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À Moliets-et-Maâ, un chantier écoresponsable à plus d’un titre

27/02/2025

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© S. Zambon | Dpt 40

La construction de la piste cyclable sur le parking de la plage répond aux nouveaux enjeux environnementaux qui doivent guider les travaux publics.

La basse saison touristique est la période idéale pour remodeler les stations balnéaires landaises. À Moliets-et-Maâ, le parking de la plage est le théâtre d’un ballet d’engins de chantier. À son extrémité ouest, près de la place de la Balise, sept ouvriers de l’entreprise Unelo s’affairent sous la houlette de Yoann Herran, directeur Recherche et Développement (R&D) et Innovation. Des « hélicoptères », drôles de machines tout à fait terrestres, lissent le béton fraîchement posé d’une piste cyclable qui devrait à terme traverser le parking sur une longueur de 450 mètres.

Une logique de réemploi

Chantier anodin, comme il en existe des milliers d’autres dans nos rues et sur nos routes ? Pas du tout ! Le matériau utilisé présente la triple vertu d’être issu de l’économie circulaire, à base de matières premières locales et beaucoup plus pauvre en carbone que les bétons traditionnels. La piste cyclable de Moliets-et-Maâ symbolise ainsi une approche plus écoresponsable des travaux publics.

Un « hélicoptère » double pâle ferme la surface, enlevant les granulats apparents © S. Zambon | Dpt 40

Comme tout béton, celui fabriqué par Unelo dans sa centrale de production de Saint-Geours-de-Maremne est un mélange de gravier, de sable et de ciment. Le gravier est extrait de carrières locales. Le sable est pour 75 % issu du bassin dessableur du ruisseau d’Escource, situé en amont de l’étang d’Aureilhan. Entretenu par le syndicat mixte Géolandes, ce bassin vise à prévenir l’ensablement du plan d’eau. « Cela évite de procéder tous les 20 ans à des dragages massifs qui nuiraient à la faune et à la flore », plaide Yoann Herran. En outre, il est plus vertueux de réemployer ce sable piégé que d’aller puiser la ressource naturelle en voie de disparition sur les plages. 

Ciment bas carbone et circuit court

Même logique de réemploi pour le ciment fourni par Materrup. Il est composé d’argiles extraites de déchets industriels de l’usine de tuiles de Saint-Geours-d’Auribat. De plus, le procédé de fabrication développé par la start-up basée sur la zone Atlantisud à Saint-Geours-de-Maremne garantit un ciment bas carbone, élaboré sans calcination et donc avec beaucoup moins de dépense énergétique que ses concurrents.

Composé d'argile, le ciment fourni par Materrup à Unelo est de couleur plus claire que les ciments classiques © S. Zambon | Dpt 40

Aureilhan, Saint-Geours-d’Auribat, Saint-Geours-de-Maremne : le béton d’Unelo est donc réalisé en circuit court, exclusivement à partir de produits issus du territoire landais. « Cela participe d’une logique de souveraineté industrielle », souligne Yoann Herran, qui ajoute : « nos revêtements sont plus économiques et durables que les solutions conventionnelles ». Un atout de poids qui a déjà convaincu des décideurs puisque l’entreprise seignossaise spécialisée dans l’éco-voirie a construit la piste cyclable de la Réserve naturelle d’Arjuzanx, longue d’un kilomètre.

Soucieux de la santé de ses équipes, le directeur R&D fait valoir un autre avantage : « le mélange s’applique à froid, sans émanation de chaleur ou de vapeur comme pour un bitumage classique ». Un argument non négligeable à l’heure où les sociétés de travaux publics peinent à attirer de la main d’œuvre.

Un accès au littoral repensé

La construction de la piste cyclable du parking de la plage s’inscrit dans un plan beaucoup plus vaste qui transformera profondément et pour longtemps le front de mer et ses abords, explique Patrick Laborde, premier adjoint à la Mairie de Moliets-et-Maâ : « l’aménagement durable de la station (ADS) a commencé en février 2024 et se terminera en juin 2025. Il s’appuie sur deux principes qui sont la désartificialisation et la renaturation de la tête de plage ».

Au-delà de la piste cyclable, le chantier hivernal va transformer radicalement les déplacements et les stationnements aux abords de la plage © S. Zambon | Dpt 40

La partie dunaire a été faite l’année dernière avec l’implantation d’essences végétales adaptées au milieu naturel. Le chantier hivernal en cours consiste à remplacer le parking terminal de 350 places par « une zone de quiétude, piétonne et cyclable avec une voirie pour les navettes », éclaire l’élu municipal. Il ne restera plus que 17 stationnements limités à deux heures et trois places PMR (pour personnes à mobilité réduite) en haut de la place. Le vaste espace réaménagé, propice à la déambulation, sera abondamment végétalisé et agrémenté d’une aire de jeux. « L’objectif était de reculer la voiture », dévoile Patrick Laborde, qui pointe d’autres avantages à cette circulation apaisée : « en désartificialisant, on règle le problème des eaux pluviales et les risques d’inondation ».

L’aménagement durable de la station ne se limitera pas au littoral mais « intègrera aussi à terme le village, les étangs et la forêt », précise le premier adjoint de Moliets-et-Maâ. À partir d’avril, la Communauté de communes MACS (Maremne Adour Côte-Sud) entamera la refonte de la liaison piétons-vélos entre le bourg et la plage pour un partage plus équitable des usages avec la voiture. Portant l’ambition de redessiner le visage de la cité balnéaire pour une trentaine d’années, l’ADS est doté d’un budget de 3,1 millions d’euros dont 350 000 € de subvention départementale.

L'aménagement durable de la station de Moliets-et-Maâ a commencé l'an dernier avec la partie dunaire © S. Zambon | Dpt 40

Le gardien des étangs landais

Géolandes est un Syndicat mixte créé en 1988 pour la sauvegarde et la gestion des étangs landais, couvrant ainsi 15 plans d’eau* douce du littoral landais, et représentant environ 10 265 hectares de superficie en eau. Ses champs de compétence visent à réguler la présence et la prolifération d’espèces végétales envahissantes, lutter contre le comblement des plans d’eau, aménager leurs abords, protéger la biodiversité locale, préserver les activités traditionnelles et économiques humaines.

Le Syndicat mixte regroupe les Communautés de communes des Grands Lacs, de Mimizan, de Côte Landes Nature, les communes de Moliets-et-Maâ, Messanges, Azur, Soustons, Seignosse, Tosse, Ondres et Tarnos, et le Département des Landes.

* lac de Cazaux-Sanguinet, petit étang de Biscarrosse, lac de Parentis-Biscarrosse, retenue des Forges, étang d’Aureilhan, étang de Léon, étang de Moliets, étang de Laprade, étang de Moïsan, étang de Soustons, étang de Pinsolle, étang de Hardy, étang Blanc, étang du Turc et étang de Garros.

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