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18/01/2024
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Dans le cadre de sa feuille de route de l’attractivité des métiers de l’accompagnement, le Département a confié la mise en œuvre de Prép’Emploi à la Maison familiale rurale (MFR) Landes Chalosse de Castelnau-Chalosse. Le financement est assuré par la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département et l’État dans le cadre d’un projet d’Initiative Territoriale.
Confrontés à des difficultés de recrutement croissantes, les CCAS et CIAS (Centre communal/intercommunal d’action sociale) ont été séduits par cette expérimentation, confie Vincent Benoit, directeur du CIAS du Grand Dax : « on est contraint de refuser 60 demandes par an à cause du manque de ressources humaines ce qui nous a amené à s'inscrire dans une stratégie innovante. On est désormais prêt à recruter des personnes débutantes dans le métier et à les accompagner dans leur montée en compétence. Et Prép’Emploi s’inscrit tout à fait dans ce cadre ».
Le Département a souhaité destiner cette formation aux publics éloignés de l’emploi : bénéficiaires du RSA ou des minima sociaux, parents isolés…Les travailleurs sociaux du Département et les acteurs de l’emploi, principalement Pôle Emploi, ont fait office de prescripteurs en dirigeant certaines personnes vers les réunions d’information collectives à l’issue desquelles les 8 CCAS/CIAS* partenaires « ont sélectionné les candidats qui leur paraissaient le mieux à même de suivre cette formation découverte », explique Martine Lucas, coordinatrice de Prép’Emploi pour la MFR Landes Chalosse : « l’avantage est qu’ils connaissent déjà les postulants, ce qui permet de mieux les guider ».
La première session de formation, du 6 novembre 2023 au 22 janvier 2024, a rassemblé 9 stagiaires aux parcours professionnels parfois totalement étrangers au secteur de l’aide à domicile. Christian Guibert, choisi par le CIAS du Seignanx, a travaillé 7 ans en grande distribution avant de cumuler les emplois en intérim : « lors de mon bilan de compétences en juin, le social est ressorti. J’avais besoin d’humain, de me rapprocher des personnes ». À l’inverse, une petite moitié de ses camarades de promotion a déjà eu affaire à des situations de dépendance en accompagnant des proches malades ou en fin de vie.
Prép’Emploi se compose de 200 heures de formation théorique alternées avec 119 heures de stage pratique en CIAS. Selon Sylvie Biscay, coordinatrice des services du CIAS du Seignanx, « ce dispositif permet au stagiaire de connaitre les fondamentaux de l’aide à domicile et de voir les conditions d’emploi sur le terrain pour pouvoir se positionner sur une embauche ».
Les périodes de cours collectifs se déroulent à la MFR de Pontonx-sur-l’Adour choisie pour sa position géographique centrale. La longueur des déplacements est en effet un enjeu pour les publics éloignés de l’emploi visés par la formation de préqualification. Les frais de restauration sont pris en charge par le Département qui a aussi « mis en place des solutions pour lever des freins sur la garde d’enfants, l’aide à la mobilité, l’acquisition du permis », salue Vincent Benoit.
Les pôles Insertion et Attractivité du Département ont construit le contenu des enseignements, insérant à la demande des CIAS des modules sur les premiers secours et sur la prévention des risques liés à l’activité physique. « C’est une formation théorique mais aussi très pratique parce qu’on a pu manipuler des appareils qui nous seront utiles au quotidiens », juge avec satisfaction Linda de Toledo, stagiaire de Dax : « j’ai moins mal qu’au début car j’ai appris à moins solliciter mon dos et davantage mes genoux ». Des visites du Village Landais Alzheimer Henri Emmanuelli et d’un magasin d’équipement médicalisé sont également au programme, de même qu’une journée consacrée à la sophrologie « pour apprendre à gérer le stress et la fatigue mentale parfois présents dans ce métier », précise Martine Lucas.
De l’avis de tous – stagiaires, formateurs, futurs employeurs -, les 4 périodes d’immersion en entreprise sont le vrai plus de Prép’Emploi. « Les périodes de stage permettent aux candidats de mettre en pratique à chaud ce qu’ils ont appris en théorie », approuve Vincent Benoit. Et la montée en compétence est progressive, détaille Sylvie Biscay : « cela va crescendo. Au départ, il s’agit de se familiariser avec les usagers, des personnes âgées ou en situation de handicap. On commence avec des travaux de ménage ou de préparation des repas avant de s’orienter vers des prises en charge de dépendance plus lourde comme des transferts, des aides à la toilette ».
Linda de Toledo met en avant les vertus de cette adaptation en douceur : « lors de ma dernière période de stage, je connaissais déjà le public et les missions qui m’étaient confiées. Je me suis sentie moins timide, plus à l’aise pour parler avec les bénéficiaires et m’enquérir de leur état physique. C’était la semaine qu’il me fallait pour me sentir capable de me jeter dans le grand bain ».
Ancienne assistante maternelle à domicile, Nathalie Barby, stagiaire au CIAS de MACS (Maremne Adour Côte Sud), pointe les qualités d’adaptation requises face à la diversité des situations rencontrées : « on est confronté à des handicaps très différents, des invalidités partielles ou totales. Et puis, cela peut être un choc de découvrir des gens dans des milieux très précaires ».
Tous les stagiaires sont marqués par la relation qui peut se tisser rapidement avec les bénéficiaires. À Tarnos, Christian Guibert avoue avoir éprouvé une légère appréhension au départ en tant qu’homme dans un métier encore largement féminisé. Mais les stages l’ont rassuré quant à sa capacité à apporter du bien-être aux personnes dont il s’occupe : « le ménage représente 50 % de notre travail mais, surtout, on est vraiment là moralement pour les personnes qui se confient parfois plus à nous qu’à leur famille. On les voit au quotidien, on est en première ligne dans l’intimité des gens ».
Lors de leurs stages en immersion, les candidats sont guidés et accompagnés par des aides à domicile titulaires qui ont bénéficié au préalable d’une formation pour exercer au mieux leur rôle de tuteurs. Un soutien indispensable, insiste Linda de Toledo : « j’ai beaucoup appris de Camille, ma tutrice. Elle est souriante, elle est appréciée partout où elle va et elle m’a aidée à bâtir une relation de confiance avec les bénéficiaires ».
Pour les stagiaires, l’objectif à la fin de de la formation est la validation partielle du titre professionnel ADVF (Assistant de vie aux familles), avec par la suite, tous les 2 ans, « une journée de rappel pour remise à niveau », précise Martine Lucas. Plus important encore, les CIAS partenaires se sont engagés à garantir aux stagiaires convaincus par l’expérience un premier CDD : « l’embauche sera facilitée puisque le nouveau venu s’est familiarisé avec le règlement, le service, les collègues », estime Sylvie Biscay.
* Les 8 CCAS/CIAS partenaires : Côte Landes Nature, Grand Dax, Hagetmau, Maremne Adour Côte Sud (MACS), Pays d’Orthe et Arrigans, Pays Morcenais, Seignanx, Villeneuve-de-Marsan
Une nouvelle session d’avril à juin
Une seconde session de Prép’Emploi, ouverte à de nouveaux candidats au métier d’aide à domicile, aura lieu d’avril à juin 2024.
Renseignements et inscriptions : 07 64 70 83 08 ou severine.dupratlandesfr.
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