Analyser les fragilités sociales pour mieux les combattre

Installé le 3 juillet, le Comité « Nouvelles Solidarités » dispose de données statistiques précises pour accomplir sa double mission : évaluer les dispositifs mis en place durant la crise et émettre des suggestions pour ajuster les politiques départementales en matière de solidarité. Un tel diagnostic n’avait jamais été réalisé à cette échelle dans les Landes.

Le minutieux travail du Compas, bureau d’études spécialisé dans l’observation sociale des territoires,  porte en effet sur les 18 EPCI (les 16 communautés de communes et les 2 communautés d’agglomération : Grand Dax et Mont-de-Marsan Agglo). Pour chaque intercommunalité, les fragilités sociales sont décryptées suivant 8 indicateurs sociaux :

-    Impact de la crise sur le budget des ménages et sur l’emploi
-    Impact sur l’emploi
-    Indice de rupture face au numérique
-    Besoin d’accès aux droits (familles avec enfants, demandes d’emplois, prestations sociales)
-    Enfants et familles
-    Personnes âgées
-    Santé
-    Dynamique territoriale
 

Il ressort que, sur la majorité des indicateurs, les Landes n’ont pas à rougir face à la moyenne de la France métropolitaine. Ainsi, 7 % des mineurs landais sont en situation de fragilité contre 12 % au niveau national. Même constat pour les personnes âgées : 11 % de précarité contre 17 % en France métropolitaine. En ce qui concerne, l’impact de la crise économique sur le budget des ménages et sur l’emploi, les Landes se positionnent également plus favorablement que l’ensemble de la France métropolitaine, mais l’écart est plus réduit.

Les membres du Comité « Nouvelles solidarités » ont donc une photographie détaillée des points forts et des points faibles de chaque EPCI. Ils disposent également d’outils d’analyse objectifs pour mesurer les disparités territoriales, car certains EPCI sont distancés sur plusieurs baromètres.
 

Mais la crise sociale n’a pas dévoilé tous ses effets. Hervé Guéry insiste sur un chiffre : dans les Landes, 32 000 personnes vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté, gagnant jusqu’à 200 € de plus. Ce sont ces « invisibles », jusqu’ici inconnus des radars de l’aide sociale, qui risquent le plus de basculer dans la grande précarité à cause du confinement.

Indicateur par indicateur, le rapport délivre des préconisations. Une constante apparaît : la nécessaire coordination, qui pourrait être menée par le Conseil départemental, entre les différents acteurs territoriaux et institutionnels. Le Compas appuie également sur l’importance de maintenir des permanences humaines – plutôt que des boites vocales ou des services en ligne - pour assister les plus fragiles. Une indispensable proximité qui passe également par une attention soutenue aux mobilités.