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07/05/2020
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En décembre 2019, le département des Landes comptait 7 997 bénéficiaires du Revenu de Solidarité active, soit une augmentation de 0,46 % par rapport à décembre 2018. Depuis, le confinement imposé par la lutte contre le Covid-19 a provoqué un très fort ralentissement de l’activité économique. Qui aura, inévitablement, de lourdes conséquences sociales. Dès lors, les nouvelles mesures d’accompagnement vers l’emploi votées par le Département dans le cadre du Pacte territorial d’insertion (PTI) apparaissent plus que jamais nécessaires.
Depuis avril 2020, les bénéficiaires du RSA peuvent cumuler un emploi saisonnier et le maintien de leur allocation, dans la limite de 300 heures de travail sur une année civile. Plusieurs contrats et plusieurs employeurs sont possibles, à condition de ne pas dépasser ce seuil de 300 heures. Ce dispositif, expérimenté récemment en Gironde et en Dordogne, vise à « faire avancer la cause de la réinsertion », selon Paul Carrère, vice-président du Conseil départemental en charge des Affaires sociales. Un allocataire du RSA peut parfois hésiter à prendre un travail saisonnier, de peur de se retrouver sans aucun revenu si, pour une raison ou une autre, cet emploi temporaire ne lui convient pas. « Il faut essayer de trouver tous les leviers possibles pour accompagner les titulaires du RSA vers un retour à l’emploi, cela peut redonner du sens à leur vie et leur remettre le pied à l’étrier dans leur parcours parfois chaotique vers la réhabilitation sociale », martèle Paul Carrère.
Le conseiller départemental cite également l’amélioration du pouvoir d’achat des publics concernés comme un autre effet positif de cette mesure. Un argument massue lorsque la relance de la consommation devient un enjeu majeur de la reprise économique.
C’est l’autre pan de la mesure : le Département entend répondre aux besoins en main d’œuvre de secteurs économiques cruciaux pour le territoire. Pour bénéficier du cumul, il faut justifier d’un travail saisonnier en agriculture, dans l’agroalimentaire ou dans le tourisme. Dans le même objectif de soulager les tensions dans le recrutement, la mesure s’applique également pour les contrats de remplacement dans le secteur public ou associatif du grand âge ou du maintien à domicile. « D’un côté, il y a des besoins en main d’œuvre, de l’autre il y a la capacité. Il s’agit de trouver une synergie pour les faire se croiser », synthétise Paul Carrère.
Un tel dispositif était d’ailleurs attendu par les professionnels. L’ANEFA Landes, qui œuvre au développement de l’emploi et de la formation dans l’agriculture, recense plus de 2 000 postes à pourvoir d’ici à cet été sur l’ensemble du département. Sa directrice, Charlotte Clavé-Campion, relaie l’inquiétude de beaucoup d’agriculteurs, au vu du contexte actuel, de ne pas réussir à recruter leurs équipes : « Les besoins se font ressentir particulièrement pour le castrage et la pollinisation du maïs semence, d’autant que les coopératives ont décidé une augmentation des surfaces cette année. La demande en main d’œuvre est très forte également pour la cueillette de myrtilles, le désherbage manuel et la récolte en agriculture biologique ou encore pour la plantation et l’épamprage de vignes ».
Toute initiative visant à renforcer l’attractivité des métiers liés au grand âge suscite forcément l’intérêt des responsables du secteur. Pour Christophe Deyris, directeur du centre intercommunal d’action sociale Cœur Haute Lande, « cela peut créer des vocations. Beaucoup de personnes n’osent pas rentrer dans notre métier, mais si on leur en facilite l’accès, peut-être se laisseront-elles convaincre ». Jean-François Bourrel, directeur de l’EHPAD « Le chant des pins » à Mimizan, avertit des contraintes supplémentaires imposées par la crise sanitaire : « Une fois toutes les précautions sanitaires prises, ce dispositif peut évidemment nous intéresser ».
François Martourey, chargé de mission auprès de l' UDCCAS-CIAS 40* et du CDG 40**, prévient quant à lui de l’extrême difficulté des métiers de l’aide à domicile, confrontés à des pathologies de plus en plus importantes et à des publics en forte attente d’écoute : « La majorité des personnes travaillant dans ce domaine ne le font pas pour le salaire mais pour les relations humaines. On ne peut pas s’improviser auxiliaire de vie, il faut être armé émotionnellement et psychologiquement. Or, certaines personnes bénéficiaires du RSA peuvent être elles-mêmes fragilisées. Il faut donc être vigilant et réunir les conditions de réussite. Pour ce faire, il paraît nécessaire de mettre en place un accompagnement, une sensibilisation - formation au métier préalable à la prise de poste, définir les tâches que l'on peut leur confier ».
Le cumul RSA / Emplois saisonniers n’est qu’une des mesures du Pacte territorial d’insertion élaboré par le Conseil départemental. Depuis plusieurs mois, la Plateforme d’orientation RSA permet aux nouveaux allocataires de bâtir, au fil d’entretiens avec des agents du Département, de la CAF et de Pôle Emploi, le projet socio-professionnel le plus pertinent.
Autre mesure forte pour faciliter la reprise d'activité des publics en insertion, une plateforme numérique de mise en relation avec les employeurs locaux va être déployée, suite à un appel d'offres dans le cadre des crédits du Fonds Social Européen (FSE).
Par ailleurs, une étude va être lancée auprès des personnes touchant le RSA depuis plus de 4 ans afin d’explorer avec eux de nouvelles formes d’accompagnement.
* UDCCAS/CIAS : Union départementale des centres communaux d'action sociale et des centres intercommunaux d'action sociale des Landes
** CDG 40 : Centre de gestion de la fonction publique territoriale des Landes
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