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30/11/2022
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Après de précédentes éditions dédiées à l'agroalimentaire, au secteur médico-social ou aux filières de qualité, cette 5e journée annuelle en Haute Lande Armagnac, faite d'échanges entre élus, professionnels, habitants et institutionnels, était consacrée à l'habitat. Dans ce territoire rural, le constat est sans appel : « on est loin de satisfaire la demande de logements », a résumé François Hubert, maire de Roquefort et vice-président à l'Aménagement de la Communauté de communes des Landes d'Armagnac, citant pêle-mêle, l'arrivée régulière de gens chez Aqualande (leader européen de la truite, gros pourvoyeur d'emplois, NDLR), de personnes venant télétravailler suite à la crise Covid (« un phénomène qui va augmentant ») ou encore les séparations de couples et la problématique du desserrement (la taille des ménages continue à baisser d'où le besoin de plus de logements).
Comment alors répondre à la fois aux besoins des jeunes (aux moyens de plus en plus limités face à l'augmentation des tarifs), des nouveaux arrivants, des travailleurs saisonniers et des personnes âgées pas encore dépendantes mais plus complètement autonomes ?
Plusieurs pistes ont été évoquées lors de cette riche matinée de tables rondes sur « les leviers pour penser l'habitat de demain » et « le défi de la production de logements sur le territoire Haute Lande Armagnac ».
François Hubert a notamment expliqué avoir travaillé directement avec Aqualande pour définir le besoin de logements : le questionnaire a fait ressortir la nécessité de T2 pour personne seule ou en couple et de T4-T5 pour des familles recomposées sur cette zone où XLHabitat a déjà piloté plusieurs opérations d'habitat, et travaille actuellement sur deux programmes avec du foncier privé et du foncier communal.
Sur la question du logement saisonnier sur un territoire où « le manque d'accueil peut mettre à la catastrophe des entreprises agricoles » selon Philippe Sartre, maire de Garein, doit être expérimenté, au cœur même des exploitations, de l'habitat spécifique, léger et démontable mais aux normes de confort du moment, pour accueillir des travailleurs d'Amérique du Sud ou des pays de l'Est.
De son côté, Magali Valiorgue, adjointe au maire de Sabres et conseillère départementale, a détaillé le projet d'habitat partagé sur sa commune, entre jeunes accompagnés vers l'insertion et jeunes adultes en situation de handicap dans l'ancienne gendarmerie bientôt réhabilitée.
Le maire d'Escource, Patrick Sabin, a mis en avant son opération d'habitat de demain avec un quartier à énergie positive travaillé en lien avec l'École des Mines à Paris sur l'empreinte carbone des matériaux. À Morcenx, une nouvelle résidence sociale de 10 studios à côté de la gare est faite pour pallier la pénurie de petit locatif tout en étant un espace transitoire avec accompagnement social personnalisé et vie collective. En outre, un projet d'envergure de résidence autonomie se dessine pour réhabiliter la maison Saint-Jours de l'architecte landais Albert Pomade, ont expliqué les élus Jérôme Baylac-Domengetroy et Paul Carrère.
Car l'enjeu est aussi de préserver la qualité de l'architecture et de l'environnement urbanistique malgré les coûts de construction/rénovation qui explosent. Dans le bourg de Villeneuve-de-Marsan, de jeunes investisseurs locaux ont pu racheter de vieilles bâtisses inoccupées depuis longtemps à des propriétaires très âgés, pour les rénover. « Il y a une très forte demande de logements sur la commune », a rappelé le maire, Patrick Campagne, saluant le travail avec l'Anah (Agence nationale de l’habitat) ou Soliha et le panel d'aides disponibles (MaPrimeRénov’, rénovation de façade, etc.) pour la revitalisation du centre-bourg.
Plus globalement, Philippe Sartre, également vice-président à l'Aménagement de Coeur Haute Lande, a enjoint les élus à « l'urbanisme de la pensée, de la production politique, contre l'urbanisme subi » : « la réalité c'est qu'il faut structurer l'espace, dessiner le contexte, et ne pas laisser faire naturellement les choses ». Très actif sur la question de la réhabilitation de friches via de la réserve foncière, le maire de Garein a mis en avant les OAP (orientations d'aménagement et de programmation), destinées à « édicter des orientations fortes sur les domaines privés », et qui sont, assure-t-il, « votre capacité à devenir le baron Haussmann* de votre village ! ».
Dans ce contexte général, Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional, a souhaité qu'il y ait « plus d'ingénierie sur le territoire pour accompagner les maires, les présidents de Communautés de communes, et que tout soit plus facile ».
En conclusion, Xavier Fortinon a souligné « la prise de conscience collective » face au sujet du logement auquel « tout le monde est confronté de plein fouet » dans les Landes : « plus de 9 000 demandes de logement sociaux sont non satisfaites et cela ne concerne plus uniquement les personnes en grande difficulté », a rappelé le président du Conseil départemental.
« Proposer des habitats pour nos jeunes, les nouveaux salariés qui arrivent ou regagnent le territoire et les personnes âgées dont il faut adapter les logements, c'est l'enjeu majeur de ce département », a affirmé la préfète des Landes, Françoise Tahéri, appelant notamment les collectivités locales à « intervenir sur toutes les friches pour faire de la construction » grâce au fonds vert de l'État et ses deux milliards d’euros avancés dans le cadre du projet de loi de finances 2023.
* célèbre pour la réorganisation urbaine de grande ampleur de Paris au XIXe siècle
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