Banksy et l’AEJ-XL, une alliance fructueuse

Dans le cadre d’un atelier de médiation culturelle initié par l’AEJ-XL durant l’exposition Banksy, Marc Paramelle, artiste-plasticien passionné de culture urbaine, accompagne sept jeunes pour créer une fresque participative dont il a dessiné les contours, dans le local du service de Prévention spécialisée à Tarnos. Cette initiative vise à stimuler l’expression artistique de ces jeunes de moins de 26 ans, sans emploi, ni études, ni formation tout en renforçant leur confiance pour faciliter leur insertion professionnelle.

L’œuvre se déploie dans un univers coloré et onirique, porteur de messages de vie et de liberté. « Nous mettons en couleur un premier tableau ensemble, puis nous en réaliserons un second où chaque jeune intègrera son propre univers, que je relierai par un motif commun. L’idée est toujours d’avoir de l’individuel dans le collectif », explique l’artiste, rompu à l’exercice.

Autour de lui, le groupe de jeunes, pinceaux en main, colore la fresque dans un joyeux brouhaha. Ils travaillent avec minutie, s’interrompant souvent pour une pause-café, besoin de s’isoler ou l’improvisation d’un pas de breakdance. Chacun est libre mais tout le monde revient systématiquement autour du tableau. L’effort de concentration est palpable. Les mains s’appliquent, tremblent et se fatiguent rapidement. Alors, les jeunes se taquinent et révèlent, au fil des discussions, une part d’eux-mêmes à qui sait l’entendre. 

Ils participent à cet atelier de médiation culturelle depuis plusieurs séances avec en ligne de mire la décoration du local de la Prévention. « On veut parvenir à remobiliser les jeunes, les ouvrir à la culture en leur proposant de commencer et finir un projet », explique Élodie Lalanne, référente AEJ-XL Prévention spécialisée secteur Sud.

La médiation a débuté par une immersion dans l’exposition Banksy, une expérience inspirante pour ces jeunes bénévoles. « Je ne le connaissais pas mais son travail m’a donné envie d’essayer d’autres supports », confie Théo, créateur de « sprite » (personnage 3D) pour jeux vidéo. Bastian-Angel, lui-même grapheur, connaissait l’artiste sans avoir vu ses œuvres. Certains étaient au contact direct du public, tandis que d’autres assuraient la logistique en coulisses. 

Chargé de surveiller les tableaux, Bastian-Angel a longuement étudié avec une médiatrice le travail de Banksy. « En échange, je dois lui apprendre à faire une figure de skate », plaisante-t-il. Théo, quant à lui, a été confronté à la gestion d’un flux important de visiteurs « J’ai dû relever la jauge de l’exposition à 175 personnes avec la venue des scolaires ». Mais il confie avoir adoré l’expo : « la salle est en construction, du coup ça glorifie les tableaux exposés et en plus ça correspond au style de Banksy. J’ai aimé les messages de cet inconnu très connu ! ». Senya n’a pas vécu la même expérience. « J’ai dû rouler 30 000 affiches données aux gens à la fin de la visite. Je n'en pouvais plus ! », avoue-t-il. 

Aujourd’hui, les jeunes poursuivent l’atelier autour d’un projet commun. L’occasion aussi de dévoiler certaines de leurs compositions personnelles. Senya rêve de lancer sa marque de vêtements dont il divulgue les premiers modèles soigneusement rangés dans sa pochette à dessin, tandis que Théo partage ses œuvres en ligne.

Sous le regard bienveillant de Marc Paramelle, chacun essaie de réfléchir au prochain tableau. Senya envisage un dessin mêlant culture japonaise et influences du Sud, Bastian-Angel optera probablement pour un tag exprimant ses émotions et Théo pense à un symbole inspiré de la culture landaise. 

La confiance s’installe progressivement. Des couleurs plein les yeux, les jeunes avancent ensemble vers un objectif commun : finaliser cette fresque leur ouvrant des horizons encore insoupçonnés.