Université populaire des Landes : le savoir pour tous, depuis 40 ans

« Quand on existe toujours après 40 ans, le constat ne peut être que positif, même si comme pour toute association, il y a eu des hauts et des bas » : Alain Vidalies, fondateur de l’Université populaire des Landes (UPL) en 1981, mesure sereinement le chemin parcouru. Parmi les réalisations de l’association, l’ancien conseiller départemental et député des Landes distingue la création de la Capacité en droit en 1987. Environ 500 étudiants ont pu intégrer un cursus universitaire ou changer de cap professionnel grâce à ce diplôme original, dispensé par les enseignants de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. « L’UPL a changé leur vie, en leur octroyant une seconde chance. Rien que cela, c’est un motif de satisfaction », souligne l’ancien ministre.

Ne boudant pas son « plaisir de retrouver les amis qui ont contribué à cette aventure », Jean-François Broquères, maire de Tartas, retient la « volonté de partager le savoir et la connaissance » à travers la tenue de conférences sur des sujets – la Chine, le libre-échange, le Coran, les intercommunalités, etc. - « qui pouvaient paraître arides de prime abord mais qui ont touché un plus large public de par la pédagogie et la qualité des orateurs. Un peu de nuance fait du bien à une époque où fleurissent les fake news et les vérités toutes faites ». Membre depuis 30 ans du Conseil d’administration de l’UPL, l’édile tarusate se remémore notamment les trois interventions de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Claude Cheysson.
 

Pour marquer son 40^e anniversaire, vendredi 8 octobre, l’association a inauguré un nouveau cycle de conférences, « Les rendez-vous du cœur des Landes ». Et ce n’est pas un hasard si la première, consacrée à l’éducation populaire, avait lieu à Tartas, en partenariat avec la Ville, explique Aurore Darros, présidente de l’UPL depuis 2019 : « Notre siège social est à Mont-de-Marsan et c’est surtout là qu’on nous voyait. Nous souhaitions rendre les conférences plus accessibles aux personnes éloignées de la préfecture. Tartas est l’épicentre du département. Que l’on soit du Seignanx, de l’Armagnac ou de Haute Lande, la distance est la même pour tout le monde ». La jeune femme espère que cette première délocalisation incite d’autres collectivités landaises à accueillir des conférences. Régulièrement, elle se déplace dans différents territoires - comme récemment à Samadet - pour présenter les activités de l’association montoise. 

Fidèle à son ADN, l’Université populaire des Landes a lancé deux ateliers visant à mettre l’éducation à la portée de tous les publics. Depuis octobre 2020, Mariline Morin donne des cours de lecture et d’écriture à des adultes en situation de handicap par le biais d’une convention passée avec l’UPL. Au printemps, Estelle Martinez, professeure au collège de Labrit, a proposé un module de français destiné à des adultes ayant perdu l’habitude d’écrire ou ayant besoin de reprendre confiance en leur orthographe.

Autre nouveauté 2021 : un cycle de conférences archéologiques présenté par Didier Vignaud, membre du Centre de recherches archéologiques sur les Landes (CRAL). Pas moins de 1 200 sites archéologiques ont été découverts ces 20 dernières années dans les Landes mais les données recueillies ne sont accessibles qu’aux chercheurs. Avec ces conférences, l’UPL entend donc « rendre leur histoire aux Landaises et aux Landais », dit Aurore Darros. 

Avec ces initiatives, l’association montoise reste fidèle à l’esprit des origines tel que rappelé par Alain Vidalies : « donner des armes aux citoyens pour s’adapter au monde qui les entoure. Et c’est encore plus indispensable avec la prégnance du numérique. Ce seul objectif justifie la permanence et la pertinence de l’UPL ».