Une approche ludique du monde de l’artisanat

Les quatre animatrices de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Landes (CMA 40) ont concocté un programme ludique et participatif pour les cinq classes de 5^e du collège Jacques Prévert de Mimizan. « Les jeunes doivent se sentir acteurs de la découverte des métiers. Chaque fois qu’ils sont impliqués, ils aiment », argumente Catherine Dufour, de l’antenne de Biscarrosse de la CMA 40.

Durant deux heures, les quelque 150 élèves circulent par petits groupes entre trois ateliers adaptés à leurs goûts et à leur génération. Dans une première salle, les animatrices leur proposent deux quiz, le « Qui est qui ? » et le « le jeu de la roulette ». « Notre objectif, c’est de faire connaitre des métiers, des univers et de casser un peu les idées reçues et les codes genrés qui peuvent accompagner certaines professions », explique Marilyne Calmelly, en charge de la relation avec les publics à la CMA. Plusieurs collégiens de 5^e D ont ainsi découvert le métier de magasinier cariste ou celui de gouvernant d’hôtel. Après les jeux, les animatrices diffusent des témoignages vidéo d’une réceptionniste, d’un hydrothérapeute travaillant avec de l’eau de mer ou d’un gouvernant d’hôtel. « On a voulu mettre en exergue des professions qui existent à proximité de Mimizan » , glisse Catherine Dufour.

Dans une deuxième pièce, les collégiens ouvrent leur ordinateur portable pour jouer à un escape game autour de la construction d’un lycée. Chaque énigme résolue débloque une fiche présentant un métier du bâtiment : maçon, couvreur, installateur sanitaire, électricien, carreleur, plâtrier, poseur de menuiseries extérieures ou peintre. Par le biais du jeu, les enfants s’initient à des termes techniques et peuvent mesurer l’étendue des professions mobilisées sur un chantier.

La troisième activité pédagogique fait appel à des casques virtuels pour offrir aux jeunes mimizannais une expérience immersive saisissante. « C’est passé très vite », souffle Titouan qui avait choisi les métiers de l’aéronautique. « C’était réaliste, on voyait de vrais professionnels », apprécie Anna, qui avait opté pour l’univers de la joaillerie. Le catalogue d’environ 250 films est suffisamment étoffé pour satisfaire les centres d’intérêt de chacun. Lylou, qui aime bien cuisiner, s’est ainsi plongée dans le quotidien d’un restaurant traditionnel.

Cette action de sensibilisation auprès des collégiens s’inscrit dans le cadre du Pass’métiers, un partenariat entre la Chambre de métiers et de l’artisanat et le Département des Landes. Celui-ci vise à promouvoir l’apprentissage et à développer chez les jeunes landais une curiosité pour les professions artisanales. Pass’métiers offre aux collégiens la possibilité de réaliser des stages en entreprise pendant les vacances scolaires sur une durée de 1 à 5 jours. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat peut aider à trouver l’entreprise d’accueil grâce à son réseau et s’occupe de réaliser les conventions.

« Ces stages viennent en complément de ceux effectués dans le cadre des conventions passées avec l’Éducation nationale et les collèges. On préconise de faire ces stages durant les vacances en amont de la signature du contrat de stage en entreprise afin de s’assurer de la motivation du jeune », éclaire Roxanne Olivier, responsable du service développement économique des entreprises à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Nouvelle-Aquitaine direction territoriale des Landes.

Pour promouvoir ce dispositif, la CMA participe à différents forums d’orientation comme le Festival des métiers du bois à Morcenx, le Cap Métiers Tour à Soustons et la Passerelle de la formation vers l’emploi à Mont-de-Marsan en 2024. Elle organise également des points d’information dans les foyers sociaux éducatifs des collèges pendant les pauses méridiennes. 

Les animations découvertes des métiers s’inscrivent également dans cette campagne de communication. Durant l’année 2023-2024, 444 collégiens de 16 collèges publics ont été sensibilisés. Les ateliers s’adressent en général aux 4^e et 3^e mais, comme à Mimizan cette année ou à Morcenx l’an dernier, l’initiative peut être étendue, à la demande des collèges, aux classes de 5^e. Une bonne idée, selon Véronique Parent, professeur de musique à Jacques Prévert : « Les élèves sont super angoissés pour leur avenir. C’est bien de commencer tôt à leur donner quelques clés ».