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ETAL40 évolue pour s’adapter aux besoins des maraîchers

31/05/2023

551 vues

© S. Zambon | Dpt 40

Le dispositif départemental de soutien au développement du maraîchage s’attaque à la problématique du foncier pour attirer davantage de futurs exploitants.

Les portes ouvertes organisées mardi 16 mai sur le site du Tinga à Magescq ont été l’occasion de dresser un bilan d’ETAL40 après 4 ans d’existence. Dominique Degos, vice-présidente du Département déléguée à l’Agriculture et à la Forêt, a rappelé que le dispositif s’inscrivait dans le Plan alimentaire départemental territorial « Les Landes au menu ! », lancé en février 2020, qui entend satisfaire les attentes des consommateurs et structurer les filières agricoles.

En l’occurrence, ETAL40 vise à pallier « un manque d’approvisionnement en production maraîchère locale dans la restauration collective publique ». D’où l’idée d’offrir à des aspirants exploitants la possibilité de tester la viabilité de leur projet durant une période de 3 ans maximum. À Magescq et à Mimizan, 4 parcelles d’1,5 ha chacune – incluant 600 m2 de serres - sont mises gratuitement à la disposition des candidats maraîchers par la Communauté de communes MACS (Maremne Adour Côte Sud) et par Ivan Alquier, agriculteur convaincu de la nécessité d’une relocalisation de l’alimentation. 

Portes ouvertes sur le site ETAL40 de Magescq le 16 mai dernier © S. Zambon | Dpt 40

Association de bienfaiteurs au bénéfice des futurs exploitants

Les entrepreneurs à l’essai disposent d’équipements agricoles (système d’irrigation, microtracteur, planteuse, broyeur…) financés par le Département et mutualisés au sein de la CUMA* Maraîchage 40. Avec le contrat CAPE (Contrat d’appui au projet d’entreprise) proposé par la couveuse Envoléa, ils bénéficient d’un statut juridique et social ainsi que d’un outil de gestion financière et commerciale. Le réseau de partenaires (Chambre d’agriculture, Agrobio 40, ALPAD) leur dispense un accompagnement technique et humain et « tout un panel de formations qui permettent aux maraîchers de monter en compétence progressivement », explique Sabine Dauga, coordinatrice ETAL40 au Département des Landes.

Apprendre de ses erreurs

« Tous les partenaires du dispositif sont vraiment là pour vous accompagner », a insisté Dominique Degos auprès de la dizaine de potentiels porteurs de projets et d’étudiants en BPREA** du lycée agricole d’Oeyreluy lors des portes ouvertes du 16 mars à Magescq. Outre le tour des installations et des démonstrations de matériel, les visiteurs ont écouté le témoignage de Pauline Pellegrini et Yann Leconte, accueillis durant 2 ans sur le site de Mimizan. En janvier 2020, le duo avait quitté le Jura et des boulots d’infirmière et de commercial pour tenter le pari un peu fou du maraîchage bio dans les Landes. « Nous avons fait toutes les erreurs possibles et imaginables », confesse la jeune femme en souriant tandis que son associé précise : « on a été trop ambitieux sur les surfaces cultivées et sur le nombre de variétés. On s’est aussi trop éparpillé sur la commercialisation. Il faut savoir monter crescendo ».

 

Le sas de la pré-installation avec ETAL40 s’est avéré utile, reconnaît Pauline : « entre les livres, les rêves et la réalité du terrain, c’était bien de voir comment ça se passe vraiment. On a beaucoup appris sur l’irrigation, la mécanisation, le montage de serres. Ce retour d’expérience nous a permis de mieux savoir de quoi on a besoin pour l’installation ». Car la belle histoire continue pour eux, à Arengosse, lui poursuivant dans le maraîchage et elle élevant des poules pondeuses tout en cultivant des fraises.

L’enjeu crucial de l’accès au foncier

Les 4 exploitants ayant occupé les espaces tests depuis leur lancement en 2019 ont tous trouvé un terrain. Ce qui représente plus de la moitié des 7 dossiers d’installation en maraîchage instruits par la Chambre d'Agriculture des Landes en 2022. « Passer par un espace test est une plus-value auprès des financeurs pour la suite du projet d’installation », relève Sabine Dauga. 

Un bon tremplin, donc, mais qui peine à séduire des candidats : depuis 2019, les sites de Magescq et de Mimizan ont été utilisés à seulement 51 % de leur capacité. La frilosité des jeunes exploitants s’explique en grande partie par la pression foncière qui engendre un manque de visibilité sur l’accès aux terres agricoles après la fin de la période test. 

Démonstration du matériel spécifique mis à disposition des maraîchers en test © S. Zambon | Dpt 40

ETAL40 modifie donc son règlement pour répondre à l’enjeu crucial du foncier. Lors du budget primitif 2023, le Conseil départemental a voté la possibilité pour les maraîchers de rester en fermage sur une partie des parcelles, en accord avec les collectivités ou les particuliers qui en sont propriétaires. Un changement important, quand on sait que des sites ETAL40 devraient voir le jour ces prochains mois dans trois nouvelles collectivités. Propriétaire des terres du site du Tinga à Magescq, MACS a de son côté opté pour une stratégie d’acquisition foncière en partenariat avec la SAFER*** pour proposer aux entrepreneurs à l’essai, en fin de test, le terrain nécessaire à leur installation..

Cette prise en compte de la problématique de la location ou de l’achat de terrains pourrait décider Roxanne et son compagnon néo-zélandais Enzo à tenter l’aventure ETAL40. Lors des portes ouvertes du 16 mai, ce jeune couple, qui vient de passer 3 ans aux Antipodes, ne masquait pas son intérêt : « on a cherché à louer un terrain entre Bordeaux et le Pays basque mais c’est très compliqué. On a beaucoup travaillé en maraîchage pour les autres et c’est une opportunité d’essayer sans avoir à investir démesurément car c’est important de se tester avant de s’installer. Le matériel et la surface correspondent à nos besoins ».

 

 

* CUMA : Coopérative d’utilisation de matériel agricole

** BPREA : Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole

*** SAFER : Société d’aménagement foncier et d’établissement rural. Créées par la loi d’orientation agricole du 5 août 1960, les Safer sont des sociétés anonymes, sans but lucratif, sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances. Leur objectif : permettre à tout porteur de projet viable – qu’il soit agricole, artisanal, de service, résidentiel ou environnemental – de s’installer en milieu rural, sous condition que le projet soit en cohérence avec les politiques locales et réponde à l’intérêt général. 
 

Le saviez-vous ?

Pour déposer sa candidature

Vous devez télécharger le dossier d’inscription sur landes.fr et l’envoyer :

• par mél à agriculturelandesfr

• ou par courrier à :
Département des Landes
Pôle Agriculture et Forêt
à l’attention de Sabine Dauga
23 rue Victor Hugo
40025 Mont-de-Marsan cedex

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