« Liberté Egalité Fraternité Laïcité » au collège

C'est sous la citation de l'artiste Abd El Malik, « La laïcité signifie que dans la société, nous sommes définis par notre citoyenneté et en aucun cas par notre religion », que la grande majorité des délégués des élèves du collège Aimé Césaire de Saint-Geours-de-Maremne ont posé leur post-it : « Liberté », « Équité », « Tolérance », « Respect », « Neutralité » ... 

Sur d'autres tableaux bleu blanc rouge, celles de Robert Badinter (« Il ne peut y avoir d'école républicaine sans les garanties qu'offre la laïcité ») et d'Henri Peña-Ruiz (« Que l'école reste ouverte à tous, qu'elle fasse profession d'élever l'esprit à la liberté de jugement, qu'elle n'impose aucun autre message particulier que celui de liberté, d'une instruction émancipatrice qui suppose une application stricte de la laïcité ») parlent de la même chose en ce 9 avril où l'association Laïcité 40 est venue, avec des élus départementaux et des représentants de l'Éducation nationale, échanger avec les élèves. 

« La laïcité on en parle beaucoup en classe », dit l'un, « ça veut dire qu'on peut penser ce qu'on veut », croit savoir un autre, ou qu'« on peut croire ou ne pas croire », enchaîne son voisin, devant leurs professeurs impliqués, Sophie Rubington, Sylvie Ortiz, Nicolas Abraham et la principale Valentine Deleu.

L'idée, c'est « le vivre ensemble, malgré nos différences », abonde Bruno Brevet, directeur académique dans les Landes, relevant que malgré ses 119 ans, la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905 n'a « pas encore atteint l'âge adulte, et la laïcité est une notion trop méconnue ».

« La laïcité protège la liberté de croire ou de ne pas croire », il s'agit d’« être protégé de tout prosélytisme et de toute pression qui vous empêcheraient de faire vos propres choix », a souligné le conseiller départemental Cyril Gayssot avant que ne soit dévoilée la plaque « Liberté Egalité Fraternité Laïcité », « un symbole fort qui traduit notre attachement à ce principe souvent mal compris par la jeunesse » dans « un monde complexe et riche de sa diversité ».

Après la lecture par des collégiens d'extraits du Plaidoyer pour l'école républicaine de Robert et Élisabeth Badinter, le président de Laïcité 40, Régis Vanackère, avait auparavant salué ce « projet républicain et laïque » soutenu par le Conseil départemental et l'Association des maires des Landes. Créées également par l'artiste ébéniste de Saubusse Loïc Fradet, d'autres plaques symboliques, commémoratives et réflexives, dans le même esprit, devraient être installées dans d'autres collèges landais. « L'idée est d'offrir un temps d'échanges et de réflexion avec les élèves, pour célébrer la loi de 1905 et faire vivre la laïcité », selon M. Vanackère, rappelant qu'« avant, la religion catholique était surtout impliquée et qu'aujourd'hui, plusieurs religions monothéistes dont l'Islam interrogent notre société ». 

Car si dans les Landes, « l'impression dominante est que la laïcité va de soi, ce principe mérite d'être sans cesse rappelé », a fait valoir Bruno Brevet : « il y a des mots sur les réseaux sociaux, des absences d'élèves qui contestent, avec leurs parents, certains programmes d'enseignement, même dans notre département. Il faut rester vigilants ».