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02/07/2024
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L’émotion était palpable à la fête de fin de chantier des nouveaux hébergements saisonniers situés plage sud à Mimizan. L’équipe d’architectes fatiguée, émue et heureuse d’avoir relevé le défi accueillait le public venu découvrir l’ancienne hélistation rénovée. « On est unanime à dire qu’on se sent bien dans ce lieu. Il est très chaleureux », assurait Vincent Péchaud, directeur de l’association La Smalah, coordinatrice du projet. « Chaque projet doit être une aventure humaine et c’est la démonstration même que c’en est une ! », ajoutait l’architecte bordelaise Nicole Concordet en charge de la réhabilitation tandis que le collectif de jeunes architectes-scénographes Cmd+O (prononcer Commando), remerciait les bénévoles et les locaux pour leur soutien à travers les mots de Maxime Horel : « voir vos visages ce soir, cela fait vraiment plaisir et ça donne sens à ces deux mois et demi de travail qui ont paru deux ans et demi ! »
Le grand hangar servant ces dernières années de local technique pour la mairie et de logement pour les nageurs sauveteurs propose désormais sept chambres rénovées, dédiées aux hébergements saisonniers, trois chambres supplémentaires aux normes PMR (Personne à mobilité réduite) et un lieu de vie, avec cuisine et bureau. Ce dernier pourrait accueillir des événements culturels ou servir de foyer aux jeunes travailleurs à l’avenir, mais « tout reste encore à définir », indique Marie-France Delest, adjointe à l’urbanisme et présidente de l’office intercommunal de tourisme de Mimizan : « nous devons mener une réflexion collective et trouver les financements pour la seconde phase de travaux avec l’ambition de construire une quinzaine de logements supplémentaires sur le site mais à l’extérieur du hangar ».
En septembre, inspirée par les tiny-houses réalisées par les stagiaires de La Smalah à Saint-Julien-en-Born, la commune de Mimizan avait mandaté l’association pour développer 25 logements destinés en priorité aux jeunes travailleurs, apprentis, stagiaires et saisonniers, avec des loyers sécurisés. Dans un contexte immobilier tendu où les locations ne sont pas toujours accessibles aux revenus des travailleurs réguliers ou saisonniers, la Ville souhaitait se doter d’hébergements temporaires tout en conservant son patrimoine de l’hélistation autour d’un projet à coût modéré (100 000 euros).
Nicole Concordet, spécialisée dans les programmes atypiques et évolutifs à valeur sociale et culturelle, et le collectif bordelais Cmd+O, formé au terrain et engagé dans les projets collaboratifs, ont très vite rejoint le chantier dans l’objectif, explique l’architecte « d’expérimenter et de créer des situations diverses et variées, notamment autour de la formation et de l’apprentissage ».
Le collectif a donc investi les lieux en avril pour une permanence architecturale de trois mois. Cette initiative a permis de vérifier la pertinence des aménagements prévus et de recueillir une multitude de détails, de petits faits quotidiens par l’expérimentation. « Si je construis un escalier, je veux pouvoir visser les marches et vérifier qu’il est adapté et confortable », confie Victor Garriou. À leur cahier des charges également, la volonté de préserver les ressources financières et matérielles en partie grâce au réseau local.
Au fil des échanges et des rencontres, les murs montent peu à peu dans un harmonieux patchwork de bois parfaitement intégré bien que composé de casiers d’imprimeur, de portes de commodes, de vieilles fenêtres, de panneaux de bois, de poutres, de lambris… fournis par des entreprises locales ou récupérés dans les bennes du Grenier de Mézos. « 80% des matériaux utilisés sont issus du réemploi », annonce fièrement Victor. Les services techniques de la ville, très impliqués dans le projet eux aussi, ont travaillé conjointement avec le collectif aux côtés de volontaires de la démarche intercommunale Zéro Chômeur de Longue Durée et des stagiaires de La Smalah apportant chacun leur pierre à l’édifice.
Aujourd’hui, l’équipe se projette déjà sur la suite du chantier. Dans quelques mois, La Smalah prévoit d’aménager un atelier de fabrication à l’arrière du hangar pour pouvoir accueillir des jeunes en formation et participer avec eux à la construction de la deuxième phase.
Le projet évolue tous les jours en fonction des besoins du territoire et se réinvente en intégrant toujours plus d’acteurs locaux et de jeunes en quête d’emploi ou de formation. Avec une forme d’optimisme et d’enthousiasme contagieuse, il dessine les contours d’un nouveau lieu de vie hybride, pluridisciplinaire et collectif.
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