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01/10/2024
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Magali Damien, directrice adjointe du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF), a trouvé les mots justes : c’est bel et bien « une véritable ruche » qui s’active depuis mai 2024 dans la bien nommée rue des Abeilles au service d’enfants confrontés à des situations complexes. Deux structures se sont installées dans des locaux entièrement rénovés : la Plateforme de Coordination et d’Orientation (PCO), créée en juin 2022, et l’Équipe Mobile Aide sociale à l’enfance et Handicap (EMAH), lancée en janvier 2024.
Financée par l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, elle vise à rendre plus précoces le repérage, le diagnostic et l’accompagnement des enfants de 0 à 6 ans pour lesquels un trouble du neurodéveloppement1 (TND) est suspecté. Mise sur pied pour pallier « des manques décelés dans la détection », rembobine Magali Damien, sa directrice, l’équipe est constituée de 6 professionnelles, pour l’équivalent de quatre temps pleins : un médecin coordinateur, une neuropsychologue, deux coordinatrices de parcours et deux agents administratifs. Elle fédère une vingtaine de partenaires (associations, établissements sociaux et médico-sociaux) et s’appuie sur un réseau de près de 60 professionnels de santé libéraux (neuropsychologues, psychomotriciens, orthophonistes, ergothérapeutes…).
Un maillage qui permet de réagir plus rapidement : dès que le comportement de l’enfant suscite des interrogations de la part des parents, des pédiatres, des professionnels de la petite enfance ou de l’Éducation nationale, ils s’en ouvrent au médecin traitant qui alerte la PCO. Une démarche de vigilance et d’alerte qui rentre plus en plus dans les mœurs, assure Franck Blanchon, directeur du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) : « les généralistes ont beaucoup progressé sur les signes annonciateurs et ils sont bien au fait de notre existence ».
Le parcours bilan se met alors en place. « Une fois qu’il y a admission dans la plateforme, le premier rendez-vous avec un professionnel para médical (psychomotricien, neuropsychologue, orthophoniste, ergothérapeute) est fixé dans les deux mois suivants. À la fin du bilan, une réunion d’évaluation pluridisciplinaire a lieu », détaille Stéphanie Lallemand, la neuropsychologue. Si le TND est diagnostiqué et que les répercussions sont avérées dans l’environnement familial et scolaire, un dossier est constitué à la MLPH (Maison landaise des personnes handicapées) pour une décision d’orientation vers un accompagnement adapté.
Depuis sa création en juin 2022, le PCO a reçu 363 demandes. Pour la seule année 2023, 209 enfants ont été accompagnés.
Financée par le Département et l’ARS Nouvelle-Aquitaine, elle a pour objectif de fluidifier et favoriser les parcours des enfants et des jeunes de 3 à 21 ans à double vulnérabilité : en situation de handicap et relevant de la protection de l’enfance. « On fait partie des premiers départements à mettre en place une équipe mobile au service de ces enfants », se félicite Éric Jalran, le directeur départemental de l’ARS. Jusqu’à janvier 2024, ces situations relevaient à la fois de l’ARS pour le volet handicap et du Département pour le versant Aide sociale à l’enfance (ASE). « Il faut trouver le moyen de travailler en commun pour que ce soit le parcours de l’enfant qui soit priorisé, et non les compétences des uns ou des autres », insiste Xavier Fortinon, président du Conseil départemental. « L’idée est de remettre du sens dans le parcours que ce soit à l’école ou en famille d’accueil afin d’éviter les répétitions de schémas que l’enfant a déjà vécus », abonde Virginie Chaumon, une des trois éducatrices spécialisées de l’EMAH.
Sur environ 1 500 enfants suivis par l’ASE, 26,8 % sont en situation de handicap. Les besoins sont donc grands et, pour y répondre, le Département et l’ARS ont mis les moyens. 3 binômes infirmières et éducatrices ont été recrutés. « Elles sont assistées, selon les besoins, de deux psychologues et d’une psychomotricienne », explique Ludovic Rambure, le cadre de l’EMAH, qui revendique le choix des temps partiels « pour avoir des approches complémentaires ». « La signature de l’EMAH, c’est une équipe pluridisciplinaire basée sur des compétences et des expériences diverses et variées au service du collectif et du partage de connaissances », renchérit Magali Damien. Une coordinatrice et une gestionnaire administrative complètent le dispositif.
Comme son nom l’indique, l’équipe mobile se déplace dans le département avec des amplitudes horaires conséquentes. « On intervient dans les familles d’accueil, en ITEP2 ou dans les écoles, dans le temps scolaire mais aussi sur des moments clés de la vie quotidienne, comme la soirée au moment du coucher. Les visites sont de plus en plus souvent planifiées afin que l’enfant puisse s’y préparer », éclaire Virginie Chaumon.
Depuis juin 2024, 12 enfants ou jeunes ont été suivis et l’objectif est de pouvoir accompagner une trentaine de situations d’ici la fin de l’année. « Une évaluation de ce nouveau dispositif est d’ores et déjà prévue dans le cadre du schéma landais de protection de l’Enfance 2024-2028 afin de le déployer le cas échéant », conclut Magali Damien.
1 Sont concernés les troubles du spectre de l’autisme (TSA), du développement intellectuel (DI), du langage écrit (dyslexie, dysorthographie) ou oral (dysphasie), du raisonnement logico-mathématique (dyscalculie), de l’acquisition des coordinations (dyspraxie) et du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.
2 ITEP : Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique.
Pour aller plus loin
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