Des outils pour protéger la biodiversité

L’événement co-organisé par le Syndicat Mixte de Gestion des Milieux Naturels des Landes réunissait pour la première fois dans les Landes l’ensemble des organismes et partenaires (gestionnaires de réserves naturelles, élus, experts, bénévoles) venus de toute la France. Paul Carrère, à la tête du SMGMN et vice-président du Département délégué à l’eau a exprimé sa fierté d’accueillir le congrès des Réserves naturelles de France qui vient « valoriser un long travail et valider un beau projet abouti en 2022 avec le classement de la réserve naturelle nationale d’Arjuzanx tout comme celui de l’Étang noir à Seignosse en 1974 dont on fête les cinquante ans ». Le président de l’association Réserves naturelles de France Luc Terraz s’est dit également très heureux de « l’accueil chaleureux des Landais qui se sont complétement appropriés l’outil ».

Cette reconnaissance vient renforcer l’image de territoire nature des Landes, incarnée par ses quatre réserves naturelles nationales L’Étang noir, le Marais d’Orx, Arjuzanx et le Courant d’Huchet qui s'intègrent pleinement dans la Stratégie nationale Biodiversité 2030. L’État souhaite en effet couvrir 30 % du territoire national par des aires protégées et 10 % sous protection forte d’ici 2030. 

Face à l’effondrement de la biodiversité et à la dégradation des espaces terrestres et sous-marins, les réserves naturelles sont une vraie solution de protection et jouent un rôle crucial dans la démarche nationale. Comme l’a rappelé Hélène Chancel-Lesueur, directrice régionale adjointe de la DREAL Nouvelle-Aquitaine, « c’est une nécessité absolue pour nos enfants, l’alimentation, la qualité de l’eau, la production de médicaments issus à 70 % de la nature. N’oublions pas que c’est la COP15 de Montréal de 2022 qui a fixé le cap ».

Dans les Landes, où 0,8 % du territoire, soit près de 9 000 hectares, bénéficie actuellement d’une protection, le Département s’engage à augmenter cette proportion jusqu’à atteindre 2 %. Cela implique d’étendre les sites classés Espaces Naturels Sensibles (ENS), dont font partie les réserves naturelles. Ce qui suppose de mobiliser des ressources pour identifier les secteurs à enjeu et adapter les niveaux de protection et de gestion adaptés. 

Le potentiel des Landes est important car avec ses réserves naturelles nationales, sa réserve naturelle régionale de Tercis-les-Bains et ses autres sites, elles comptent 97 sites référencés ENS répartis sur 102 communes landaises.

À travers cette protection, qui pourra être renforcée sur certains sites, l’objectif vise aussi à offrir une porte d’entrée pour l’ouverture au public, via par exemple de l’éco-tourisme. Cela passe par la valorisation de cadres d’exception et par un travail de préservation qui dépendra des moyens donnés, notamment par l’État. Le syndicat devra cependant rester vigilant pour supporter les projets à venir.  Paul Carrère met en garde sur les moyens à disposition « qui mériteraient d’être un peu plus accompagnés. C’est toujours un combat de boucler un budget ».

Pour conclure ces quatre jours de débat, Luc Terraz a dévoilé le thème du prochain Congrès (« One Health, biodiversité et humanité, un seul bulletin de santé »), accompagné d’un message fort rappelant à chacun que « préserver la nature, c’est garantir la pérennité de l’espèce humaine ».