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Budget 2025 : le Département ne baisse pas la garde

13/04/2025

158 vues

© S. Zambon | Dpt 40

Malgré les contraintes budgétaires, le Conseil départemental des Landes maintient ses politiques structurantes. Sans rien céder sur sa capacité à impulser des projets innovants.

Représentant 321 millions d’euros sur un budget 2025 de 593 M€, soit 54 %, il est logique que les solidarités humaines aient monopolisé la première matinée des débats du vote du Budget 2025. « L’objectif numéro un est de préserver le modèle landais d’accompagnement et d’innovation tout en l’adaptant aux nouveaux besoins et aux contingences actuelles », déclare en préambule Paul Carrère, vice-président délégué aux Solidarités. Outre la crise économique et sociale qui perdure, les Landes sont confrontées au « mur du vieillissement », selon l’expression de Xavier Fortinon, président du Département : en 2030, 36,3 % des Landais auront 60 ans et plus, soit 26 000 personnes de plus qu’en 2019, avec de surcroit, une augmentation constante du nombre des plus de 60 ans en situation de handicap.

© Dpt 40

Renforcer l’attractivité des métiers de l’accompagnement

Attirer de nouveaux professionnels vers les métiers médico-sociaux est donc une priorité. Dans le cadre du plan « Bien vieillir dans les Landes », le Département s’emploie depuis cinq ans à améliorer la rémunération des aides à domicile. En 2025, les crédits dédiés s’élèvent à 4,65 M€, soit 3,35 M€ pour le secteur public (CIAS / CCAS1) et 1,3 M€ pour le secteur associatif.

Les tensions sur le recrutement dans les services à domicile s’expliquent aussi par des difficultés de mobilité, a décrypté Paul Carrère : « on se rendait compte qu’il y avait des gens qui avaient une capacité de travailler sur ces métiers mais qui n’avaient pas la capacité financière d’avoir un véhicule ». D’où le démarrage tout récent d’une expérimentation dans cinq territoires tests: des voitures thermiques ou électriques, des vélos électriques ou des véhicules sans permis sont mis à disposition des personnels des CIAS. « Les équipes qui en bénéficient en voient vraiment la valeur ajoutée. Et puis quand on est sur des métiers de catégorie C difficiles comme le sont ces métiers -là, avoir un véhicule estampillé du logo de l’employeur, c’est une forme de reconnaissance pour soi et pour ses proches » s’est félicité l’élu du Pays Morcenais Tarusate qui a annoncé la généralisation du dispositif à l’horizon 2026-2027.

Aides à domicile à Saint-Paul-lès-Dax © S. Zambon | Dpt 40

Dans la même optique, le lancement, le 15 avril, de l’Institut fédératif landais du travail social (IFLTS) réunit employeurs, organismes de formation, bénéficiaires et étudiants autour de la question de l’attractivité de ce secteur d’activité. La gouvernance juridique, l’installation physique et les premières actions sont attendues pour septembre 2025.

Comme bon nombre de départements, les Landes font face à la fragilité de la démographie médicale, en particulier dans certains secteurs géographiques. Le projet XL Santé, qui rentre en phase opérationnelle cette année, « va servir d’étayage à beaucoup de territoires pour pouvoir être accompagnés dans la recherche de professionnels de santé », a auguré Xavier Fortinon. « L’idée est de solliciter les étudiants, les jeunes médecins pour leur dire du bien des Landes et pour être la courroie de transmission entre eux et les intercommunalités, pour les accompagner sur la garde d’enfants, la recherche de logement, l’emploi du conjoint. Il nous faut veiller à une implantation équilibrée, et pas seulement sur le littoral. On parle des médecins, mais aussi d’autres métiers en tension : dentistes, paramédicaux, orthophonistes, kinés, gynécologues… », a détaillé Paul Carrère. Un chef de projet est en passe d’être recruté. Une réflexion est menée avec l’Agence régionale de santé (ARS) pour la constitution d’une équipe de trois ou quatre personnes.

