Didier Valdès : le bon son et la transmission

Au-delà des concerts de grands groupes comme Noir Désir ou Gojira parmi des milliers d'autres au fil des décennies, Didier Valdès éprouve une grande satisfaction qui dépasse sans doute toutes les autres : celle de travailler au quotidien dans un lieu de culture qui véhicule du lien social, côté scène et côté rock school.

« On œuvre tous dans le même sens pour cela. Être une association agréée Éducation populaire, ça veut dire quelque chose dans la volonté de transmettre, et de faire que les gens s'émancipent, d'autant plus dans le contexte actuel. On a aujourd'hui 50 % de femmes (élèves), plein de filles à la batterie, des gamins à l'éveil musical dès 3 ans, et des jeunes retraités qui avaient toujours rêvé de toucher leur première guitare. »

Une aventure humaine

Comme un écho à son propre parcours, lui, le Dacquois de naissance, qui a passé des années à l'école municipale, enfant, à faire seulement du solfège : « J'étais très fort dans les dictées de notes... Mais avoir un instrument, ça me paraissait très, très loin ». Sollicité à chaque repas de famille pour pousser la chansonnette, il commence à en avoir marre des refrains basco-landais. Le déclic ? La première fête de la musique et le film Rude Boy autour des Clash.

Son premier groupe, baptisé Robert le diable après avoir vu ce papillon dans un gros bouquin, démarre sur des reprises, et enchaîne vers des compositions : « J'aime bien créer des paroles et quelques mélodies. » Le temps bientôt des grands concerts dans la cité thermale, de Supertramp à Santana ou The Cure, qu'il écoute « de l'extérieur, par manque d'argent, mais sympa aussi ! » Avec son nouveau groupe Ten Cuidado, époque Mano Negra courant alternatif, le chanteur roule sa bosse pendant 5 ans de tournée. De quoi emmagasiner de l'expérience et une vision de la scène musicale française, avant de saturer et aller diriger un village vacances à Anglet.

La destinée le fera venir à Mont-de-Marsan pour devenir le seul salarié (ils sont 23 aujourd'hui) du CaféMusic, une maison des jeunes et des concerts voulue alors par le maire Philippe Labeyrie. « Ça a été une aventure humaine, on a évolué, progressé et travaillé un projet culturel de plus en plus solide, dans un lieu envié aujourd'hui par des collègues de grosses villes », salue l'homme d'équipe, féru d'accompagnement de groupe, comme avec le XL Tour. Un chantre de la médiation culturelle aussi, dans un rôle de passeur et de défense des artistes, au cœur de cette petite famille autour du président de l'association, Jean-Louis Cabanacq : « Donner envie de voir du spectacle vivant, ressentir des émotions qu'on n'a pas devant un écran, offrir un moment d'évasion loin des contingences matérielles du quotidien, conclut Didier Valdès, tout notre travail est là. »