Pluie de premières mondiales pour le 35e Arte Flamenco

L'affiche 2024 est signée de Patricio Hidalgo Morán, issue d'une série baptisée Sueño de una fiesta flamenca, où l'artiste sévillan « travaille de l'abstrait au figuratif, de la tache au cri, du geste au mouvement ». Un inlassable explorateur de l'histoire flamenca et de ses plus grandes figures. Et pour ce 35^e Arte Flamenco, labellisé événement France Musique, il y en aura des grands noms.

En concert inaugural le 1^er juillet, la vedette Tomatito au firmament de son art investira en soirée le Théâtre Le Molière avec son fils José del Tomate. Première illustration d'une programmation dont « le noyau dur évoque la transmission culturelle et la reconnaissance de ceux qui ont construit le flamenco », selon les mots de l'ex-directeur de la Biennale de Séville, Domingo Gonzalez, qui forme désormais un trio au comité artistique du festival landais avec Fernando Rodríguez Campomanes et Patrick Bellito.

Mardi 2 juillet à 19 h, la compagnie María Pagés ouvrira le bal au Pôle du Marsan avec 20 personnes en scène pour inaugurer ce nouveau lieu de spectacles d'Arte Flamenco. Puis Esperanza Fernández réunira son père Curro Fernández, sa tante Concha Vargas, son neveu « El Bola » et ses fils Miguel et David au Molière pour perpétuer l'histoire de leur famille. « Elle est arrivée ici à Mont-de-Marsan il y a 30 ans parmi les plus jeunes de sa compagnie et aujourd'hui elle est parmi les plus âgées avec trois générations sur scène », a souligné Domingo Gonzales, lors de la présentation le 21 mars aux Halles de Mont-de-Marsan.

Le lendemain, à suivre le spectacle Origen de Marco Vargas et Chloé Brûlé, et l'immense Dorantes pour la première mondiale de 25 años Orobroy : « il était venu la première fois ici il y a 25 ans comme tout jeune pianiste avant que son morceau ne devienne un mythe. Il a choisi Mont-de-Marsan pour son nouveau spectacle, comme un acte de mémoire et de souvenir », poursuit celui qui fut le président de l'association internationale des festivals de flamenco jusqu'en 2019.

Trois autres exclusivités mondiales lui succèderont dans la semaine : Vengo de mi Extremadura avec Miguel et Juan Vargas, La Kaita, Juanfran Carrasco et Zaira Prudencio, Creaviva de Rafaela Carrasco et Mar de Mareas d'Alicia Gil. Une création Arte Flamenco aussi le 5 juillet autour d'Arcángel, Ángeles Toledano, Rocío Luna et Andrés Armero. Arcángel reviendra d'ailleurs sur scène pour le gala de clôture le 6 juillet au côté d'Argentina pour leur Ruta del fandago, une première en France, et une soirée gratuite sur la scène du Village.

Car pour ce 35^e Arte Flamenco, le festival étoffe sa programmation ouverte à tous. « La place Charles de Gaulle va vivre à l'air andalou ! », s'est réjoui le maire Charles Dayot. S'y produiront notamment, en spectacles gratuits, de grands artistes français, comme le chanteur Cristo Cortés - avec Carmen Ledesma -, les guitaristes Antoine Boyer, Pepe Fernández et Sangitananda accompagnés par le cantaor Rafael de Utrera, ou encore la volcanique Ana Pérez, une des rares françaises à danser avec des compagnies espagnoles de renom.

Toujours aussi des spectacles gratuits tous les après-midis côté Midou, des stages, des rencontres avec les artistes, des conférences avec Claude Worms et Olivier Deck, des actions pour les publics éloignés de la culture dans les quartiers ou à l'hôpital... Et nouveauté 2024 : une parade flamenca au départ de la place Saint-Roch le samedi midi avec des surprises et un air de fiesta pour clore la folle semaine. 

Bref, « une programmation assez exceptionnelle pour ce 35^e anniversaire », a résumé Xavier Fortinon, président du Conseil départemental qui a eu une « pensée très forte pour Henri Emmanuelli, à l'origine de cette aventure culturelle », avec sa femme Antonia, présente aux Halles.

Le festival a aussi su évoluer au regard des enjeux environnementaux au fil des années, il fait d'ailleurs partie des « 50 festivals en mouvement » engagés à réduire l’empreinte environnementale liée au transport et à la mobilité des publics et artistes. « Une navette gratuite circulera entre le Pôle et le centre-ville pour concrétiser notre démarche d'éco-responsabilité », a notamment fait valoir Lionel Niedzwiecki, directeur général d'Arte Flamenco qui a reçu cet hiver le prestigieux prix international Manolo Sanlúcar : « c'est le public qui décide du succès d'un festival et notre volonté en investissant le Pôle du Marsan est de lui offrir les conditions optimales pour apprécier encore mieux les spectacles ».

Programme complet ici. 

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