Une initiative à Tarnos pour sensibiliser les élèves aux sciences

« On va parler de la vie des arbres et de ce que veut dire être chercheur. Dites-moi les arbres que vous connaissez », lançait en introduction le scientifique aux collégiens de Tarnos. Car ce jeudi 14 mars au CDI, les élèves recevaient Bruno Moulia, directeur de recherche à l’INRAE* de Clermont-Ferrand et de l’UMR PIAF. Une référence dans le monde de la science reconnue internationalement pour avoir découvert une forme « d’intelligence » des plantes douées de proprioception, autrement dit la perception de la configuration de soi-même dans l’espace.

À l’origine de projet, Jean-Marc Lespade, vice-président du Département délégué à l’Habitat et maire de Tarnos a saisi l’opportunité de faire venir un ancien du collège : « je me suis rappelé en l’écoutant sur France Inter que nous étions à Langevin-Wallon ensemble et je l’ai contacté ». Avec l’aide des professeures, il organise sa venue dans l’objectif de sensibiliser les jeunes à la science et à l’environnement. Une expérience pédagogique enrichissante axée sur la découverte et la curiosité pour ces 3^e dont le programme de SVT porte justement sur la planète, l’action humaine et l’environnement.

Sous la direction de leur professeure de Sciences de la vie et de la Terre (SVT), Fanny Dupin, et d'Hélène Ricarrère, professeure-documentaliste, les élèves ont préparé pendant plusieurs semaines la visite du spécialiste de biomécanique des plantes en étudiant les arbres et leur milieu naturel. « Cette rencontre a beaucoup de sens pour nous tout d’abord car le sujet est au programme mais aussi parce que la qualité de l’échange et l’aspect humain sont primordiaux. Nous avons à cœur de proposer une école de terrain à l’heure des réseaux sociaux », soulignait Fanny Dupin. « Nous avons aussi travaillé avec un groupe sur l’enregistrement d’un podcast pour Radio Tarnos info, la webradio du collège prévu cet après-midi », abondait Hélène Ricarrère également très impliquée dans le projet.

Au cours de cette matinée, les échanges ont montré l’intérêt évident des jeunes dialoguant volontiers avec le chercheur sur la reconnaissance des arbres, les différences entre les animaux et les végétaux et la capacité des plantes à se redresser. « Comme nous, les plantent perçoivent leur forme et contrôlent leurs mouvements. C’est pourquoi elles sont capables de s’orienter en combinant la gravité, la lumière et grâce à de petites cellules contenant des graines, elles peuvent bouger et retrouver leur verticalité », expliquait synthétiquement le scientifique, plus habitué communément à un public d’experts. Bruno Moulia revenait ainsi sur ses six années de recherche, qui ont permis de remettre en question les croyances bien ancrées d’Aristote selon lesquelles seuls les animaux sont sensibles et capables de mouvements actifs.

Au-delà d’enrichir leurs connaissances, la rencontre a permis aux élèves de se familiariser au métier de chercheur. Après avoir présenté son travail, Bruno Moulia évoquait son parcours. « J’ai choisi cette voie car petit je jouais dans la forêt ici à entre Tarnos et Labenne et j’aimais grimper sur un petit chêne. J’en ai gardé ma passion pour les arbres », relatait le scientifique, ému de revoir son ancien collège après 45 ans d’absence. Pour conclure, Bruno Moulia encourageait les jeunes à « cultiver leur curiosité » afin d’explorer de nouvelles perspectives et peut-être les inspirer pour devenir un jour, à leur tour, d’éminents chercheurs landais.

* INRAE : Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement