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15/04/2025
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La matinée du 11 avril a débuté par l’épais dossier agriculture, un secteur largement soutenu par le Département avec 3 millions d’euros octroyés à la « Ferme Landes » pour renforcer le dynamisme agricole. Ainsi, après Magescq et Mimizan, et déjà quatre maraichers installés de façon pérenne, un nouvel Espace test agricole (ETAL40) se déploie à Morcenx-la-Nouvelle et bientôt à Mont-de-Marsan (fin 2025) et Grenade-sur-l’Adour (2026), tandis qu’un terrain est recherché sur le Grand Dax pour les années à venir. « Au niveau de l’installation et des banques, le passage par un Espace test est un plus dans le parcours, pour le sérieux de la capacité à produire », a justifié Dominique Degos, vice-présidente à l’Agriculture.
Dans un contexte de réussite de la vaccination face à la grippe aviaire mais « d’inquiétude de la profession sur la baisse de la prise en charge de l’État », 1,5 M€ de crédit a été par ailleurs dédié à l’accompagnement des agriculteurs et des filières impactées par les crises climatiques, sanitaires ou conjoncturelles, un « fonds d’urgence qui permet d’avoir la réactivité nécessaire pour répondre en cas de besoin », a salué l’élue du Pays tarusate. Le président Xavier Fortinon a d’ailleurs insisté sur « cette singularité du Département des Landes sur le soutien à l’ensemble des filières par rapport aux autres Départements, puisqu’on va bien au-delà de nos compétences ».
Coté transition agroécologique (2,6 M€ pour notamment développer l’agriculture durable), l’élue Patricia Beaumont a annoncé la création par le Département d’un Laboratoire landais de la transition agroécologique pour analyser les impacts sociaux, économiques et environnementaux de la transition sur les exploitations et les systèmes agraires, dont « l’objectif est de suivre les évolutions des pratiques sur une vingtaine d’exploitations dont certaines en Cuma ».
Et toujours la politique en faveur de la relocalisation de l’alimentation, l’éducation à une alimentation saine et durable, et la lutte contre le gaspillage alimentaire via le programme « Les Landes au menu ! » (1,5 M€) incluant le réseau Agrilocal40 qui regroupe aujourd’hui 429 adhérents, 178 acheteurs dont 34 collèges, et 251 fournisseurs locaux.
Démarrant le chapitre « Attractivité, tourisme et thermalisme » (7,9 M€), Cyril Gayssot a cité « une année record, mais un record dont on se passerait bien, celui des défaillances d’entreprises avec 119 jugements de défaillances d’entreprises dans les Landes en 2024, au plus haut depuis 1990 ». Aussi, a souligné l’élu, le Département a fait « le choix de la responsabilité, du courage, en continuant d’accompagner le tissu économique, afin de soutenir ceux qui créent pour aider ceux qui souffrent ». 12 projets immobiliers portés par des entreprises landaises ont pu être aidés en 2024, 90 projets depuis 2021. Cette année, près de 2 M€ seront consacrés à la mise en œuvre de cette politique.
« Attirer, ce n’est pas qu’attirer pour attirer, c’est aussi retenir les jeunes et les entreprises », a-t-il ajouté, revenant sur la nouvelle mesure du Bonheur intérieur brut landais : « nous ne sommes pas dans une course à la croissance mais dans la promesse d’un territoire où on vit bien, où on soigne, où on crée et où on innove ».
Parmi les plus gros postes de dépenses comme toujours, les collèges avec 30,9 M€, dont 13,9 M€ pour notamment la poursuite de la restructuration-extension du collège François-Truffaut de Saint-Martin de Seignanx, la rénovation des façades de l’établissement Rosa-Parks à Pouillon et la construction de la chaudière bois de Jules-Ferry à Gabarret.
À Julien Dubois, chef de file de l’opposition qui citait l’arrêt de l’opération « un collégien, un portable » pour les 6e et 5e, Muriel Lagorce, vice-présidente à l’Éducation, a répondu que le Département « restait au cœur de son action sur les 4e et 3e » (budget 5,31 M€) et que la « situation financière contrainte ne permettait plus de pallier les manquements de l’État » pour les autres classes.
