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06/09/2022
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C'est à l'ombre des arènes Marcel-Dangou de Tyrosse que plus de 300 animaux étaient rassemblés, samedi 3 septembre dès l'aube, pour la Journée Élevages et Terroirs Landais. Un rendez-vous incontournable depuis 53 ans, que même le Covid n'a pu interrompre ces deux dernières années. Une véritable ferme à ciel ouvert, avec tout ce que le département compte de fleurons : moutons, ânes des Pyrénées, poneys landais, Prim'Holstein, Bazadaises ou encore les incontournables Blondes d'Aquitaine, qui célébraient les soixante ans de la création de la race, ici même à Tyrosse en 1962.
De quoi ravir petits et grands, mais aussi les éleveurs eux-mêmes. « C'est d'abord une belle occasion de nous retrouver pour partager nos joies et nos misères », relevait Joël Sillac, président départemental de la Fédération des Comices, « nous voulons aussi montrer notre savoir-faire au public et échanger avec nos élus, dans un contexte très particulier lié à la climatologie, au manque d'eau et aux difficultés d'approvisionnement en fourrage ».
Malgré l'ambiance champêtre et le fumet du bœuf de Chalosse dans l'air, ces difficultés furent au cœur des discussions entre éleveurs, élus et représentants de l'Etat tout au long de la journée. « L'élevage est un des secteurs agricoles qui souffre le plus », témoignait Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes, aux côtés du sénateur Eric Kerrouche, du député Lionel Causse et de nombreux élus locaux : « malgré les efforts faits par les éleveurs et la qualité de leur travail, on ne parvient pas à enrayer le déclin car les conditions économiques découragent les vocations. Le Département et l'État soutienne nt les filières mais comme on l'a entendu aujourd'hui, seul un changement profond permettra de redonner du souffle et de l'avenir à ces métiers ».
Le Département des Landes, en effet, a choisi de maintenir son soutien au secteur agricole malgré le transfert de cette compétence aux Régions depuis la Loi NOTRe en 2015. « L'agriculture est un pôle économique très important pour les Landes, avec de nombreuses productions sous signe d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) qui font notre richesse et permettent une plus-value de revenus pour nos éleveurs », affirmait Dominique Degos, vice-présidente du Conseil départemental déléguée à l'agriculture : « nous avons voté une enveloppe de 8,7 millions d'euros d'aides, la plus forte de ces dernières années, ce qui témoigne de notre solidarité notamment pour les filières impactées par les aléas climatiques ou par des crises sanitaires ».
« On a besoin de ces aides », témoignait pour sa part Jérôme Corret, président du syndicat Blonde d'Aquitaine Landes, « mais il est clair qu'on doit se réinventer autour d'un projet commun. Il y a des systèmes qui fonctionnent, qui résistent mieux que d'autres, il faut les mettre en œuvre avec ceux qui veulent travailler d'une autre manière dès aujourd'hui ».
Reste que la solidarité agricole demeure exemplaire dans les Landes, comme le rappelait Marie Hélène Cazaubon, présidente de la Chambre d'agriculture : « nous sommes très enviés par les autres départements pour notre capacité à travailler en bonne entente avec le Conseil départemental. On se dit les choses, on partage nos difficultés et on travaille ensemble pour trouver des solutions. Alors oui, cette année a été calamiteuse mais je suis aussi frappée par la présence de nombreux jeunes, parfois issus de familles historiques, parfois venus d'autres horizons et qui s'installent hors cadre familial. Cela prouve qu'il y a toujours un intérêt pour l'élevage parce que c'est un beau métier. À nous de les aider ! »
Cette jeunesse, symbolisée par les élèves du lycée agricole Hector-Serres de Dax-Oeyreluy (à l’honneur sur l’affiche de la Journée), apportait une note d'espoir à la manifestation tout en rappelant chacun à ses responsabilités. « Je constate que de jeunes éleveurs s'orientent vers des élevages qui font la singularité de notre territoire », soulignait Françoise Tahéri, préfète des Landes, « nous devons être à leurs côtés car ce sont des métiers exigeants. L'État a adopté des lois importantes pour que chacun puisse vivre correctement de son travail et développer ses projets. Je salue aussi les efforts considérables réalisés par le Conseil départemental et le dialogue continu entre l'État, les collectivités, la Chambre d'agriculture et les filières. Il y a derrière tout cela l'enjeu essentiel de la souveraineté alimentaire et le maintien d'un savoir-faire reconnu dans le monde entier ».
Un savoir-faire récompensé au cours de la journée par la remise des prix d'élevage aux animaux affichant les meilleures qualités de leur race. Ils seront, pour certains, les dignes représentants des Landes au prochain Salon de l'Agriculture de Paris.
Retrouvez le palmarès du concours départemental de l’élevage 2022.
Pour aller plus loin
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