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17/05/2023
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Promulguée le 17 mai 2013, la loi sur le Mariage pour tous fête ses noces d’étain. Une date qui coïncide avec la journée internationale de lutte contre l’homophobie, et avec le dernier jour de la 2e édition de Focales*, le festival itinérant de films LGBTQI+ dans les Landes, organisé par Nos couleurs 40.
Bernard Gachen : Ici comme ailleurs, au-delà de la dimension symbolique, la loi a constitué une avancée pour beaucoup de couples car elle a permis de reconnaître une même légitimité que les autres en termes de droits. Ça a simplifié la vie de nombreux couples pour des choses très concrètes, comme l’achat d’une maison, les questions de succession, le fait d’ouvrir l'accès aux informations à l’hôpital plus facilement en cas d’hospitalisation de son conjoint, etc.
Cela a également permis de faire cheminer dans la tête de beaucoup de gens que c’est désormais quelque chose d’inscrit dans le quotidien. Mais si légalement les choses ont avancé et que les homosexuels peuvent désormais construire une vie intégrée dans la société, ça ne veut pas dire que d’un coup de baguette magique, le rapport à l’homosexualité a été réglé, dans les Landes qui est un territoire rural, comme ailleurs dans des zones plus urbaines.
Il y a encore un gros travail à faire, on sent un mouvement de rejet dans une fraction de la société française. Même en 2023, des familles rejettent leur fils ou leur fille en apprenant son homosexualité. Quand ce sont des mineurs, ça nous échappe malheureusement. Mais il nous est arrivé de recevoir des grands adolescents mis à la rue, dont un à la veille de Noël il y a deux ans. Nous avons eu cette semaine à trouver un hébergement d'urgence pour un jeune en transition en conflit avec sa famille, envoyé par une assistante sociale. Certains sont rejetés par leurs voisins, au travail, au collège, etc. D’un côté, une partie de la population a complètement intégré les différences d'orientation sexuelle et d'un autre, certains continuent à ne pas les accepter pour des tas de raisons, de culture, de religion... On ne peut pas dire qu'il y a forcément plus de rejets dans les campagnes que dans les villes, c’est beaucoup plus complexe que ça. Dans les Landes, nous avons du mal à obtenir une évaluation quantitative des victimes d'homophobie, il faut qu’on travaille avec la justice, le procureur, l'Adavem40 (aide aux victimes) pour avoir un diagnostic précis de la situation.
En tout cas, comme pour les droits des femmes, les lois ne suffisent pas, il faut que les mentalités évoluent. Voilà pourquoi nous poursuivons notre travail de prévention dans les établissements scolaires notamment pour préparer les futures générations.
Nous intervenons notamment dans les lycées et collèges avec un agrément de l'Education nationale, en sensibilisant une quarantaine de classes par an, soit 1 200 élèves en moyenne. On parle des discriminations en général à partir d’un petit film dont on tire le fil pour faire comprendre que cela peut arriver à n’importe qui sur n'importe quel sujet. On évoque les relations amoureuses plurielles qui peuvent exister, voir ce qui est autorisé et ce qui est du domaine de l’inacceptable comme la pédophilie, le viol, l'inceste ; nous faisons une sorte d’éducation à la sexualité. On organise aussi des débats sur des phrases clivantes comme par exemple « est-ce qu'un couple d’hommes peut élever une petite fille aussi bien qu’un couple avec un papa et une maman ? » pour apprendre à s'écouter et à argumenter.
On déconstruit les insultes homophobes et des intervenants témoignent sur leur parcours, lors des séances de prévention que nous proposons aussi parfois dans des milieux professionnels et sportifs. Notre action ne transforme pas des gens en LGBT mais permet aux personnes concernées d'avoir des outils pour se sentir mieux, et à tous d'être sensibilisés à la différence.
Avec le festival Focales qui a réuni en mai quelque 500 personnes un peu partout dans les Landes autour de films et d'une exposition sur l'évolution du regard du cinéma sur les LGBT, notre objectif n'est pas non plus de rester dans l'entre-soi mais d'aller à la rencontre du grand public, afin d'apprendre à vivre ensemble en luttant contre le racisme, le sexisme et l’homophobie. Dans nos sociétés où les courants extrémistes rejettent la différence, il faut être d’une vigilance absolue.
Pour contacter l'association Nos Couleurs 40
Téléphone 07 85 30 64 15 (lundi/vendredi soir 9h-12h, 14h-19h et samedi matin)
Email : noscouleurs40gmailcom
Permanences
- à Saint-Vincent-de-Tyrosse : le 1er mercredi du mois de 14h30 à 17h30 au CCAS, Bureau 11 de l'Espace Grand Tourren, 2 allée des Magnolias.
- à Mont-de-Marsan : le 4e mercredi du mois de 18h30 à 20h au café Le Renoir, 1 rue Laubaner
* Un festival en partenariat avec l’Union des Familles Laïques, la Cimade Landes, la Ligue des Droits de l’Homme, Fiertés Landes, le Planning Familial 40, Team Sama, les Bascos, Arcolan, la Smalah, SOS Homophobie. Avec le soutien de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), la Région Nouvelle- Aquitaine, le Département des Landes, MACS et la ville de Tyrosse.
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