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A pied, à vélo ou à cheval, des randos à gogo

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Forêts, paysages dunaires, lacs, bastides... les Landes, c'est 3 500 km d'itinéraires balisés. Balade avec des randonneurs sur ces sentiers bichonnés par 12 agents départementaux.

22/07/2020

© Julie Ducourau
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Seul, à deux, en famille, entre amis ou en club, juste avec ses tennis ou en s'aidant de bâtons, à deux roues ou à dos de canasson, mordu de balades sportives ou simple amateur à la découverte tranquille du pays, chacun sa rando.

Sous les arbres autour du lac de Biscarrosse-Parentis, ils sont une dizaine à se retrouver ce mercredi de juillet, dans la fraîcheur matinale, avec le Club des randonneurs des sables du Born. Au programme une boucle de 9 km ouverte aux adhérents bien sûr mais aussi à de nouveaux venus et des touristes, pour le plaisir de la marche nordique quand d'autres jours ils s'adonnent à la marche aquatique, eau jusqu'au ventre pour de nouvelles sensations dans l'étang de Navarrosse.

Sport et patrimoine

« Je n'étais pas une grande sportive à mon arrivée dans les Landes pour la retraite, se rappelle Catherine Bernat, mais maintenant je marche deux fois par semaine ; les circuits sont très beaux, ça donne envie d'en découvrir d'autres, et le week-end c'est vélo avec mon mari », dit-elle, comptant partir plusieurs jours en septembre à coups de pédale sur la Vélodyssée, direction la Bretagne.

« Avec le club, on propose des sorties jusqu'en haute montagne ou en Espagne, on fait aussi pas mal de marches dans le coin, des randos pique-nique, ça permet de découvrir les Landes ! On a une chance inouïe ici, avec un patrimoine naturel formidable et de belles bâtisses comme autour de Labastide d'Armagnac - avec dégustation à la fin ! - », s'enthousiasme l'organisatrice, Véronique Bon, qui a obtenu son brevet de la Fédération française de randonnée et de longe-côte il y a deux ans. Ses coups de cœur ? Les circuits pédestres vers Léon, Lit-et-Mixe ou la Leyre pour la beauté des paysages à l'ombre des arbres, au fil de l'eau.

 

Petit échauffement avant de partir pour les 9 km prévus de jour-là © Julie Ducourau

A chaque fois, le guide du jour prépare ses cartes IGN ou son rando-guide pour mener les marcheurs et partager les bons plans. Les rando-guides 14 et 15 du Département dédiés au Parc naturel régional des Landes de Gascogne et au pays de Born, Céline Lucas-Hedoin, a d'ailleurs prévu de les acheter ce mois-ci : « je réattaque la rando ! », dit la trentenaire qui a déjà parcouru le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle au départ d'Aire-sur-l'Adour. A ses côtés, Viviane Nadau n'imagine pas une seconde se lancer seule : « j'ai toujours peur de me perdre, je préfère suivre quelqu'un ! », rigole-t-elle, faisant sourire son compère Christian Bonnel qui, en ancien militaire sur la zone, sait lire les cartes comme personne.

Baliser au plus simple les itinéraires, c'est justement un des multiples travaux accomplis par l'équipe de 12 agents départementaux à longueur d'année. « Globalement, l'année se divise en deux temps : l'entretien et le nettoyage du printemps à l'automne, puis les aménagements et balisages durant l'hiver, et on jongle selon les besoins », explique le responsable de terrain, Gilles Beguery.

Tracteurs broyeurs mécaniques pour les grands espaces, petit engin tondeuse pour les aires de repos des trois voies vertes des Landes (Chalosse, Marsan-Armagnac, et Adour Maritime, lien internet), débroussailleuse à la main pour les petits sentiers en sous-bois, journées entières d'élagage, mise en place de panneaux de signalétique, ponts à surveiller et restaurer... un travail très physique pour les agents qui passent au moins une fois dans l'année sur tous les chemins, explosant les 10 000 pas quotidiens des applications smartphone.

 

A 12, on ne peut pas parcourir tout le territoire tout le temps, alors ça nous intéresse que les gens soient attentifs et nous fassent des remontées grâce aux enquêtes de satisfaction, pour signaler des arbres en travers, des balisages déplacés ou détériorés car il y a malheureusement beaucoup de vandalisme. Ces retours nous aident beaucoup pour améliorer la qualité des circuits

Citation de Gilles Beguery (Chef de l'équipe opérationnelle du Conseil départemental)

Ce jour-là, deux agents sont avec lui au lac d'Aureilhan, la toute dernière boucle de 13,5 km. Il leur faut enlever les signalisations de chantier, sortir un arbre en travers et débroussailler devant les panneaux directionnels. L'odeur des grandes herbes juste coupées inonde le caillebotis géant qui ouvre la nouvelle voie tracée, comme un tunnel sous les arbres. Christine Darras, habitante de Saint-Eulalie-en-Born depuis 30 ans, apprécie, avec ses deux chiens : « j'adore marcher sur la passerelle, ils ont fait des choses formidables », dit-elle alors que les trois travailleurs s'activent pour élaguer, souffler les feuilles sur le pont et reclouer le bord d'une planche.

