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16/05/2022
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Comment vous est venue l’idée de ce travail documentaire sur l’exploitation du pin maritime ?
Matthieu Sartre : J’étais déjà entré dans l’univers forestier, notamment à travers des reportages sur les tempêtes dans le sud-ouest. Depuis mon installation à Mimizan, je passais tous les matins devant les Papèteries de Gascogne pour amener mes enfants à l’école. Et je me demandais ce qu’il pouvait se passer derrière ces murs. C’est vraiment une idée de riverain.
Ensuite, je me suis aperçu qu’il n’y avait eu aucun travail photographique avec un angle documentaire depuis des décennies.
Enfin, j’aime bien le genre de la photographie industrielle parce qu’elle est ancrée dans le réel. On y voit l’homme au travail. Il y a une histoire à raconter.
Comment avez-vous procédé pour aborder ce sujet ?
Matthieu Sartre : L’approche est un peu toujours la même. J’ai d’abord fait un premier tour d’horizon pour identifier les industries, les artisans et les acteurs de la filière bois. Puis j’ai appelé mes connaissances du secteur, tissé ma toile pour vérifier que je n’oubliais personne. En tant que photographe, il me fallait aussi évaluer le potentiel iconographique de chaque sujet.
En fin de compte, je suis arrivé à 35 ou 40 différentes idées de lieux et de valorisations du pin.
Qu’avez-vous essayé de capter ?
Matthieu Sartre : L’intention de départ était assez simple : un état des lieux photographique de ce qu’est l’industrie sylvicole contemporaine dans le département. Je voulais en décrire la complexité et le maillage depuis la naissance du pin jusqu’à ses utilisations variées.
Ce qui me motive également, c’est que je trouve ça beau, les hommes en train de travailler. Quand on se plonge dans l’histoire de la photographie industrielle, cela raconte une époque et une société, de la « gueule » du travailleur à l’outil ou au site de production. Et je trouve ça chouette ! C’est une façon de faire de la photographie sociétale.
Le pin, une essence à l’œuvre sera une exposition itinérante. Est-ce important pour vous qu’elle soit vue aux 4 coins du département ?
Matthieu Sartre : Je visais deux publics : les touristes et les Landais. Et je pense que c’est pour cela que le Département m’a accompagné sur ce projet.
Il y a tout d’abord une ambition éducative vis-à-vis des touristes, afin qu’ils comprennent ce qui se cache derrière ces kilomètres de forêt qu’ils traversent en voiture.
J’ai également voulu mener un travail pédagogique auprès des Landais. Une partie d’entre eux sous-estime ou ignore tout ce qu’on peut faire avec du pin maritime. On en reste un peu sur des clichés d’un autre temps, à la Félix Arnaudin : le hapchot, le résinier… Mais il n’y a pas que ça. Je trouve important de sensibiliser les petits Landais à la richesse de leur forêt.
Une fois que cette double ambition a été actée, il fallait la diffuser le plus largement possible. D’où l’idée d’une exposition itinérante, en plein air, le long du littoral cet été et dans l’intérieur des terres à l’automne. Les photos sont accrochées sur du mobilier que j’ai dessiné et fait fabriquer localement, à Brocas.
C’est un travail journalistique, donc un travail d’éducation. Je le revendique, je pense qu’on sert à ça.
Bio-express
Photographe indépendant, Matthieu Sartre alterne depuis plus de 15 ans les commandes pour la presse (Le Monde, La Vie, L’Équipe, Sud Ouest, Ouest-France…) et la communication des entreprises et des institutions. En 2015, il a co-fondé le magazine régional Boudu, assurant la direction artistique, une grande partie de la production photographique et la gestion de l'entreprise.
Landais d’origine, il est revenu s’installer dans le département, à Mimizan, d’où il continue à écrire des histoires pour la presse et les entreprises. C’est là qu’a germé l’idée d’un travail documentaire sur l’industrie sylvicole contemporaine dans les Landes.
Le pin, une essence à l’œuvre est sa première exposition. Produite par le Conseil départemental, elle permet de découvrir les métiers liés à l’exploitation du pin maritime. L’inauguration officielle a lieu le 21 mai, à 11 h. Elle sera en accès libre jusqu’au 29 juin à la Promenade fleurie de Mimizan.
Pour aller plus loin
Les sites du département