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14/12/2021
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Dans un contexte économique et social morose, la croissance de FaCylities Multi Services (FMS) redonne le moral. Cette entreprise inclusive, fondée en 2008 par Cyril Gayssot et Fabrice Abadia dans la zone d’activités Atlantisud, œuvre dans la logistique, le transport, le textile, l’ingénierie informatique et les ressources humaines. Employant une majorité de personnes en situation de handicap, elle a logiquement été perturbée par les conséquences sanitaires de la Covid. Pourtant, en moins de 2 ans, elle a réussi l’exploit peu commun de créer plus de 250 emplois et devrait approcher, fin 2021, les 500 salariés sur ses 7 sites (dont environ 350 dans les Landes, à Saint-Geours-de-Maremne, Soorts-Hossegor et Peyrehorade). Le chiffre d’affaires devrait passer de 6 millions d’euros en 2020 à 11 millions d’euros en 2021.
CDD tremplin pour ouvrir les portes du milieu ordinaire, montée en compétences des collaborateurs en situation de #handicap, création de consortiums..
— Sophie Cluzel (@s_cluzel) December 10, 2021
👉 Le "Cap vers l'entreprise inclusive 2018-2022" en action avec #FMS, une entreprise ordinaire à l'agilité extraordinaire ! pic.twitter.com/BAK12AiHq8
Plus vertueux encore : 72 % des salariés de FMS sont en situation de handicap, alors que le seuil légal pour définir une entreprise adaptée est de 55 %. Dans la zone artisanale Pédebert, à Soorts-Hossegor, ce taux atteint même 81 %. Durant le premier confinement, la société de Cyril Gayssot et Fabrice Abadia a fait le pari un peu fou de racheter – avec le soutien de l’État, de la Région, du Département et de la Communauté de communes Maremne Adour Côte Sud (MACS), de BPI France et du Crédit Coopératif - une plateforme logistique de 7 500 m2, laissée vacante par le départ de la marque de surf Billabong. 28 emplois avaient alors disparu. En renforçant son partenariat avec les industries de la glisse, FMS a pu embaucher, durant la seule année 2020, 116 personnes à Pédebert et à Peyrehorade.
« On a recréé de l’emploi, de la richesse et de la dynamique. On peut parler de symbole d’une relocalisation des activités industrielles dans une optique éthique », se félicite Cyril Gayssot, infatigable militant de la cause de l’inclusion, par ailleurs devenu en juin 2021 conseiller départemental délégué à l’Attractivité territoriale et au Tourisme. Dans la Communauté de communes MACS, le chômage des personnes en situation de handicap a baissé de 15 %.
Pour recruter, l’entreprise adaptée s’appuie sur Pôle Emploi, Cap Emploi, la Maison landaise des personnes handicapées (MLPH) et la Mission Locale des Landes. L’usine de Soorts-Hossegor va accueillir 2 stagiaires de la classe ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) du collège d’Angresse. Une expérimentation est également menée avec Labeyrie dans le but d’accompagner, par un parcours au sein de l’entreprise adaptée, certains de leurs salariés proches de l’inaptitude. Une quarantaine de postes restent à pourvoir dans l’atelier de confection de Peyrehorade.
Si Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, s’est rendue, vendredi 10 décembre, à Pédebert puis à Saint-Geours-de-Maremne, c’était pour saluer les bons résultats de FMS, mais également pour promouvoir la pertinence des CDD « Tremplin ». L’entreprise landaise a recruté 90 employés via ce dispositif lancé en 2018.
Les nouvelles recrues apprennent un métier et reçoivent une formation et un accompagnement pendant 2 ans. Ce qui leur permet de reprendre confiance en elles pour prétendre ensuite à des emplois dits « conventionnels ». Cyril Gayssot et Fabrice Abadia cherchent à créer les conditions d’une réintégration pérenne dans le circuit de l’emploi pour des personnes qui en ont été longtemps éloignées. En misant sur la bienveillance : « L’erreur est acceptée parce que c’est le début de la connaissance », répète à l’envi le conseiller départemental du Marensin Sud.
La belle histoire de Sylvia Pescrilli
« J’ai été une des premières personnes embauchées par FMS en 2008. L’entreprise m’a donné l’opportunité de m’exprimer à tous les niveaux et de monter en compétences, pour devenir animatrice en prévention des risques.
Je souffre d’une maladie rare, dont les effets, potentiellement graves, ne se voient pas en apparence. J’ai été arrêtée pendant 2 ans et je n’ai touché aucune indemnité pendant un an, alors que j’avais 2 enfants et une maison à rembourser. FMS m’a énormément soutenue dans mon procès contre la CPAM. Ils m’ont fourni tous les documents légaux pour prouver ma maladie, ils m’envoyaient des fleurs et des messages.
Parallèlement à mon travail ici, je suis créatrice de sacs et ma propre société, Pistole, devrait voir le jour très prochainement. Je compte sous-traiter une partie de ma production à FMS ».
À Saint-Geours-de-Maremne, Sophie Cluzel a inauguré la « FMS Academy », un nouveau bâtiment entièrement dédié au contrat de sous-traitance en ingénierie informatique avec Airbus. Depuis 2016, 106 collaborateurs de l’entreprise inclusive travaillent pour le géant européen de l’aéronautique, qui entend changer d’échelle, convaincu par la compétence de son partenaire landais. « C’est rare de trouver quelqu’un qui a du social au cœur, mais qui est aussi un véritable entrepreneur », dit Pierre Panfili, un des directeurs de l’avionneur à propos de Cyril Gayssot.
Depuis le début de l’année, 38 agents de support informatique ont été formés par FMS dans ses locaux flambant neufs. Et ce n’est pas fini, parce que dans le sillage d’Airbus, d’autres poids lourds informatiques, comme Accenturre, Sopra Steria et Capgemini, ont fait confiance au savoir-faire de l’entreprise inclusive. De quoi réjouir son co-fondateur, qui fut pendant 3 ans président de l’Union nationale des entreprises adaptées (UNEA) : « Quand Airbus se déplace, cela montre qu’il est possible d’ajouter un supplément d’âme au secteur industriel ».
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