Paul Carrère © S. Zambon | Dpt 40

Diversifier l'offre d'hébergement

Symbolique de la capacité d’innovation du Département en matière de grands projets sociaux, la résidence de vacances et de répit partagés aidés et aidants (120 places prévues) est sur les rails pour une ouverture sur les rives du lac d’Arjuzanx en 2029. Un cahier des charges est en cours de rédaction pour un appel à projets conjoint avec l’ARS. 

Le vieillissement de la population landaise oblige à consolider et à diversifier l’offre d’hébergement. L’habitat inclusif monte en charge. 14 logements partagés sont en activité et 8 projets ont été validés pour la période 2025-2026. Une programmation complémentaire sera soumise à la CNSA3 au premier semestre 2025 avec pour objectif, fin 2026, 28 habitats inclusifs pour 220 places (120 personnes âgées de plus de 65 ans et 100 en situation de handicap). 

Un soutien à l’investissement d’1,27 million d’euros est budgété en faveur du développement des résidences autonomies. Entre 2017 et 2023, trois appels à projet ont été lancés pour atteindre une cible de 1 000 places. « On a conscience des difficultés à monter ce type de projet. Il y a malgré tout 406 places autorisées et 81 déjà ouvertes. D’autres vont suivre dans l’année 2026, ça s’engage sérieusement », a analysé Paul Carrère. 

Chantier d'une résidence autonomie à Labenne en octobre 2024 © S. Zambon | Dpt 40

La collectivité n’oublie pas les des gens qui font le choix de rester chez eux malgré une forme de handicap ou de dépendance. XL Adapt’, nouveau programme d’intérêt général signé entre le Département, l’État, l’Anah4, la Maison landaise des personnes handicapées (MLPH) et Procivis, finance les études pour adapter leur domicile et peut faire une avance sur les travaux. Cette nouveauté a suscité « une semi-frénésie », a constaté le vice-président en charge des Solidarités : « on est sur un objectif sur 3 ans de 700 à 750 logements, on en a déjà 180 en cours ».

Toujours dans un but d’améliorer la qualité du maintien à domicile, le Département va lancer en 2025 un deuxième appel à candidatures pour la dotation complémentaire qualité CNSA dédiée à des prises en charge spécifiques. « On est sur un montant d’aides de près de 5 M€. On vient ajouter 4 € aux 24,58 € de tarif d’accompagnement. Il y a un objectif qualitatif supplémentaire que doivent porter les associations ou les CIAS mais malgré tout c’est un vrai coup de pouce pour financer nos services à domicile », a éclairé Paul Carrère.

« Avec une dizaine d’Ehpad pour lesquels on a une surveillance de proximité importante, une trentaine-quarantaine qui fonctionnent correctement et quelques-uns qui seraient enclins à pouvoir se dégrader », le Département continue à suivre de près les établissements fragilisés par la montée des prix. Il reconduit le plan Bien Vieillir à hauteur de 2,05 M€, dont 1,2 M€ pour contribuer au renforcement des taux d’encadrement présentant un ratio inférieur à 0,77 et 850 000 € pour les Ehpad en difficulté financière.

Ehpad à Vielle-Saint-Girons © S. Zambon | Dpt 40

Alors que le groupe d’opposition s’est abstenu sur le vote du dossier « Actions en faveur des personnes âgées », arguant d’une baisse des dépenses et d’une hausse des recettes, Xavier Fortinon a répliqué par la pédagogie et la transparence, faisant référence aux 15 M€ alloués aux Ehpad en 2023 et 2024 : « nous avons considéré que ces aides, faites dans un moment très critique pour les établissements, leur ont permis de rester en situation équilibrée, ou la moins déséquilibrée possible, et que l’année 2025 doit contribuer à la reconstitution de leur bonne santé financière. S’il reste en fin d’année un certain nombre d’établissements en grande difficulté, on révisera notre position et on sera amené à faire, si nous en avons la capacité financière, des aides dites exceptionnelles ».

