Le XV de France choisit Capbreton

Ils ont les joues rosies par l’effort et les yeux pétillants de joie. Une soixantaine de filles et garçons des sections rugby des collèges de Capbreton et de Tyrosse ont pu toucher du bout des doigts le très haut niveau lors d’un entraînement mené par les entraineurs du XV de France : un rythme soutenu, des courses, des replacements, des rotations effrénées et, cerise sur le gâteau, le sélectionneur Fabien Galthié qui se mêle au jeu et distribue les passes.

Au bord de la touche, William Servat, co-entraîneur en charge de la conquête, sourit : « À notre prise de fonction, un de nos objectifs était de participer à la vie du rugby français et de garder le contact avec les gens. C’est important de transmettre. On n’oublie pas qu’on a tous démarré dans de petits clubs ».

Si l’encadrement technique s’est rendu à Capbreton, c’est avant tout pour anticiper une année 2023 de tous les défis. Du 21 janvier au 2 février, les Bleus seront dans la cité marine pour préparer leur premier objectif, le Tournoi des 6 Nations, dont ils sont vainqueurs sortants, Grand Chelem à la clé, et qu’ils débuteront en Italie le 5 février. Conserver le titre s’annonce corsé avec un calendrier réservant deux autres déplacements en Irlande, numéro un mondial, et en Angleterre, qui ne voudra pas subir l’affront de perdre le Crunch dans son antre de Twickenham. 

Mais le plus gros challenge de l’année attend les coéquipiers d’Antoine Dupont à l’automne avec la Coupe du monde qui aura lieu en France du 8 septembre au 28 octobre. Une compétition que les rugbymen français n’ont jamais gagnée et pour laquelle ils reviendront s’entraîner dans les Landes durant 5 semaines en juillet-août. 

Le 16 décembre dernier, le staff est donc venu visiter les installations envisagées pour ces deux stages. Les Bleus logeront à l’hôtel Baya qui mettra des salles à leur disposition pour les réunions, le stockage de matériel et les soins. Ils effectueront leur musculation au CERS (Centre européen de rééducation du sportif). Le Parc des Sports, labellisé Centre de préparation aux Jeux Olympiques, sera le point névralgique de leur montée en puissance, avec plusieurs terrains d’excellente qualité, dont un synthétique.

Les techniciens ont donc peaufiné les détails de leur organisation future, attribuant à chaque emplacement sa fonction. Ainsi, Thibault Giroud, Directeur de la performance, a jeté son dévolu sur le Mur à gauche, situé dans le stade municipal, à côté des terrains de rugby : « c’est un espace de 800 m² dans lequel on peut construire ce qu’on veut : au rez-de chaussée, des salles d’entraînement, de performance, de physio, de lutte où on travaille les collisions ; à l’étage, on installera nos bureaux et une salle de réunion pour les joueurs. Et quand on ouvre la porte, on est sur les terrains ». Selon le préparateur physique, la proximité est l’atout clé de Capbreton : « tout est centralisé, on passe moins de temps dans les trajets avec les joueurs qui sont plus rapidement disponibles pour les exercices ». 

Le cadre balnéaire a également joué dans le choix du staff. « Un village en bord de mer, c’est une chance et un luxe », apprécie William Servat. « C’est un site qui offre de très bonnes structures sportives et permet d’avoir des moments de liberté », abonde Thibault Giroud. Les rugbymen pourront ainsi recevoir leur famille et profiter de l’océan lors de leurs plages de repos.

Au total, ce sont près de 80 personnes (joueurs, entraineurs, médecins, kinés, analystes vidéos, etc.) qui résideront à Capbreton le temps de ces deux stages. Sans compter les journalistes et les curieux qui souhaiteront approcher une équipe auréolée d’une série de 13 victoires consécutives. « C’est une opportunité pour le territoire, la Région, le Département, la Communauté de communes et bien sûr notre ville », se réjouit Louis Galdos, 1^er adjoint au Maire en charge des associations, des sports, des plages et du port. 

L’élu voit dans la venue de l’élite du rugby français la récompense de « tout le travail qui a été fait dans la conception et la modernisation des équipements. Ils ont été pensés pour répondre aux besoins des sportifs de haut niveau ». Tout aussi important à ses yeux : à l’année, c’est toute la population capbretonnaise qui profite de ces structures, notamment les 68 associations sportives et environ 1 500 élèves répartis dans les écoles, collèges et lycée de la commune.

Reste à souhaiter au XV de France le même destin doré que l’équipe féminine de handball qui, en 2021, avait posé à Capbreton les jalons de son titre olympique de Tokyo.