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05/11/2024
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Il est des lieux au charme immédiat, où la nature apparait dans toute sa beauté, invitant le visiteur à ralentir le rythme pour contempler ce spectacle à la fois immuable et sans cesse renouvelé. La Réserve naturelle nationale du Marais d’Orx est de ceux-là : avec plus de 1 000 hectares d’habitats humides, elle est un site ornithologique majeur accueillant plus de 300 espèces d’oiseaux à demeure, en hivernage ou de passage migratoire. Chauve-souris, campagnols amphibies, cistudes d’Europe, cuivrés des marais et loutres d’Europe y ont aussi élu domicile.
Une riche biodiversité et un écrin splendide qui attirent de plus en plus de promeneurs, piétons ou cyclistes. Mais la route départementale n°71 qui traverse le marais est aussi la voie d’accès la plus rapide vers Labenne et le littoral pour les habitants de la rive est. Autant d’usages qu’il faut concilier avec comme double impératif la sécurité de chacun et la préservation de l’environnement. Françoise Tahéri, la préfète des Landes, l’a rappelé lors de l’inauguration de la traverse réaménagée, mercredi 30 octobre : « 60 % de la biodiversité a disparu en France au cours des 50 dernières années. Il faut inverser la tendance et le marais d’Orx y participe ».
Rien d’étonnant dès lors à ce que l’aménagement de la RD 71 ait été un long chemin car il a fallu satisfaire des objectifs parfois contradictoires. Sept ans d’études et de concertations ont été nécessaires avant d’entamer les travaux qui se sont étendus de juin à septembre 2024, pause estivale incluse. Jean Baylet, maire de Saint-André-de-Seignanx, a salué « la conviction, la ténacité et la force de résilience des élus qui ont porté ce projet ». Pierre Froustey, président de la Communauté de communes MACS (Maremne Adour Côte-Sud), maître d’ouvrage du chantier, a renchéri : « il a fallu imaginer, convaincre et suivre la réalisation jusqu’au bout ».
Il a été décidé de ne pas élargir la route au détriment du marais. « On a choisi d’agir dans la sobriété et de préserver le milieu naturel » a assumé le président de MACS qui a également pointé les impératifs de partage des usages : « l’objectif prioritaire était de sécuriser les piétons ». Un aménagement de type « chaucidou » a donc été adopté. Un revêtement de 2 couleurs permet de distinguer la voie centrale réservée aux automobiles et les bandes latérales cyclables. Les piétons, quant à eux, empruntent l’accotement sud et une glissière de sécurité a été posée dès que la largeur du talus le permettait.
Très soucieux du désenclavement de sa commune, mais pas à n’importe quel prix, Bertrand Desclaux, le maire d’Orx, s’est réjoui du résultat final : « ce cordon ombilical va nous relier à Labenne et permettre aux habitants de marcher, de faire du vélo et de rouler tout doucement pour admirer le paysage ». Ce sont les visiteurs, réguliers ou occasionnels, qui valideront, ou pas, l’aménagement, a souligné, pragmatique, Paul Carrère, président du Syndicat mixte de gestion des milieux naturels, structure gestionnaire de la Réserve : « il faudra faire un retour des pratiques pour voir comment les gens se l’approprient ».
Cette belle réalisation a un coût, chiffré par Pierre Froustey : « 840 000 €, tout carrossé ». Un investissement conséquent pour MACS, financé à 50 % par le Département sur le montant hors taxes, a précisé Jean-Luc Delpuech, maire de Labenne. À l’instar de nombreux orateurs, celui qui est aussi conseiller départemental délégué aux Milieux naturels et à la Biodiversité a exprimé son inquiétude sur la capacité future des collectivités locales à supporter de tels engagements financiers, faisant référence aux coupes budgétaires demandées par l’État.
Malgré ces nuages, les différents intervenants voulaient se projeter sur la suite. L’achèvement de la traverse de la Réserve n’est qu’une « première étape », a dit Nathalie Madrid. Résumant le sentiment général, la déléguée de rivages Aquitaine au Conservatoire du littoral (propriétaire de la Réserve) a tracé la voie des développements à venir : « il y aura d’autres tranches de travaux, par lesquels on pourra longer le marais puis monter vers le village d’Orx ». En gardant à l’esprit la volonté de concilier au mieux les différents usages…
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