66,1 M€ pour la protection de l’enfance

Présentant le budget de la protection de l’enfance, Agathe Bourretère a repris le constat global du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques publiques en la matière, publié le 8 avril : « on ne pourra pas faire mieux avec moins ». Le Département prend ses responsabilités avec des crédits en hausse de 6 M€ par rapport à 2024, pour s’établir à 66,1 M€. 

Ces enfants que nous protégeons sont l’honneur de notre Département. Ils nous obligent à une qualité, un contrôle et une attention permanents sur ce que nous leur devons, c’est-à-dire la protection, la santé, la sécurité et l’épanouissement.

Citation de Agathe Bourretère, conseillère départementale déléguée à l’Enfance

Au second semestre 2025, un appel à projets sera lancé, conjointement avec les services de la Protection judiciaire de la jeunesse pour la création d’au moins 200 places d’AEMO (Action éducative en milieu ouvert) et d’AEMOR (Action éducative en milieu ouvert renforcée). Cela consiste en l’intervention de travailleurs sociaux dans les familles pour solutionner des situations jugées problématiques ou dangereuses pour l’enfant. Décidée par le Juge des enfants, cette action est entièrement financée par le Conseil départemental.

Une Maison d’enfants à caractère social (MECS) à Grenade-sur-l'Adour © S. Zambon | Dpt 40

Au 31 décembre 2024, 1 501 enfants étaient pris en charge hors de leur domicile, que ce soit en établissement ou en famille d’accueil. Les Maisons d’enfants à caractère social (MECS) en accueillent 191 pour un budget de 21,37 M€ à la charge du Département. En 2025, un projet de 4 appartements devrait voir le jour pour permettre aux jeunes majeurs accompagnés par l’ALGEEI5 d’accéder, progressivement et avec un suivi adapté, à l’autonomie.

À cette occasion, Paul Carrère a tiré la sonnette d’alarme à propos des enfants dits « à double vulnérabilité ». Faute de place en pédopsychiatrie, ils sont placés sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) alors que leur santé mentale peut les rendre dangereux pour eux et pour les autres : « on supplée la santé sur des accompagnements d’enfants qui relèvent du monde sanitaire et pas du monde médico-social. Ce transfert par défaut d’accompagnement est terrible pour les familles et terrible pour les enfants qui ne sont pas toujours à leur place. Et on n’a pas de réponse concrète du ministère de la Santé sur ces problématiques ».

Intensification du contrôle sur les structures d’accueil du jeune enfant

À Julien Dubois, chef de l’opposition départementale, qui regrettait la suppression de la participation au fonctionnement des EAJE6 (250 € par place), Sylvie Péducasse, conseillère départementale déléguée à la famille, a fait valoir qu’elle était largement compensée par l’augmentation de la contribution de la Caf (Caisse d’allocations familiales) : + 14 % en deux ans. Et le Département continue de soutenir l’investissement des structures d’accueil, par le biais de l’aide aux communes.

Maison d'assistantes maternelles à Clermont © S. Zambon | Dpt 40

Des efforts conséquents sur l’entretien du réseau routier

Plus de 25,5 M€ seront mobilisés cette année pour le domaine routier départemental. Un budget en hausse, aussi bien pour l’entretien courant du réseau (chaussées, dépendances, équipements, fauchage en bord de route, etc.) que pour l’entretien programmé des infrastructures (revêtements de chaussée et ouvrages d’art) ou pour des dépenses diverses de voirie (signalisation, acquisitions foncières, études). « Nous avons comme objectif d’avoir un renouvellement de notre réseau concernant les routes de 1re, 2e et 3e catégories à hauteur de 13 années, de 15 ans pour les 4e catégorie, et grâce à ces financements nous maintenons cette stratégie en respectant ces préconisations proposées par le ministère », a déclaré Olivier Martinez, vice-président du Département délégué aux Infrastructures.

