Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
Attention !
Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
27/11/2023
659 vues
Catégorie(s) de la page :
Les mots des collégiennes de la Junior Association locale, Tarnos Solid'actions, ont résonné fort samedi 25 novembre dans la salle Maurice-Thorez à Tarnos qui accueillait quelque 300 personnes pour cette nouvelle édition du rendez-vous départemental : « les femmes sont conditionnées pour savoir se tenir quand les hommes se croient autorisés à céder à leurs pulsions », « le féminisme est un mot trop souvent diabolisé », « ce devrait être une lutte universelle, non pas juste l'affaire des femmes ».
Des gestes forts aussi par la compagnie théâtrale basque Batcharte Dantza et son spectacle Sor(tu.e)gina autour des femmes accusées de sorcellerie au XVIIe siècle jusqu'aux féminicides au sein du domicile conjugal aujourd'hui, pour précéder la table ronde sur « Les nouvelles violences faites aux femmes ».
Durant ces échanges, Anne Decung, directrice de l' Adavem-JP (association départementale d'aide aux victimes et médiation – Justice de proximité) a parlé drogue du violeur, procédés de soumission chimique, mais aussi de violences à l'intérieur du couple – encore formé ou séparé –: actes sexuels imposés pendant le sommeil, cyber-harcèlement avec messages répétés de dénigrement, cyber-contrôle empêchant le femme d'utiliser librement son téléphone ou ses comptes bancaires en ligne, cyber-surveillance avec traçage GPS ou logiciels espions pour suivre son ex-compagne. Aussi du « revenge porn » avec photos dénudées prises au sein du couple et menaces de les dévoiler en cas de séparation ou de refus d'actes sexuels.
« Il y a 40 ans quand le conjoint partait au travail, la femme avait un temps de répit même si elle n'était pas heureuse. Cette cyber-violence enlève tout moment de répit. Des femmes nous disent : « ma vie je n'en ai plus, je ne vis qu'à travers ce qu'il me demande en permanence »», a expliqué Bérengère Kramrich, directrice du Centre d'information pour les droits des femmes et des familles (CIDFF).
Des applications smartphones du quotidien permettent aussi à des agresseurs de retrouver facilement des données sur leurs victimes ayant changé d'adresse afin de les harceler à nouveau, a fait valoir Jade Bourgery, journaliste ayant enquêté sur le sujet.
« La loi évolue depuis de nombreuses années avec une adaptation du droit au fur et à mesure que les violences s'approprient des instruments de modernité », a souligné Olivier Janson, procureur de Mont-de-Marsan pour qui finalement, « modifier la loi, c'est simple mais donner des moyens aux services qui font appliquer la loi, c'est plus compliqué. » Il s'est dit très inquiet du langage des jeunes aujourd'hui sur le sujet.
Pour Martine Ibarra, secrétaire générale de la FCPE des Landes, « c'est par la prévention et l'éducation qu'on arrivera à faire changer les choses. L'éducation des enfants, surtout des garçons dès le plus jeune âge, et aussi des parents qui ne sont pas forcément au courant des cyber-violences. »
« Nous devons éduquer nos garçons plutôt que de limiter les jeunes filles dans leurs perspectives d'émancipation », a abondé Xavier Fortinon, lors de son discours sur ce « sujet qui oblige à agir collectivement pour garantir aux femmes une société plus juste ». Et de rappeler les chiffres : 118 féminicides en France en 2022 dont 37 femmes avaient déjà subi des violences et 19 déposé une plainte.
L'appel en 2022 du Département « Pour une société landaise sans violence contre les femmes » a, par ailleurs, été adopté par toutes les intercommunalités, CIAS et CCAS des Landes, qui se sont « engagés à développer un plan d'action commun pour lutter contre toutes formes de violences faites aux femmes », a dit le président du Conseil départemental, espérant également pouvoir « annoncer prochainement une structure d'hébergement d'urgence pour femmes et enfants victimes de violences. »
Et à l'occasion de cette Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, « en ces temps où la paix mondiale se trouve plus que menacée », a-t-il conclu, « n'oublions jamais que les premières victimes de ces conflits sont toujours les femmes et les enfants, et que partout où l'extrémisme, le fanatisme et l'obscurantisme progressent, ce sont les droits des femmes qui régressent. »
Pour aller plus loin
Les sites du département