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23/03/2022
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L’orage gronde sur les coteaux de Chalosse. Des éclairs menaçants zèbrent le ciel au-dessus de Laurède. Mais, en fin de compte, la pluie épargnera la petite foule d’une soixantaine de personnes rassemblées autour du Mémorial d’Henri Emmanuelli. Faut-il y voir un signe amical, bien dans sa rouscailleuse manière, de la figure tutélaire du Parti socialiste landais à ses anciens compagnons de lutte ? Ou un simple écho céleste aux paroles d’accueil de Karine Comet, coprésidente de l’association des Amis d’Henri Emmanuelli : « en cette période de troubles, ta voix résonne plus que jamais en nous » ?
Les différents orateurs l’ont répété : la force des convictions de l’ancien président du Conseil départemental manque au débat politique actuel, et tout particulièrement à une Gauche fragmentée. Karine Comet rappelle sa farouche fidélité à « des valeurs fondées sur l’égalité, la solidarité et la justice sociale » et son « exigence de ne pas laisser ceux qui en ont le plus besoin à côté du chemin ». Xavier Fortinon reprend à son compte les axiomes défendus par son prédécesseur à la tête du Département : « le socialisme ne doit pas tourner le dos à sa gauche et le rassemblement est la condition première de tout succès électoral ».
À l’image de sa statue au regard tourné vers son village natal pyrénéen des Eaux-Bonnes, l’homme mûr est resté fidèle à l’enfant qu’il était, habité par un viscéral sentiment de révolte contre toutes les injustices. Cela faisait de lui, selon Boris Vallaud, qui lui a succédé comme député de la 3e circonscription des Landes, « un phare dans les périodes de tourmente ».
La cohérence de sa pensée trace une voie claire pour ses successeurs, reconnait Xavier Fortinon, qui évoque un « héritage plus vivant que jamais » : « il reste un précurseur et un visionnaire qui aujourd’hui encore montre le chemin. Il y a des marqueurs politiques, une vision, un cap qui nous ont été légués et qui ont toujours déterminé notre action collective ».
L’élu mimizannais met en exergue l’acharnement d’Henri Emmanuelli à défendre un service public de la dépendance, presque 40 ans avant que les dérives des maisons de retraite privées ne fassent accourir les médias nationaux à la rencontre de la « singularité landaise ». Et de citer d’autres réalisations suivant le sillon creusé par son prédécesseur, comme la transition énergétique, le numérique éducatif ou le développement de l’attractivité.
Plus que la tristesse, c’est la reconnaissance qui unit les personnes présentes en ce 21 mars au Mémorial de Laurède. Boris Vallaud parle de « la dette » qui est la sienne : « Henri Emmanuelli a forgé en moi une chose que je n’avais pas, une forme d’intransigeance guidée par l’attention portée à ses frères et à ses sœurs en humanité ».
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