A Aureilhan, un caillebotis de 350 mètres

Ce caillebotis de 350 mètres, le plus long jamais créé par les équipes du Département sur une zone humide, c'était un beau défi, relevé par six agents pendant deux mois au printemps 2019. Après avoir ouvert et tracé le chemin à la tronçonneuse, il a fallu enfoncer 400 pieux de 3,5 m de long dans les sols sans gêner les noues d'écoulement d'eau, installer 300 poutres, percer à la main 50 000 trous, serrer 60 000 vis pour 3 000 planches de bois sur lesquelles 18 000 potelets anti-adhérents ont été fixés, le tout calculé pour que le pied en touche au moins un afin de ne pas glisser.

 

Il arrive que les promeneurs et les agents départementaux chargés de l'entretien se croisent sur les chemins © Sébastien Zambon | CD40

 

Au bout du caillebotis, une passerelle de 15 mètres en structure métallique recouverte de bois, traverse désormais le ruisseau. « On a essayé la traction animale. Une poutre en acier IPN de 15 mètres et une tonne a été amenée, un travail de titan, on s'enfonçait jusqu'aux genoux. Pour le deuxième IPN, on a changé notre fusil d'épaule avec une mini-pelle à travers les bois, et une barge pour poser les matériaux », se remémore Gilles Beguery, sans compter « les moustiques, les journées de flotte, la chaleur... ah on en a porté du bois » ! « On est polyvalent », précise Romain Gabarros en marchant sur la passerelle, « et polyvaillant ! » abonde le chef.

Loutres et cistude d'Europe

Avant de partir changer les platelages d'un passage au départ du lac, Vanessa Derweduwen raconte aussi le plaisir d'apercevoir des animaux durant les heures de travail. Loutres, ragondins, aigrettes, batraciens... « j'ai aussi vu une carapace de tortue, la cistude d'Europe, sur un chemin, alors je l'ai signalée aux collègues du service environnement pour leurs études », témoigne cette ex-garde-nature et patrouilleuse à cheval qui a, depuis, passé son permis poids lourd. Elle est elle-même adepte des circuits landais et notamment des boucles équestres avec sa fille : « à pied, à vélo, à cheval, les disciplines se rencontrent, les gens sont contents de voir les chevaux, il y a un vrai esprit randonnée ».

Aujourd'hui, le territoire landais est maillé de 215 boucles dont 11 spécifiques à VTT et 7 à cheval. « 85% des communes sont couvertes par un itinéraire », elles participent d'ailleurs pour moitié aux financements des nouveaux aménagements, mis en œuvre par la régie départementale ou externalisés, détaille Cyrielle Roch, responsable du service randonnée au Département et chargée de la mise en œuvre du Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR) qui garantit la libre circulation des promeneurs sur les chemins balisés, notamment sur les propriétés privées (conventions signées).

Chaque année, ce sont 1,5 à 2,5 millions de personnes, d'ici ou d'ailleurs, qui profitent de l'ensemble des circuits landais.

 

Tout sur rando.landes.fr !

Pour préparer sa randonnée à pied, à vélo ou à cheval dans les Landes, cliquez sur le nouveau site départemental. Niveaux de difficulté, temps de parcours... tout y est, avec même la possibilité de charger son itinéraire au format GPX pour son GPS afin de se repérer directement sur place.

18 rando-guides papier d'une dizaine d'itinéraires chacun et 2 guides spécifiques - VTT et équestre - sont également disponibles (2 €) dans les offices de tourisme.

A l'issue de votre randonnée, n'hésitez pas à donner votre avis via l'enquête de satisfaction.

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Illustration 0 Une habituée de la jolie passerelle du lac d'Aureilhan, en balade avec ses chiens. © Sébastien Zambon | CD40
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Illustration 1 Un travail physique où on ne compte pas les heures de marche. © Sébastien Zambon | CD40
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Illustration 2 Les signalétiques doivent être parfaitement visibles pour bien orienter les randonneurs. © Sébastien Zambon | CD40
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Illustration 3 Elaguer, tondre, clouer, réparer, nettoyer ou créer de nouveaux sentiers... les missions sont multiples pour les agents du Département. © Sébastien Zambon | CD40
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Illustration 4 Le caillebottis fait 350 mètres, le plus long jamais créé par les équipes du Département sur une zone humide. © Sébastien Zambon | CD40
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Illustration 5 Tout en travaillant, Vanessa Derweduwen sait observer les animaux des zones humides © Sébastien Zambon | CD40
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Illustration 6 Romain Gabarros au débroussaillage pour des chemins plus accessibles et agréables © Sébastien Zambon | CD40

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