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09/06/2022
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Un doux et chaleureux parfum de retrouvailles flotte au-dessus de l’Auberge landaise, ce dimanche 22 mai. Covid oblige, cela faisait 4 ans que les acteurs du monde du handicap (institutions, associations, sportifs) ne s’étaient pas retrouvés lors du traditionnel repas de clôture des Journées Handilandes. Une longue attente, qui explique le chiffre record de 3 200 sportifs et accompagnants au long des 5 jours de la manifestation. « Un engouement exceptionnel », se félicite Xavier Fortinon, président du Conseil départemental, saluant le rôle de « cheville ouvrière » du Service sports, intégration et développement (SSID) du Département des Landes qui « porte l’organisation de ces Journées et fédère les énergies ».
Magali Valiorgue pointe « la joie et le soulagement qui se sont vus sur le visage de chaque participant, encadrant ou bénévole ». La conseillère départementale en charge des Personnes handicapées a pleinement goûté l’état d’esprit généreux et ouvert qui a régné à Soustons, Morcenx ou Mont-de-Marsan : « Handilandes, ce n’est pas du défi ou de la compétition. C’est la passion partagée du sport et de la bienveillance. Des journées comme celles-ci me rendent fière de faire de la politique ». Autre motif de satisfaction pour l’élue de Cœur Haute Lande : la soixantaine d’agents du Département qui se sont inscrits comme bénévoles. « Cela contribue à changer le regard sur le handicap en interne », apprécie-t-elle.
Coordinateur du SSID, Jean-Claude Ribert souligne « le bond de 200 licenciés au sein du Comité départemental de sport adapté » dont il est le président : « on frise désormais les 1 400 adhérents, ce qui nous situe à hauteur de la Gironde ». Depuis 30 ans, Handilandes, par son ampleur, met en exergue les politiques départementales en faveur d’une société plus inclusive et, en particulier, le travail quotidien du SSID pour permettre à tous l’accès à des activités sportives et culturelles. La création de cet événement « a été une étape essentielle dans la reconnaissance des personnes handicapées, afin de ne plus les voir comme uniquement déficientes mais capables de réaliser des choses dans le domaine sportif, culturel ou convivial » juge, en observateur averti, Francis Lacoste, qui fut pendant 35 ans directeur de la Solidarité départementale.
Le gala de clôture est également l’occasion pour Xavier Fortinon de rappeler que « le fil rouge de toute la politique départementale, c’est se préoccuper de la situation des plus vulnérables. Un Département inclusif, ce n’est pas un slogan, c’est une réalité qu’on essaie de construire depuis fort longtemps ».
Peu enclin à l’autosatisfaction, le chef du Département invite les 160 convives à ne pas baisser la garde : « il reste beaucoup à faire. Il y a besoin d’établissements, d’accompagnement à domicile. Il n’y a pas encore de réponse collective suffisante, ce qui oblige les familles à se reposer sur les associations ou à se tourner vers la population. Nous nous devons de les accompagner ».
Comme à chaque édition, le dîner final est rythmé par la remise des Trophées Handilandes. Ceux-ci visent à distinguer des personnalités qui agissent en faveur de l’inclusion dans tous les domaines. Des sportifs méritants sont ainsi récompensés, comme la sélection landaise de football adapté, finaliste de la Coupe Nationale Espoir Foot à 7, ou Josette Brassenx, résidente du foyer Majouraou à Mont-de-Marsan depuis 1993 et championne de boccia. Jean-Claude Ribert en profite pour glisser un message : « tous les frais inhérents aux déplacements des sportifs landais sont pris en charge par la Solidarité départementale. Cela ne se fait nulle part ailleurs en France ».
Eugénie Larrivière, fondatrice de Ma Maison Bleue, lieu d’accueil et de répit pour les jeunes autistes et leur famille, représente ces citoyens qui se battent pour trouver des solutions. Les éducateurs et les responsables d’institutions ou d’associations ne sont pas oubliés, à l’image de Patrice Macé, ancien animateur de la section handisport du Foyer Lestang à Soustons.
Bientôt retraité, Francis Lacoste reçoit son trophée des mains de Xavier Fortinon, qui rapporte en souriant les paroles d’Henri Emmanuelli : « Tu verras, Francis Lacoste ne fait pas de bruit. Il écrit des notes très courtes mais il abat un travail immense et on peut lui faire confiance ». L’ancien chef de la Solidarité départementale mesure le chemin parcouru : « il me semble en toute modestie que les choses ont évolué en 35 ans. Le regard de la société est beaucoup plus bienveillant. Les équipements qui compensent le handicap se sont développés dans le sport mais également ailleurs. Et Handilandes y est pour quelque chose ».
Un hommage est également rendu à Jean-Claude Ribert qui quittera cette année ses fonctions au SSID, un service qu’il a créé en 1997 et qui demeure unique en France. Francis Lacoste se charge du portrait de celui avec qui il a mené tant de combats : « Un mot le résume : militant. Militant du sport, du handicap, de l’humanisme. On peut aussi parler de sa ténacité car il ne lâche jamais le morceau ». Et d’énumérer les multiples réalisations de celui qui n’a pas manqué une seule édition d’Handilandes depuis 1992 : conventions avec l’Éducation nationale, labellisation handicap des clubs, collaboration étroite avec les structures médico-sociales...
« Chaque fois que j’en voyais la nécessité, j’ai essayé de trouver des leviers pour mettre en exergue les sportifs. Quelles que soient leurs déficiences, ils sont au centre du dispositif et doivent être mis à l’honneur », répond simplement Jean-Claude Ribert. Dirigeant d’un club d’athlétisme à 16 ans, entré la même année au comité directeur du centre aéré d’Aire-sur-l’Adour, le président du comité départemental de sport adapté dit avoir « senti très vite que le sport devait être le levier éducatif principal » de toutes ses actions. Avec le sens de la formule qu’il a si souvent manié pour convaincre ses interlocuteurs, le Grenadois conclut : « je n’ai jamais eu de métier dans ma vie, j’ai eu une occupation. Et je n’ai jamais eu de certitude, juste des convictions ».
Les lauréats des Trophées Handilandes 2022
- Francis Lacoste, ancien directeur de la Solidarité au Département des Landes
- Eugénie Larrivière, fondatrice de Ma Maison Bleue
- Lydie Dolago et Aurélien Lamarque, danseurs de la troupe Improband du foyer Les Cigalons à Lit-et-Mixe
- Sélection landaise de football adapté, finaliste de la Coupe Nationale Espoir Foot à 7
- Galo Perez, ancien éducateur à l’Institut d’éducation motrice (IEM) Hameau Bellevue à Salies-de-Béarn et membre de la commission boccia de la Fédération française handisport
- Jean-Claude Bortolin, administrateur de l’association L’Autre regard, gestionnaire de la Résidence Majouraou à Mont-de-Marsan
- Laure Francisco et Josette Brassenx, membres de l’association sportive de la Résidence Majouraou
- Patrice Macé, ancien animateur de la section handisport du Foyer Lestang à Soustons
- Mathieu Capello, membre de la section handisport du Foyer Lestang à Soustons et 3e au Championnat de France de tir à l’arc
- Assya Maurrin Espiau, membre du Pôle France para natation adaptée et médaillée aux Championnats d’Europe 2021 à Madère
- Laëtitia Lacarce et Jonathan de Belmont, directrice et directeur général d’établissements d’Action Sanitaire et sociale Sud Aquitaine, à Moustey
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