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15/04/2021
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Comment êtes-vous devenu un expert internationalement reconnu pour les questions de Budget Participatif ?
Yves Cabannes : À la fin des années 80, je travaillais avec la ville de Fortaleza dans des programmes d’amélioration des logements pour les plus pauvres. Cette énorme agglomération du nord-est du Brésil, venait d’être gagnée par le Parti des Travailleurs (PT). Les premiers Budgets Participatifs ont vu le jour en 1989 à Porto Alegre, qui était également une des rares villes tenues par le PT. J’ai donc été très rapidement pris dans ce mouvement d’expériences de démocratie participative à partir du terrain.
En 1997, je suis devenu coordinateur pour les Nations-Unies du programme de gestion urbaine pour l’Amérique Latine et les Caraïbes. Je suis donc parti en Équateur et une de mes premières tâches a été de promouvoir l’expansion des Budgets Participatifs en Amérique Latine. Je me suis peu à peu spécialisé sur cette question et Porto Alegre m’a invité comme conseiller pour le projet européen URB-AL, qui mettait en relation près de 400 villes en Amérique Latine et en Europe intéressées par cette innovation.
A partir du début des années 2000, j’ai été une des chevilles ouvrières des premiers échanges Amérique Latine - Afrique autour du Budget Participatif, qui se matérialisait en 2003 au Cameroun. Ce fut le véritable coup d’envoi, tant dans ce pays qu’ailleurs en Afrique. Depuis, j’interviens en appui de nombreuses initiatives au Mozambique, au Sénégal, au Mexique, en Indonésie, en Chine, en Russie, etc. Je collabore actuellement avec quelques villes en Espagne, au Portugal, et bientôt à Vienne, en Autriche.
D’autre part, j’ai animé plusieurs études comparatives et rédigé de nombreuses contributions pour les organisations de villes et les organismes internationaux, comme l’ONU par exemple, sur la contribution des Budgets Participatifs aux Objectifs de Développement Durable et à l’atténuation des effets du changement climatique.
Comment expliquez-vous l’essor récent en France des Budgets Participatifs Citoyens ?
Yves Cabannes : À l’époque d’URB-AL, au début des années 2000, il n’y avait que 4 ou 5 expériences en France. Il y en a aujourd’hui près de 200 ! À mon avis, la première raison est que, face à la méfiance des populations à l’égard du politique, les décideurs voient dans le Budget participatif un moyen de tisser du lien social et de rétablir un dialogue avec les citoyens.
Deuxième facteur, les budgets participatifs sont à la fois un thermomètre qui donne la température des attentes d’aujourd’hui et un baromètre qui annonce ce que voudront les gens demain. Les politiques ont besoin de ces deux outils de mesure pour agir en temps réel.
Enfin, les collectivités et les citoyens ont compris que, quand on demande aux gens de s’engager sur la formulation et le suivi de projets qui leur tiennent à cœur, ils font des miracles et optimisent les ressources publiques.
Quel regard portez-vous sur l’expérience landaise ?
Yves Cabannes : Cette seconde édition s’inscrit dans ce qu’il faut faire : aller vers les territoires isolés et vers les jeunes, pour ne laisser personne et nul territoire de côté. C’est dans l’air du temps. C’est ce que les Nations-Unies pointent dans leurs Objectifs de Développement Durable.
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