Sport dans les Landes : allez les filles !

Dans le Top 5 des disciplines plébiscitées par les femmes dans les Landes, le basket, porté par une longue tradition en Chalosse et par les professionnelles de Basket Landes, arrive logiquement en tête avec 18 % des licenciées, suivi de l'équitation (16 %), du tennis (11 %) et, à égalité, du golf et du handball (6 %), des sports où la mixité est plus commune que dans le football ou le rugby. 

L'US Tyrosse Handball a été le premier club féminin dédié à ce sport dans les Landes en 1977. 
 

Fort de l'adage de l'UST « notre force, c'est d'y croire » et d'une politique allant depuis longtemps jusque dans les écoles primaires pour faire découvrir le hand, le club n'a cessé d'attirer. Résultat : d'une douzaine de filles dans les années 70, elles sont aujourd'hui près de 170. « Un vrai club formateur », résume le président Gilles Dor, qui a vu partir plusieurs étoiles tyrossaises vers les sommets, à l'image de Margot Bergfeld qui joue, à 22 ans, dans le championnat allemand, ou Mélanie Jobard qui a évolué en première division avec Mérignac et vient de signer avec Toulon. 

La meilleure des sept équipes filles de l'UST (qui fête ses 45 ans le 2 juillet) est actuellement en Nationale 3. À 23 ans, Maeva Daugareil dont le tonton concierge du gymnase lui a fait découvrir le hand, en fait partie : « on s'épanouit ici dans un sport collectif, l'esprit d'équipe. Ça fait décompresser après le boulot ». Romain Coutantin qui les entraîne, est aussi chargé de la détection des joueuses pour le Comité des Landes : « on sort des jeunes filles de haut niveau mais on aimerait pouvoir ouvrir plus de clubs encore. Un des aspects limitants est la taille des gymnases dans les Landes, souvent dédiés au basket avec un terrain plus petit qu'au hand ».

En 2015-2016, le club a fini par être ouvert aux garçons, devant l'insistance de parents. Ils sont une trentaine aujourd'hui (3 équipes), portant à 200 le nombre de licenciés, encadrés par 35 bénévoles, un salarié à plein temps et un apprenti. Une section hand a même été ouverte au collège et au lycée, preuve du dynamisme de l'UST Handball.

Au SCS Football Club (pour Seignosse Capbreton Soustons), ce sont les filles qui ont dû se faire leur place ces dernières années dans un sport longtemps réservé aux garçons. « À la récréation, ils ne voulaient jamais qu'on joue au foot avec eux », regrette Syna, 10 ans, qui vient désormais tous les jeudis soir de Bénesse-Maremne pour s'entraîner au stade Hiriart de Seignosse, même par 1 degré l'hiver.

Depuis 2018, le club est ouvert aux filles. « Je passais mon brevet d'État d'entraîneur, il fallait un projet. Je me suis dit : pourquoi pas le foot féminin ? J'avais des filles et si elles voulaient jouer, il n'y avait rien ! », se rappelle Hans Bacquet, le responsable de l'école de foot féminine labellisée argent par la FFF. De 15 filles la première année, elles sont, quatre ans plus tard, plus de 100 (contre 600 garçons), de 6 ans jusqu'aux seniors féminines en niveau départemental. « On est un peu en retard niveau clubs dans les Landes par rapport aux Pyrénées-Atlantiques ou la Gironde. On joue donc souvent contre les mêmes adversaires », déplore M. Bacquet qui souhaite désormais aussi « féminiser un peu plus la dizaine d'encadrants ». « Il faut toujours lutter contre pas mal de stéréotypes et de blocages, des parents nous disent encore ‘le foot, c'est pas pour les filles !’ », soupire, à ses côtés, Archi Jaeckin, entraîneur bénévole.
 

Depuis trois ans qu'elle court après le ballon rond au SCS, sa fille, Malia, en 5^e au collège de Capbreton où elle est en section foot, vient d'être sélectionnée par le Comité des Landes pour des repérages : « On va jouer contre d'autres départements, se réjouit-elle. Parfois on fait aussi des matchs avec des garçons. Ils se font encore des passes juste entre eux, mais tout ça, ça commence à changer »...