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21/01/2020
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Récupérer les matériaux non utilisés de la construction et les revendre à bas coût aux acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire tout en offrant des emplois pérennes à des personnes en insertion professionnelle : la triple ambition de la plateforme Soli’Bât, portée par l’association des Compagnons Bâtisseurs Nouvelle-Aquitaine (CBNA), coche toutes les cases. Rien d’étonnant donc à ce que les collectivités territoriales aient soutenu le projet. Le Conseil départemental y contribue à hauteur de 70 000 €. Selon Xavier Fortinon, « le Département est au cœur de ses missions en soutenant cette initiative qui prouve qu’on peut allier les problématiques sociales, environnementales et économiques. D’ailleurs, tout un maillage de partenaires s’est constitué autour de ce projet très original. »
Conscientes des enjeux, les quatre intercommunalités (Grand Dax, MACS, Seignanx, Pays d’Orthe et Arrigans) regroupées dans le Pays Adour Landes Océanes (PALO) assureront le fonctionnement de la plateforme jusqu’à ce qu’elle atteigne l’autofinancement au bout de trois années de montée en puissance. Et un terrain de 1 784 m2 a été mis à disposition dans la zone d’activités Ambroise à Saint-Martin-de-Seignanx. Un bâtiment de 600 m2, conciliant espace de stockage, plateau technique, atelier de bricolage et accueil du public, y sera construit cette année.
Serge Pomarez, président du PALO, ajoute : « Nous avons soutenu l’étude de faisabilité avec un appui technique et financier de 15 000 € car notre territoire comporte beaucoup d’entreprises intéressées par le projet. » Le choix du lieu d’implantation ne doit en effet rien au hasard : 80 % des acteurs landais du BTP sont concentrés dans le sud-ouest du département.
Autre preuve de l’impact territorial de Soli’Bât : le programme européen LEADER, qui soutient des projets pilotes en zone rurale, apporte une subvention de 113 000 €.
La lutte contre la production des déchets est le premier objectif poursuivi par la plateforme. Cet aspect écologique a séduit la Région Nouvelle-Aquitaine qui a inscrit le projet landais dans sa feuille de route Néo Terra. Signée en juillet dernier, celle-ci vise à accélérer la transition énergétique et écologique. De la même manière, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) soutient la démarche, en s’appuyant sur un constat fort : en 2017, 50 % des déchets du territoire aquitain sont produits par le secteur du bâtiment.
De fait, Jacques Alvarez, vice-président des CBNA et infatigable animateur du projet Soli’Bât, a convaincu les deux principales fédérations du bâtiment de se joindre à l’aventure. Un appui tout sauf anodin : la CAPEB 40 et la FFB 40 représentent un potentiel de 1 000 entreprises fournisseuses de matériaux. Serge Lagaronne, directeur d’Eiffage Construction Sud Aquitaine, poids lourd du secteur, souligne la qualité des matériaux qui pourront être récupérés : « Bien souvent, c’est en fait une première vie qu’on donne à ces matériaux parce qu’on jette des choses qui n’ont jamais servi à cause d’erreurs de cotes ou de produits fabriqués en excès. On ne peut pas continuer à gaspiller, et pour nous c’est du gagnant-gagnant car le ramassage par la plateforme nous permettra d’économiser sur les frais de transport vers les déchetteries. De plus, nous avons du mal à trouver du personnel et un partenariat avec des acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire comme Soli’Bât peut nous intéresser car ils forment des gens à nos métiers. »
À terme, la plateforme emploiera 6 salariés en insertion qui développeront des compétences dans des domaines aussi variés que la logistique, le magasinage, l’accueil du public, la petite réparation ou les métiers du bâtiment. Du pain béni pour les entreprises et les collectivités territoriales partenaires : « Chez les Compagnons Bâtisseurs, nous croyons que, pour fonctionner, un projet doit se construire dans le donnant-donnant », confirme Jacques Alvarez.
Troisième vertu de Soli’Bât, et pas la moindre : les équipements réparés et recyclés seront vendus à bas coût aux organismes partenaires pour leurs projets à vocation sociale et solidaire. L’éventail est large : bailleurs sociaux (XLHabitat), associations agissant pour le logement des personnes défavorisées (Soliha), organisations caritatives et humanitaires, centres d’accueil… Jacques Alvarez souhaite anticiper une demande en forte croissance pour des matériaux à la fois bon marché et peu énergivores pour l’ensemble de ses partenaires comme la Maison du logement, le Secours populaire, le Secours catholique, etc. « Et les particuliers pourront également se fournir chez nous, mais uniquement sur prescription d’une association, d’un organisme ou d’un bailleur social. »
La plateforme Soli’Bât de Saint-Martin-de-Seignanx devrait être inaugurée à la fin de l’année. Elle sera la troisième en France.
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