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05/06/2024
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Une salle du Maroc, remplie jusqu’aux cintres, enthousiaste, réactive et festive : le succès croissant d’Handiculture sautait aux yeux ce jeudi 30 mai. Au dernier moment, les 8 bénévoles, agents du Département des Landes, ont dû ajouter des sièges pour accueillir les 650 personnes présentes. Évidemment ravie de cet engouement, Céline Laborde, coordinatrice de cette journée culturelle, l’explique par la puissance émotionnelle dégagée par les spectacles proposés par les artistes en situation de handicap : « il y a deux ans, j’ai vu une mère de famille pleurer tant elle était émue. Les professionnels étaient tout autant touchés. J’imagine que le bouche-à-oreille a fonctionné pour ramener encore davantage de monde cette année ».
La directrice adjointe du Complexe Habitat Tournesoleil de l’Adapei à Saint-Paul-lès-Dax insiste également sur la qualité des prestations pour justifier la popularité croissante de cet événement. Par la volonté des organisateurs, le Service sports intégration et développement (SSID) du Département des Landes et les institutions partenaires, les artistes amateurs bénéficient de moyens dignes d’un spectacle professionnel : techniciens locaux pour le son et les lumières, loges, maquillage. « Mardi, on a fait un vrai filage, dans les conditions du spectacle », précise Céline Laborde qui souligne l’investissement au long cours des résidents des établissements landais d’accueil de personnes handicapées : « ce sont de vrais artistes, ils montent leurs spectacles, répètent toutes les semaines, s’intéressent à la mise en scène, aux costumes, etc. ».
À l’issue du très punchy medley de danses et musiques du monde délivré par le Foyer Lestang de Soustons, l’animatrice-éducatrice Véronique Abel témoignait de la participation active de ses danseurs amateurs : « ils ont choisi leur musique et leur chorégraphie. La difficulté a été de relier tout cela pour que ça bouge et que tout le monde danse ensemble ».
Pour cette 4e édition d’Handiculture – la seconde consécutive salle du Maroc après le Pôle du Marsan en 2016 et les Arènes de Pontonx-sur-l’Adour en 2018 -, 17 spectacles ont été présentés par 15 structures ou associations réparties dans toutes les Landes. À la demande des institutions, la danse n’était pas la seule discipline comme ce fut le cas en 2022 avec le challenge « Imagine et danse ». Théâtre, expression corporelle, chant choral, cirque et même twirling bâton s’étaient invités au programme, preuve de la diversité des animations proposées dans les structures depuis des années par les intervenants, qu’ils soient animateurs, éducateurs, psychomotriciens ou art-thérapeutes.
« À force de batailler, on y est arrivé ! », a sobrement résumé Alain, habitant du Château de Cauneille après « Attraper la lune », le numéro de cirque présenté avec Les Iris de Peyrehorade et l’IME (Institut médico-éducatif) Les Pléiades de Dax. L’empreinte émotionnelle si forte laissée par cette journée culture doit énormément aux sentiments exprimés sans filtre par les artistes et leurs éducateurs : du plaisir, de la joie, du soulagement, de la fierté de créer quelque chose de beau. « Je suis heureuse de faire de jolies choses », dit ainsi Marie-Christine de la résidence Castillon de Morcenx-la-Nouvelle devant ses tableaux à base de perles exposés à l’entrée de la salle du Maroc à côté des créations de pensionnaires d’une dizaine de structures landaises.
L’expression artistique libère et épanouit. C’est le crédo de Dominique Peyronne, art-thérapeute et fondatrice des Ateliers de la danse de Misson où des valides dansent en compagnie de personnes en situation de handicap. La chorégraphe anime régulièrement des séances au Complexe Habitat Tournesoleil et à l’IME Les Pléiades : « ils redécouvrent leur corps. On constate les progrès au fil des séances, que ce soit au niveau psychomoteur ou émotionnel ou en termes d’engagement. C’est leur petite bulle, leur moment ».
Parmi les 3 chorégraphies proposées à Morcenx par Dominique Peyronne et ses protégés, la séquence associant handicapés mentaux et personnes en fauteuil roulant a particulièrement bouleversé le public.
Cette volonté d’effacer les barrières du handicap a irrigué l’ensemble des performances artistiques. Comment ne pas évoquer la prestation commune des enfants de l’IME Les Pléiades et des élèves de CE1 de Gaas, fruit de plusieurs visites réciproques pour faire tomber les éventuels préjugés et in fine danser et s’amuser ensemble ? Rien de plus naturel pour Jeanne, 8 ans : « j’avais déjà rencontré des personnes handicapées avant donc j’étais à l’aise. On discute facilement, on rigole ». Les yeux pétillants et le large sourire d’Hiba une heure après le spectacle parlaient pour elle : « au début du spectacle, j’avais un peu peur. Je n’avais jamais dansé devant autant de monde et ça ne fait pas longtemps que j’ai commencé les séances. Mais quand la musique a démarré, j’ai oublié ma peur et je me suis amusée ».
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