Illustrant sa volonté de solidarité territoriale, le Département va consacrer plus de 3,8 M€ pour accompagner les collectivités sur leurs chantiers de traverses d’agglomération. Ce qui peut constituer, selon Xavier Fortinon un début de solution sur l’épineux problème du trafic de poids lourds dans certains centres-bourgs, notamment en Haute Lande : « quand dans certaines communes il y a des aménagements très dissuasifs, on voit que la vitesse se réduit, et les nuisances avec ».

Élagage des arbres par les agents des routes départementales © S. Zambon | Dpt 40

Très haut débit : résoudre les raccordements complexes

En 2024, toutes les communes landaises sont équipées de la fibre optique après l’achèvement d’un colossal chantier d’infrastructures. La dynamique démographique et économique du département n’a cessé de faire monter le nombre de prises à installer par les deux opérateurs, initialement prévu à 201 600 et désormais chiffré à près de 238 000, soit 119 800 pour le Sydec et 118 000 pour Pixl.

Reste le problème des raccordements dits complexes pour 2 ou 3 % du total. Ces échecs de raccordement ont des causes diverses mais la principale est l’indisponibilité des infrastructures qui auraient dû être réutilisées, soit parce qu’elles sont manquantes (câbles cuivre enfouis en pleine terre), soit parce qu’elles sont dégradées (fourreaux bouchés ou écrasés). 

Le Département va donc signer une convention tripartite avec le Sydec et Pixl pour la résolution de ces situations et va y consacrer un million d’euros en 2025.

Ce problème des 2 ou 3 % est partout en France, ce n’est pas une spécificité locale. Il y a peu de Départements qui apportent la réponse qu’on apporte aujourd’hui. (…) On ne voudrait pas avoir des Landes à deux vitesses, ceux qui sont dans des zones agglomérées et ceux qui sont dans des zones rurales ou dans des quartiers éloignés et qui ne peuvent pas bénéficier du même service que les autres.

Citation de Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes

Un littoral à sécuriser et à protéger

C’est un projet inédit en Europe que le Syndicat mixte de gestion des baignades landaises (SMGBL) va engager sur le littoral à compter du 1er octobre 2025. Nommé « Nageurs-sauveteurs à la puissance XL » (NSXL), il consiste à étendre la surveillance tout au long de l’année, avec par exemple l’instauration de patrouilles aux périodes les plus creuses. Les nageurs-sauveteurs permanents assureraient également la formation de leurs collègues saisonniers et sensibiliseraient les jeunes générations à la sécurité aquatique.

Le Conseil départemental va également accompagner à hauteur de 363 650 € les stratégies locales de gestion de la bande côtière. Cinq démarches sont actuellement mises en œuvre : trois définies comme prioritaires à Biscarrosse, Mimizan et dans le secteur Soorts-Hossegor/Capbreton/Labenne et deux pour des enjeux plus ciblés à Vieux-Boucau et Moliets-et-Maâ. « On est le seul Département de Nouvelle-Aquitaine à intervenir dans ces stratégies », a souligné Xavier Fortinon.

Le dossier littoral est symptomatique de la capacité de la collectivité à s’adapter et à innover, a fait remarquer le président du Département : « malgré les difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés, on n’hésite pas à embrasser de nouveaux projets et de nouveaux dispositifs qui répondent à des besoins qui apparaissent ».

 

1 CIAS / CCAS : Centre intercommunal / communal d’action sociale

2 Les cinq territoires tests : Pays Morcenais Tarusate ; Grands Lacs / Côte d’Argent ; Seignanx / Maremne Adour Côte-Sud ; Cœur Haute Lande / Landes Armagnac ; Mont-de-Marsan Agglomération

3 CNSA : Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie

4 Anah : Agence nationale de l’habitat

5 ALGEEI : Association Laïque de Gestion d’Etablissements d’Education et d’Insertion

6 EAJE : Établissement d’accueil du jeune enfant
 

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