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29/09/2020
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Elles ont traversé les millénaires pour parvenir jusqu’à nous, gardant intactes leur beauté. « Elles », ce sont trois sculptures de chevaux datant de l’époque magdalénienne et vieilles de 17 000 ans. Exhumés en 1961 lors d’une campagne de fouilles menée par l’archéologue Robert Arambourou sur le site de l’abri Duruthy à Sorde-l’Abbaye, ces trois émouvants témoignages de l’art en ses prémices ont depuis acquis une réputation internationale auprès des experts de la préhistoire. Reconnaissance ultime, les trois œuvres ont été prêtées au British Museum en 2013 dans le cadre d’une vaste exposition sur les origines de l’art.
Les collections de l’abbaye d’Arthous comptent près de 100 000 pièces. Une soixantaine d’entre elles sont exposées dans le musée et il semblait naturel à Damien Hanriot, Conservateur du patrimoine au Département des Landes, de mettre un coup de projecteur sur la richesse de ce fonds archéologique : « On cherche à révéler le site, donc on a voulu souligner l’exceptionnalité de ces trois pièces. Qu’on se le dise, il y a des trésors patrimoniaux dans les Landes ! »
Au centre de la « salle des trésors », une vitrine abrite les trois sculptures. La plus petite est en ivoire de mammouth et les deux autres en pierre. Deux œuvres représentent des têtes de chevaux tandis que la troisième montre la totalité de l’animal avec les membres antérieurs et postérieurs repliés sous le ventre. Longue de plus de 26 cm, cette statuette communément nommée le Cheval agenouillé est la plus grande sculpture magdalénienne actuellement connue.
Sur les murs de l’ancienne cellule de chanoine, comme un écho aux ancestrales sculptures, les images de Claire Artemyz. L’atypique photographe, qui centre son travail sur les objets de la préhistoire, a passé 15 jours en résidence à Arthous, « y travaillant du matin au soir, en toute liberté et avec un accès privilégié aux œuvres ». Le résultat de cette immersion ? Une remarquable série de photographies nourrissant un dialogue entre les âges totalement assumé par Aurélien Simonet, archéologue du Département des Landes : « Le discours artistique est au cœur même du dispositif. Le principe était de réinjecter de l’émotion dans la découverte de pièces qui ont une grande valeur archéologique ».
Pour ne pas briser cet échange muet, Gabriel Milhé, architecte scénographe de l’atelier Sigmas, a pris le parti d’un décor sobre et contemporain avec « un éclairage dynamique pour mettre en scène les chevaux et un travail sur les reflets afin que les œuvres préhistoriques et contemporaines se répondent ».
Cette « salle des trésors » symbolise la volonté du site d’Arthous de se pencher sur ses origines et celles de ses collections : « c’est un choix de réaliser un travail de fond qui raconte l’histoire du lieu et de son territoire », revendique Rachel Durquéty, conseillère départementale en charge de la culture qui espère que « l’ouverture de nouveaux espaces jusqu’ici inaccessibles au public permette aux habitants du Pays d’Orthe et Arrigans de redécouvrir et se réapproprier l’abbaye et ses trésors ».
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