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23/10/2023
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Au centre du village vacances Cap Océan à Seignosse, un petit groupe de jeunes du dispositif AEJ-XL s’affaire à la préparation d’un tournage. Ils sont neuf autour de la réalisatrice Josza Anjembe avec chacun sa mission. Vincent joue Léon. « Je me suis dit que ce serait bien d’essayer », précise l’apprenti acteur. Aurélien qui coordonne la logistique renchérit : « on a choisi selon les envies de chacun, moi je n’aime pas être derrière la caméra ». La réalisatrice explique à Maéva le plan séquence et la laisse libre de ses choix. « Je vais faire un plan avec les escaliers », annonce l’adolescente.
Puis, c’est au tour de Tim d’être aux manettes tandis que Lilou répète son texte dans sa tête. « Il y a une partie d’improvisation », souligne-t-elle. Les scènes s’enchaînent et malgré un peu d’appréhension, on ressent l’envie du groupe de réussir son film. Sans faux-semblant mais avec bienveillance, la réalisatrice les incite à prendre des décisions. « Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, il faut qu’ils parviennent collectivement à en faire quelque chose pour que plus tard ils arrivent à répéter ces situations pour eux-mêmes », insiste Josza Anjembe, venue spécialement de Paris pour les accompagner : « je veux leur transmettre ce que l’on m’a transmis, sans leur cacher les difficultés mais avec l’idée de leur donner un sens critique et de s’ouvrir à la culture ».
Durant trois jours intenses en travail et en émotion, ces jeunes de 17 à 27 ans, tous en grande difficulté sociale et professionnelle, gèrent le scénario, les repérages, les costumes, les décors et le montage de leur premier court-métrage. « Ce type d’initiative vise à créer un contexte favorable pour que ces jeunes, sortis de tout système, puissent se réaliser, gagner en confiance et parfois évoquer des problèmes avec les éducateurs », développe Sylvie Bergeroo, conseillère départementale déléguée à la Jeunesse. À travers l’atelier, financé par le pôle départemental de la Prévention spécialisée et des fonds européens, et en collaboration avec le caféMusic’ de Mont-de-Marsan, ils trouvent aussi des modes d’expression différents.
La veille, ils ont défini le sujet du film. « On a choisi de parler de santé mentale avec une séquence d’entretien d’embauche, une autre avec des amis et la troisième est un “date“ », dévoile pudiquement Vincent. Un sujet qui touche tous les jeunes à titre personnel ou dans leur entourage. « Ils se sont concentrés sur des troubles liés à l’anxiété ou au mal-être qui peuvent parfois les empêcher de réussir leur projet professionnel », commente Elodie Lalanne, référente AEJ-XL, secteur Sud. Elle encadre les jeunes durant le séjour au côté de Pascale Berdery, référente AEJ-XL, secteur Mont-de-Marsan : « ils ont souvent du mal à intégrer un collectif ou investir un lieu inconnu et là pendant trois jours on est ensemble, on dort sur place et on les accompagne dans ce projet qu’ils vont mener de A à Z ».
Commencer un projet et le terminer, voilà au fond l’ambition de l’atelier. « Sans doute aucun d’entre eux ne fera ce métier mais ce qu’ils découvrent, c’est qu’un film ça s’écrit et ça se pense alors qu’ils ont l’habitude du produit fini », ajoute la réalisatrice.
Autour des éducateurs attentifs, les jeunes apprennent aussi à se connaître et vivent une véritable parenthèse de vie dans un cadre convivial. « Ces moments-là, malheureusement, ils n’en ont pas souvent », conclut Élodie Lalanne. Avant d’entamer la scène suivante, Maéva et Océane confient leurs sentiments sur cette nouvelle expérience. « C’est trop bien ! », s’exclament-elles tandis que Lilou, Jordan, Tim, Kévin et Téo* acquiescent d’un signe de tête.
* Le prénom a été modifié
Le saviez-vous ?
Réalisatrice, documentariste, scénariste et journaliste, Josza Anjembe a réalisé plusieurs courts-métrages, dont Le bleu blanc rouge de mes cheveux nominé aux Césars en 2018 dans la catégorie « meilleur court-métrage », le documentaire Massage à la camerounaise diffusé sur La Chaîne Parlementaire en 2014 ou encore Baltringue, prix de France Télévision 2020.
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