L'Atlas des paysages des Landes en ligne !

L'étude par une équipe pluridisciplinaire de cinq personnes (paysagistes, architecte, géographe, webmestre, sigiste pour les systèmes d'information géographique) s'est étalée sur 3 ans, 8 000 km et 22 000 photos pour aboutir au site internet atlas-des-paysages.landes.fr, mis en ligne pour tous le 17 octobre. 

Selon ce spécialiste qui, avec son équipe, a déjà finalisé l'Atlas des paysages de Saône-et-Loire, des Vosges, du Morvan ou du Lot-et-Garonne, la spécificité des Landes est d'être un département « où il y a eu beaucoup de tentatives de planifications territoriales, beaucoup plus que dans d'autres territoires français, des bastides à la Miaca (Mission interministérielle pour l’aménagement de la côte aquitaine), en passant par l'aménagement de la forêt de pins ».

Des arènes ombragées de platanes aux vignes du Bas-Armagnac, des bourgs et formes urbaines aux courants, ces petits fleuves côtiers, « le défi a été de raconter tous les paysages du département en quantité égale », selon le professionnel. En 11 unités géographiques (Grands Lacs du Born, Sud-Born et Marensin, Maremne, Gosse-Seignanx, Grande Lande, Marsan, Vallée de l’Adour, Vallée des Gaves, Chalosse, Tursan, Bas-Armagnac Landais), ce tout nouvel Atlas décrit avec précision les paysages landais (urbains, forestiers, agricoles...), leurs mutations (comme l’urbanisation ou l’érosion du trait de côte) et leurs enjeux (eau, énergies renouvelables, tourisme...).

En Chalosse, par exemple, où il a fallu débattre sur des dénominations de lieux lors de réunions avec la population, Stéphane Bertin, autre paysagiste concepteur, a, entre autres, relevé « le point-phare des belvédères et balcons qui distingue ce territoire des autres unités paysagères landaises », « les changements du parcellaire agricole, le bocage qui disparaît », les maisons capcazalières ou la présence du pin parasol.

Cartes thématiques des reliefs et des cours d'eau, regard poétique avec des textes d'auteurs ou des cartes postales anciennes, dessins à l'encre de Chine de Dominique Duplantier, photos et données libres de droit... à chacun d'aller dans les contenus pour lire et voir ce qui l'intéresse.

« Les activités humaines ont transformé nos paysages, et ce n'est pas un hasard si on dévoile cet Atlas ici à deux pas du magnifique site d'Arjuzanx », un ancien site minier devenu réserve naturelle nationale, a relevé Jean-Luc Delpuech, vice-président du Conseil départemental, lors de la présentation à Morcenx de ce nouvel outil amené à s'étoffer (coût de 139 800 € TTC cofinancés par l'Etat (50 %), la Région Nouvelle-Aquitaine et le Département).

Au côté du sous-préfet de Dax, Thierry Baron qui a salué un « document participatif à partager », et du maire, Paul Carrère, qui s'est notamment interrogé sur les conséquences de l'agrivoltaïsme sur nos paysages, M. Delpuech a appelé à sensibiliser les élus à ce « travail colossal » qui doit permettre de mieux imaginer « l'incidence des décisions prises sur ce qui nous entoure ». « Quand les élus élaborent ou révisent leur PLUi (plan local d'urbanisme intercommunal), ils peuvent favoriser un paysage plus harmonieux en s'emparant de cette somme de connaissances. Il s'agit là de les éclairer dans leur réflexion », a abondé Dominique Degos, présidente du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement).

Un Atlas « à montrer aussi dans les écoles et à toutes les Landaises et Landais pour prendre conscience de la qualité de nos paysages », a souhaité Lucie Taverne, directrice générale adjointe Transitions Écologique Énergétique et Mobilités au Conseil départemental.