À la découverte des métiers du Département : Aurélien Simonet, archéologue

Aurélien Simonet a la chance d’assouvir une « passion d’enfance » : « depuis tout petit, je voulais faire de la préhistoire ». Le natif de Confolens (Charente) suit ce fil conducteur au long de ses études universitaires. Après une fac d’histoire de l’art à Poitiers, il intègre Toulouse II, le second plus gros laboratoire de France pour la préhistoire. Sa thèse de doctorat porte sur les Gravettiens des Pyrénées. À cette occasion, il s’intéresse aux sites d’Isturitz, au Pays Basque, de Brassempouy, au cœur de la Chalosse, et de Tercis-les-Bains, près de Dax.

Une première connexion avec les Landes, qu’il prolonge pour son post-doctorat consacré notamment aux Vénus, les statuettes féminines caractéristiques du Paléolithique récent (entre 45 000 et 12 000 ans avant le présent). D’où une enquête approfondie sur le contexte archéologique de la Dame à la capuche et sur sa fonction. Aurélien Simonet s’éloigne ensuite pendant 4 ans de notre département, au gré de missions archéologiques menées pour le musée d’anthropologie de Monaco, en Croatie ou en Mongolie : « on était dans la steppe, à 10 heures de route de la capitale, Oulan-Bator, et on a vécu avec les nomades durant trois étés, de 2011 à 2013 ».

En 2014, le Département des Landes crée un poste d’archéologue. Une formidable opportunité pour ce spécialiste du Gravettien¹ : « il y a de très beaux sites préhistoriques à Brassempouy, Sorde-l’Abbaye, Sanguinet et Tercis-les-Bains. Il y avait tout à faire. Cela fait 10 ans que je suis là et je n’ai pas vu le temps passer ».

Depuis une décennie, Aurélien Simonet, s’attelle donc à « promouvoir l’archéologie dans les Landes dans sa globalité ». Cela passe d’abord par le développement de la connaissance scientifique. Le Département a ainsi subventionné des chantiers de fouilles à Banos, à l’abri du Grand Pastou dans la commune de Sorde-l’Abbaye, au lac de Sanguinet et sur le site médiéval du quartier d’Arouille à Saint-Justin. « Mon travail couvre toute les périodes archéologiques », précise le préhistorien de formation. 

« Les fouilles ne sont qu’une toute petite partie de mon action », souligne l’archéologue départemental pour mettre en avant le soutien à la recherche scientifique à travers le financement et la participation à des groupes universitaires, comme le PCR (Programme collectif de recherche) Sordus à Sorde-l’Abbaye. L’an prochain, une étude devrait être menée sur les restes de faune provenant de la grotte du pape à Brassempouy.

Dans le même ordre d’idées, le Département apporte un appui financier au CRAL (Centre de recherches archéologiques sur les Landes), qui a mis à jour en 2023 les traces de cinq voies romaines au nord des Landes.

La mise en valeur vers le grand public des connaissances acquises est le second volet des missions de l’archéologue départemental. L’aménagement du site archéologique et de l’ArchéoParc à Brassempouy ainsi que la création de la salle des trésors à l’abbaye d’Arthous rentrent dans cette catégorie. 

Le Département pilote également des expositions. Voyager avec Ava, la Préhistoire dans les Landes, inspirée des œuvres de l’iconograffite et autrice Erolf Totort, circule depuis 2023 dans les Landes dans le cadre du dispositif « Connaissance partagée du patrimoine ». On peut citer aussi les photographies de Claire Artémyz consacrées en 2020 aux sculptures préhistoriques de chevaux découvertes dans l’abri Duruthy à Sorde et conservées à l’abbaye d’Arthous. En 2023, le Département avait prêté une vingtaine de pièces pour l’exposition-événement du Musée d’Aquitaine de Bordeaux, L’art préhistorique, de l’Atlantique à la Méditerranée, pour laquelle Aurélien Simonet était membre du comité scientifique, participant à la rédaction du catalogue. 

Au printemps 2025, est prévue l’inauguration du site des carrières de Tercis-les-Bains. Une réalisation sur laquelle l’archéologue départemental œuvre depuis 2017 comme membre du comité scientifique : « tout est installé, le sentier de randonnée est ponctué de pupitres informatifs sur la géologie, la faune, la flore et l’archéologie ».

¹ Le Gravettien est un courant culturel du Paléolithique récent, daté de 34 000 à 26 000 ans avant le présent. Tirant son nom du site de la Gravette en Dordogne, il est caractérisé par les Vénus, statuettes féminines que l’on retrouve dans l’ensemble de l’Europe.