À noter aussi la mise en place d’un groupement de commandes alimentaires pour renforcer l’approvisionnement local et bio dans les cantines des collèges publics ainsi que les premières aides du plan piscine pour Aire-sur-l’Adour, Biscarrosse, et les Communautés de communes Maremne Adour Côte-Sud (MACS) et du Seignanx.
Sport toujours avec le maintien de l’essentiel des aides au mouvement sportif. L’élu Henri Bedat a affirmé « maintenir la barre haute d’une politique sportive accessible en faveur des Landais en capitalisant sur l’effet JO ». Intitulé « Héritage JO Sport Santé », un appel à projets va d’ailleurs être lancé pour soutenir les initiatives des collectivités et sensibiliser aux risques de la sédentarité afin d’offrir des activités adaptées aux publics éloignés de la pratique physique (collégiens, femmes, personnes en situation de handicap, ou isolées sans emploi ou en insertion).
La « volonté de développer les enseignements universitaires et la recherche » se poursuit également, a confirmé Sylvie Bergeroo, conseillère départementale déléguée à la Jeunesse.
Côté Culture, pour Rachel Durquéty, vice-présidente, certaines collectivités « profitent de l’occasion pour annoncer des baisses drastiques » dans ce secteur. Avec 9 M€ dédiés, « ce ne sera pas le cas dans notre Département avec une même hauteur de budget » pour ce service public qui doit rester « une colonne vertébrale, un ciment social » et non une variable d’ajustement. Parmi ces marqueurs, le soutien à la filière du spectacle vivant (3,8 M€), à la filière musique et danse avec notamment la contribution au fonctionnement du Conservatoire des Landes (1 752 élèves en 2024-2025, 1, 74 M€), la poursuite des actions envers les jeunes (XL Impro Club, Culture en Herbe, XL Tour…) ou l’ouverture du Pôle Image XL à Dax au second semestre 2025.
Au final, c’est un budget global de 593 M€ et 110 M€ d’investissement qui a été voté par les élus départementaux (26 pour, 4 contre). « Nos petits voisins ont fait des coupes drastiques en supprimant des pans entiers de politiques. Nous, on les a toutes gardées », a insisté Dominique Coutière, vice-président aux Finances, espérant « qu’en 2026, on soit aussi capable de les continuer et les faire prospérer » alors que « la principale dépense des Départements, la solidarité, augmente tous les ans. (…) Jusqu’ici, on s’est mis à l’abri comme on l’a fait depuis toujours, par une politique prudente partagée par la majorité ». Mais dans un « monde de fous » avec les allers-retours de Donald Trump sur les droits de douane, « qui peut dire aujourd’hui qu’on ne va pas aller vers une crise majeure ? Personne ! », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, les élus de la majorité ont voté le relèvement du taux des droits de mutation à titre onéreux (DMTO, impôt des transactions immobilières) de 4,5 à 5 %, une mesure qui ne concerne pas les primo-accédants. À Julien Dubois qui dénonçait cette hausse « qui ne va pas toucher que des gens richissimes » alors qu’« on n’est pas dans une situation qui imposait cette décision », le président Fortinon a souligné que « la quasi-totalité des Départements allait prendre la même mesure qui n’est pas une innovation locale », mais un outil proposé par le gouvernement alors que les collectivités départementales ne disposent « plus d’aucun levier fiscal ».
« Pas de République sans justice fiscale », a appuyé le député Boris Vallaud, mettant en avant que « le taux fiscal de M. (Bernard) Arnaud était très inférieur à celui de nous tous autour de cette table ». « L’injustice fiscale n’a jamais été aussi importante », a abondé Jean-Marc Lespade pour le groupe communiste, saluant dans les Landes « un budget de résistance par rapport à la politique nationale, avec des finances maîtrisées ».
Alors que certains Départements sont quasiment en cessation de paiement aujourd’hui, « nous n’avons pas cédé à la panique et avons examiné ligne à ligne ce qu’il allait advenir de notre budget », a conclu Xavier Fortinon : « il vaut mieux partir de notre situation pour absorber les chocs que nous assène l’État et nous avons construit un budget quasiment à l’identique en montant (-0,6 %), en ne renonçant à aucune politique publique fondamentale et historique de ce Département ».
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