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08/03/2023
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Vendredi 24 février, Salima Sensou présentait devant l’Assemblée départementale le « Rapport sur la situation de l’égalité femmes-hommes ». Ce 8 mars, elle était le matin au collège de Gabarret pour présenter, au côté de la préfète des Landes, une campagne de lutte contre la précarité menstruelle. L’après-midi, elle participait, dans les locaux de Landes Partage, à une rencontre autour de l’insertion. Parce que pour celle qui se décrit comme une « femme révoltée », le combat pour l’égalité des droits se joue sur plusieurs terrains. Tour d’horizon.
Tout en mettant en œuvre des politiques publiques favorisant l’égalité entre les genres, le Conseil départemental se doit de corriger les éventuels points faibles dans la gestion de ses ressources humaines. À cet égard, les 12 derniers mois ont marqué une progression significative au niveau des postes à responsabilité, se réjouit Salima Sensou : « entre le 1er janvier 2022 et le 1er janvier 2023, la part de femmes occupant une fonction de direction au Département a grimpé de 15 points, pour aujourd’hui s’établir à 44 %, presque la parité ». Ce qui a entrainé une autre évolution positive : « sur les 10 rémunérations les plus hautes, le Département a atteint l’égalité avec 5 femmes et 5 hommes, alors que nous étions partis de zéro en 2020 ». Plus globalement, les écarts totaux moyens entre les femmes et les hommes travaillant au Département tournent autour de 2,6 %, contre 8 à 10 % dans la Fonction publique territoriale.
Pour diffuser en interne cette culture de l’égalité, la collectivité mise sur la formation. Pour la première fois en 2022, 15 cadres ont suivi une formation pour inclure cet angle de l’égalité femmes-hommes dans leur management. Autre nouveauté pointée par l’élue montoise : « en 2022, c’est désormais le CIDFF (Centre d’information des droits des femmes et des familles, le Référent violences conjugales dans les Landes, ndlr), qui dispense les sessions aidant à repérer les violences sexuelles, sexistes et domestiques. 24 agents de la Direction de la Solidarité départementale ont ainsi été formés cette année ». 6 sessions sont déjà prévues au premier semestre 2023.
Dans le plan d’actions 2021-2023 du Département pour l’égalité femmes-hommes, le premier volet consiste à démasquer et démonter les représentations sexistes. Coordinatrice de projets au caféMusic’, Salima Sensou sait d’expérience l’importance du vecteur culturel : « en 2022, le Conseil départemental a soutenu davantage d’initiatives que l’année précédente ». Et de citer, entre autres, le salon « Le Polar se met au vert » à Vieux-Boucau, le festival « Toutes en art » à Villeneuve-de-Marsan ou les nouvelles créations de la compagnie Batcharte Dantza – par ailleurs au casting de la saison 10 du dispositif Culture en herbe - et du Cirque Le Roux qui interrogent la place de la femme dans la société.
Le futur se prépare maintenant et la conseillère départementale déléguée à l’égalité femmes-hommes juge essentiel de « sensibiliser la jeunesse landaise à ces questions. Nous travaillons pour expérimenter dès septembre 2023 un dispositif de lutte contre le sexisme dans plusieurs collèges volontaires des Landes ».
Le 25 novembre dernier, à Mont-de-Marsan, plusieurs centaines de personnes assistaient à la Journée « Landes engagées pour une société sans violences contre les femmes ». Organisateur de l’événement, le Département affichait ainsi sa volonté de lutter contre le fléau des violences sexuelles et sexistes. À cette occasion, la motion votée par l’Assemblée départementale le 4 novembre avait été dévoilée au grand public. Cet appel a été entendu, assure Salima Sensou : « parmi les 150 premiers signataires, nous comptions 14 présidentes et présidents d’EPCI, une soixantaine de maires, l’ensemble des conseillères et conseillers départementaux, plusieurs conseillers régionaux et tous les parlementaires landais ». Un succès qui appelle logiquement une deuxième édition, qui aura lieu dans le sud des Landes en fin d’année.
En 2022, le seuil des 1 000 victimes de violences conjugales accompagnées par le CIDFF des Landes a été franchi. Pour répondre à cet afflux de demandes, les associations, telles que le CIDFF ou l’Adavem-JP 40 (Association départementale d’aide aux victimes et de médiation des Landes – Justice de Proximité des Landes) manquent cruellement de moyens humains et financiers. Une situation qui a le don d’exaspérer l’élue montoise : « l’État doit être à la hauteur de ses engagements, en termes de pilotage et bien sûr, en termes de financements. Actuellement, nous n’y sommes pas ». Le Département, lui, a largement réévalué son soutien : « le budget spécifique, hors masse salariale, alloué par le Département à la lutte contre les violences faites aux femmes a été multiplié par 3 depuis 2019. Cela a représenté près de 350 000 euros en 2022 ».
La troisième priorité de la stratégie départementale 2021-2023 est l’action pour l’égalité réelle des droits. Le mouvement est bien lancé dans le domaine du sport. Le 25 mars prochain, les États généraux du sport landais, organisés avec le CDOS 40 (Comité départemental olympique et sportif des Landes) à Castets, travailleront à un accompagnement des comités et des clubs vers le développement de la pratique féminine et la mixité.
Autre thématique chère à Salima Sensou : la défense des droits sexuels et reproductifs. La conseillère départementale salue l’investissement des Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) dans leurs missions d’écoute, d’information et d’orientation auprès des femmes landaises. Des messages que les agents des CPEF adressent aux plus jeunes lors de visites régulières dans les établissements scolaires : « il est crucial de dénoncer les fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux car elles peuvent biaiser dès le départ les relations hommes – femmes. Sur ces sujets plus que jamais brûlants, le Département prend sa part du combat ».
La défense des droits des femmes prend bien d’autres visages qui irriguent de manière transversale les politiques de solidarités départementales. La déléguée à l’égalité femmes-hommes en énumère quelques-unes : « la lutte contre la pauvreté, notamment pour les cheffes de familles monoparentales ; le soutien aux travailleuses du secteur médico-social par le plan Bien vieillir et aux aidants proches dont je rappelle que ce sont une majorité de femmes ; le développement d’une offre d’accueil de la petite enfance soucieuse de l’égalité filles-garçons ».
Salima Sensou travaille déjà sur la stratégie départementale pour 2024-2026. Par nature et par conviction, elle défend une approche collaborative : « j’ai voulu que ce soit participatif. On a eu une première réunion avec les différentes associations, on en aura deux autres. Je pars des besoins du terrain pour être au plus près des attentes des Landaises. L’idées est de mailler le territoire pour toucher tous les publics ».
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