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20/10/2023
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Créé en 1996, l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (OCNA) poursuit trois missions au service des acteurs de la gestion du littoral. La première est l’observation de l’évolution du trait de côte en étudiant les phénomènes d’érosion et de submersion marine et leur impact sur la faune et la flore. Ce suivi à long terme est rendu possible par « un réseau de 14 techniciens implantés dans les communes et qui connaissent bien le milieu dunaire », souligne Olivier Rousset, directeur général adjoint de l’ONF (Office national des forêts) qui pilote les missions de l’OCNA en binôme avec le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières).
Catherine Lagneau, nouvelle PDG de l’établissement public spécialisé dans les sciences de la Terre, insiste, elle aussi, sur la notion de proximité en rappelant que l’équipe de recherche sur les risques littoraux avait été transférée d’Orléans à Pessac l’an dernier : « l’action face au changement climatique est nécessairement ancrée dans les territoires et il faut orienter la recherche sur leurs besoins ».
La signature de renouvellement de la Convention 2022-2027, vendredi 13 octobre à Biscarrosse, marque l’arrivée du Conseil départemental de la Charente-Maritime dans le partenariat, ce qui signifie que l’intégralité du littoral néo-aquitain est désormais couvert par l’Observatoire.
Les analyses et l’expertise de l’OCNA constituent pour les collectivités et les services de l’État un outil d’aide à la décision dans la gestion du littoral. L’Observatoire intervient en amont et en complémentarité avec le GIP Littoral, synthétise Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine : « la recherche et le suivi pour l’OCNA, l’action pour le GIP ». Xavier Fortinon, président du Département des Landes, loue la pertinence du travail accumulé depuis près de 30 ans, qui « permet aux élus que nous sommes de faire passer des messages et de mettre en œuvre une stratégie sur une base scientifique ».
L’élu de Mimizan fait valoir l’importance de la 3e mission du partenariat, qui est la communication et le partage de connaissances via la mise à disposition du grand public d’informations actualisées : « il faut remettre de la science dans les discours pour faire progresser les esprits et les consciences ». « Mieux connaître pour mieux gérer ; mieux savoir pour mieux informer ; mieux coopérer pour mieux agir », résume Françoise Douste, présidente de la Communauté de communes des Grands Lacs, très impactée par le recul du trait de côte.
À Biscarrosse, le phénomène d’érosion, amplifié par la présence du Bassin d’Arcachon, menace les installations du front de mer. Sur la foi des analyses de l’OCNA, il a été mis en place « une stratégie douce axée sur le rechargement en sable » mais la nécessaire réflexion sur le repli des constructions rencontre encore beaucoup de réticences : « il faut énormément communiquer » concède Mme Douste.
La signature du 13 octobre est l’occasion de revenir sur des réalisations phares de l’Observatoire. Olivier Rousset évoque l’hiver 2013-2014, scandé par 8 tempêtes en 4 mois. Les études de l’OCNA ont permis « de mesurer que le taux d’érosion s’était élevé à plus de 20 mètres dans de nombreux sites ».
Le partenariat a développé à partir de 2016 un Réseau Tempêtes qui assure une veille sur les prévisions météo-marines à 5 jours et la mobilisation d’un tissu d’acteurs pour effectuer, avant, pendant et après les épisodes tumultueux, des observations de terrain qui seront compilées dans une banque de données. Vincent Bawedin, chargé de mission stratégie locale de gestion de la bande côtière à la Communauté de communes des Grands Lacs, pointe l’application concrète de cette mise en réseau : « durant 2 hivers consécutifs, la commune de Biscarrosse a pris des arrêtés d’évacuation provisoires sur la base des données fournies ».
Autre outil mis à disposition des décisionnaires locaux : un bilan régional de l’état des plages à la fin de la période estivale. La campagne 2023 révèle que seulement la moitié du littoral néo-aquitain (157 km sur 313 km étudiés) bénéficie d’un rechargement en sable de niveau correct. Les plages landaises font plutôt bonne figure, puisque 67 % d’entre elles se prévalent d’apports de sable estivaux suffisants pour protéger les pieds de dune durant les premières tempêtes hivernales. Des secteurs en difficulté sont toutefois identifiés à Lit-et-Mixe, Capbreton et dans le sud de Soorts-Hossegor.
Dans un souci de sensibilisation du grand public, l’Observatoire mise sur la science participative avec l’adoption de la démarche CoastSnap, née en Australie en 2017. Il s’agit de disséminer sur le littoral des stations d’observation proposant aux passants de prendre avec leur smartphone des photos sur un support fixe afin de cadrer une prise de vue répétitive. Cette accumulation de clichés, combinée avec des algorithmes de traitements d’images, permettra de quantifier l’évolution du trait de côte en un point donné. 4 bornes ont été installées en Nouvelle-Aquitaine, dont 2 dans les Landes, à Capbreton et à Biscarrosse.
Un financement partenarial
L’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine est financé par l’Union européenne via le FEDER (fonds européen de développement régional), l’État, le Conseil régional, les 4 Conseils départementaux littoraux (Charente-Maritime, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques), le SIBA (Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon), le BRGM et l’ONF.
Le plan de financement 2023 prévoit un budget de 1 515 000 €, dont 490 000 € de contribution européenne.
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