois se sont écoulés entre le lancement du BPC et la proclamation des résultats. Six mois pour développer une idée, la structurer et la défendre. Sélection suggestive de cinq de ces parcours de longue haleine.
Eddy Gody, David et Cyril Cabanac (association Roquefort Sarbazan Sport Nature) :
« On s’est mobilisé dès le premier jour avec un tutoriel sur youtube pour expliquer comment voter. Nous avons écumé les marchés, les écoles et nous avons sollicité les entreprises, les artisans locaux et tous nos sponsors. Nous avons distribué 5 000 flyers. Et nos 70 adhérents en ont parlé autour d’eux.
Lorsque le projet a été déposé, il était détaillé, concret : un parc de loisirs pour éduquer les enfants à la pratique des sports de nature, comme la course à pied ou le VTT. C’était assez facile de mobiliser autour d’un projet destiné aux enfants. Tous les gens que l’on a interpellés sur les marchés étaient à l’écoute et prêts à nous soutenir.
Au départ, on s’était fixé un objectif de 1 500 voix (NDLR : c’est le projet qui a recueilli le plus de suffrages, avec 2 640 votes). Les 100 000 € du BPC vont nous permettre d’acquérir un terrain auprès de notre commune, puis d’effectuer des travaux de terrassement et de clôture et enfin de tracer des pistes. »
Barbara Suaud (institutrice de la classe de CP-CE1-CE2) :
« Cela fait six ans que j’enseigne à l’école de Duhort-Bachen. J’ai une classe unique de 19 élèves de CP, CE1 et CE2. J’ai envie que l’école publique survive à la campagne, mais c’est très difficile quand on est toute seule. Mon premier soutien est venu de dames à la retraite qui tiennent un atelier créatif dans le local voisin de l’école. Elles sont venues parler de l'école lorsqu’elles y étaient élèves. Nous avons pu tisser un lien entre les générations. Puis j’ai eu le désir d’amener les enfants à profiter de leur cadre de vie, à toucher la terre, à étudier leur écosystème.
Le coup de pouce est venu cette année de l’association « Les jardins reconnaissants » de Mont-de-Marsan. Ils m’ont suggéré de ne pas limiter le jardin à l’école, mais d’en faire un jardin de village, participatif. Les dames de l’atelier créatif nous ont aidés. Nous nous sommes associés avec d’autres projets, soutenus mutuellement. Un croisement de générations s’est opéré mais il a fallu six ans pour créer ce rapport de confiance.
Mes élèves se sont approprié le projet. Chaque matin, nous comptions les votes numériques, nous en profitions pour faire des maths ! Je suis très fière car je suis très attachée à ce que le service public demeure dans les campagnes et l’on montre que l’école peut créer de la vie au milieu du village. »
Xavier Colmont (président de l’association Capbreton Sauvetage Côtier) :
« Nous présentions systématiquement nos deux projets ensemble. Le premier est tourné vers les enfants, à travers la prévention des risques de l’océan et en particulier des baïnes. On intervient beaucoup auprès des écoles. Le second projet répond aux besoins des associations sportives auprès desquelles nous assurons le poste de secours lors de leurs manifestations.
Nous comptons plus de 400 licenciés, que l’on a mobilisés. Nous avons aussi activé le réseau des clubs de sauvetage. Il faut savoir que nous étions un des rares projets en lien avec le littoral.
L’aide du Budget Participatif nous permettra un achat pour le le club, mais dont la finalité est dirigée vers les autres. C’est en cela que nos projets ont trouvé du répondant. Par exemple, le matériel de prévention des noyades aidera les écoles et les services jeunesse des communes. »
Eric Collado (association La Grange) :
« Pour gagner, il faut se battre. Quand on a vu que les votes internet ne fonctionnaient pas trop, on a été au contact des gens pour obtenir des votes papier. On a réalisé une vidéo expliquant ce qu’on voulait faire avec l’achat de notre maison et on l’a projetée toute la journée lors du vide-greniers de Larrivière-Saint-Savin. Nous sommes allés quatre fois au marché de Grenade-sur-l’Adour.
L’association La Grange va évoluer avec cette maison. On va pouvoir y baser toutes nos activités nature et y installer nos bureaux. D’un établissement social, on veut devenir un centre social, avec au minimum deux salariés : une secrétaire à plein temps et un coordinateur des activités.
Ni la commune, ni la communauté des communes ne pouvaient nous aider à acheter la maison. Le BPC a été une opportunité rêvée, inespérée. »
Jérôme Barriez (directeur de l’EHPAD Lucienne Montot-Ponsolle de Tarnos) :
« En avril 2019, une crèche a ouvert ses portes, à 20 mètres de notre EHPAD. Et le BPC a été lancé juste après. Du coup, on y a vu l’opportunité de créer un lien entre les générations. Nous avons créé un collectif rassemblant le conseil de vie sociale de l’EHPAD, deux clubs d’aînés de la commune et des parents d’enfants accueillis à la crèche.
Il nous fallait créer un lieu de rencontre. On va aménager le jardin de l’EHPAD avec une aire de jeux pour les enfants, des agrès pour les personnes âgées, une pergola et un terrain de pétanque. On relie les personnes les plus fragiles de la commune, les plus petits avec les plus âgés. Cette solidarité entre les générations résonne avec les priorités du Département. »
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