TSEAL, pionnier du transport solidaire dans les Landes

31/10/2024

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Créé en 2016 à Villeneuve-de-Marsan pour offrir une solution de mobilité à des personnes sans moyen de locomotion, Transport solidaire en Armagnac landais a fait des émules dans le département.

En 2016, les Restos du cœur de Villeneuve-de-Marsan déménagent à l’extérieur du bourg. Bénévole depuis 10 ans dans l’association fondée par Coluche, Jean-Pierre Millot constate, avec l’équipe de bénévoles, que de nombreux bénéficiaires ne peuvent se déplacer vers ce nouveau lieu. Ancien salarié de la MSA, il se souvient d’une démarche de transport solidaire initiée par la mutuelle en 1985 dans l’ouest de la France et propose aux bénévoles de l’importer dans le canton. C’est ainsi que nait l’idée de Transport Solidaire En Armagnac Landais (TSEAL) : des chauffeurs bénévoles transportent des personnes sans voiture, sans permis ou dans l’impossibilité physique de conduire. « Il y a aussi des gens que la circulation à Mont-de-Marsan, notamment dans les ronds-points, rebute », précise le président de l’association.

Le succès atteste de la pertinence de l’idée dans ce territoire rural. Au bout de 8 ans, TSEAL compte 47 chauffeurs – dont 15 femmes – au service de 178 bénéficiaires. 9 700 transports ont été réalisés dans les 12 communes du Pays de Villeneuve en Armagnac landais, représentant 245 000 km, soit « 6 fois le tour de la terre », glisse M. Millot. Des statistiques amenées à encore augmenter puisque depuis mai 2024 l’association œuvre aussi dans le Gabardan.

Jean-Pierre Millot, président de TSEAL © C. Chambres | Dpt 40

Un prix modique

Les adhérents paient 5 € de cotisation par an et par foyer et indemnisent le chauffeur à raison de 30 centimes du kilomètre, la distance étant calculée sur l’aller-retour depuis le domicile du conducteur. « Notre service a permis à beaucoup de bénéficiaires de retourner consulter des spécialistes pour la première fois depuis des années », se félicite le fondateur de TSEAL. Les clients sont en majorité des personnes âgées qui ont besoin d’assistance pour les courses et les rendez-vous médicaux.

C’est le cas d’Arlette Gourgues, domiciliée à Saint-Gein : « Jean-Claude Barrère, mon chauffeur, m’emmène tous les lundis chez ma kiné à Villeneuve-de-Marsan. Il est très gentil. Comme je marche avec des cannes, il vient me chercher à l’intérieur de mon domicile et m’y ramène. Il ne s’en va que quand je suis en sécurité. Et puis, c’est un service qui n’est pas cher. 5,40 €, qu’est-ce-que vous voulez avoir pour ce prix ? »

Tous les lundis, Jean-Claude Barrère emmène Arlette Gourgues chez sa kiné à Villeneuve-de-Marsan © S. Zambon | Dpt 40

Du lien social en ruralité

Travailleuse sociale à la retraite, Catherine Lazcano, de Saint-Justin, résume bien l’état d’esprit des bénévoles : « ce qui m’importe, c’est de lutter contre le défaut de mobilité dans notre département et j’estime que je peux donner du temps à des personnes dans le besoin ».

Au fil des voyages, des liens se tissent et des relations de confiance se créent, comme en témoigne Jean-Claude Barrère, le chauffeur d’Arlette Gourgues : « j’habite à Saint-Gein depuis 1987, j’avais donc déjà des liens avec les personnes âgées que je transporte. C’est beaucoup d’écoute. Avec certains, je n’ai pas besoin d’allumer la radio ! Ils me parlent de leurs soucis de santé et de leur famille, enfants et petits-enfants. On est un peu des confidents ».

Le chiffre

7 : le nombre d’associations de transport solidaire dans les Landes en octobre 2024 à Villeneuve-de-Marsan/Gabarret, en Chalosse/Pays Dacquois, en Chalosse/Tursan, à Azur, à Grenade-sur-l’Adour, Mées et Messanges.

Organisées par le Service d'animation, de prévention et d'accompagnement des Landes (SAPAL), les Assises départementales du Transport Solidaire se tiendront en juin 2025.

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