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03/11/2021
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Comment avez-vous vécu votre première élection comme président du Conseil départemental ?
Je suis élu au Département depuis 2004 et en 2017, à la mort d'Henri Emmanuelli qui a tant fait pour les Landes, je suis devenu président. Cette élection s'inscrit donc dans la continuité. La surprise vient plutôt de la majorité élargie obtenue. J'y vois la reconnaissance par la population que l'action du Département est en phase avec ses attentes : les Landes gardent les valeurs qui sont les siennes. Mais je n'oublie pas le taux de participation très faible. On voit une perte de confiance envers les élus locaux ou nationaux. Je suis très préoccupé par l'évolution de la démocratie représentative dans notre pays.
Comment tenter d'y remédier au niveau local ?
Nous avons créé une commission particulière sur la démocratie et la participation citoyenne pour relever le défi de l'abstention et redonner confiance aux habitants, même si nous n'avons pas en tête la solution miracle. Les associer, expliquer, échanger pour qu'ils soient acteurs de leur cadre de vie. Le Budget Participatif Citoyen donne aux Landaises et aux Landais la possibilité de porter des projets qui leur semblent essentiels à leur environnement immédiat. Il est également important qu'ils puissent être associés à des projets plus structurants. Comment associer réellement la population est un vrai problème, il faut associer mais aussi décider. Le risque est parfois de donner beaucoup d'importance à des mouvements minoritaires quand la majorité est, par définition, très silencieuse.
Quels sont les grands défis auxquels est confronté le département ?
Ils sont nombreux. Le défi démocratique, nous venons d'en parler. Un département comme le nôtre est également confronté au conflit entre visions urbaine et rurale. Avec l'accueil de populations d'horizons très différents, il faut créer les conditions du « bien vivre ensemble », que chacun se fasse aux modes de vie et à la culture des uns et des autres.
La grande question est de savoir comment va évoluer notre département au vu de la pression littorale qui s'accentue. Il faut veiller à ce que ce phénomène ne crée pas d'exclusion alors qu'une grande partie des actifs sont ainsi repoussés de leur lieu de travail. La puissance publique doit travailler de façon très forte et montrer que tout ceci n'est pas une fatalité. Le plan départemental de l'habitat et la foncière sont des outils importants pour peser sur les évolutions futures, mais nous ne pourrons pas agir seuls. Quand une commune a du foncier, doit-elle contribuer à alimenter le marché ou réguler et l'utiliser pour des effets contracycliques à la loi du marché ? Cela nécessite un changement de culture.
Autre défi, le vieillissement et tout ce que cela engendre : vie à domicile, parcours du grand âge, prise en charge à réinventer, solutions de répit pour les aidants, revalorisation des métiers... Des efforts sont faits dans ce département mais il y a encore beaucoup à faire.
Les jeunes connaissent eux aussi des difficultés grandissantes et nous les soutenons, de l'aide alimentaire post-Covid à la future allocation pour étudiants et jeunes en formation.
Côté environnement, sur notre territoire agricole, nous menons notamment un travail très collaboratif entre producteurs et acheteurs pour manger plus local. Ces politiques ne se décrètent pas, elles se construisent dans une chaîne de solidarité entre acteurs.
Comment le Département a-t-il répondu à l'urgence de la crise sanitaire ?
Nous sommes un maillon parmi plein d'autres, mais un maillon qui a fait le choix de participer à l'effort collectif. Face à cette crise, il faut faire preuve d'humilité et d'esprit de corps. Le Département a joué son rôle en fournissant des masques au début. Aujourd'hui, je suis assez fier qu'il soit parmi les départements les plus vaccinés de France. Ce n'est pas le fruit du hasard, l'ensemble des acteurs s'est mobilisé avec notamment des sites mobiles de vaccination. Il y a ici un esprit landais qui met toujours en avant l'intérêt général.
Les sites du département