Arte Flamenco : quand la culture est un baume

« C’est un beau compagnonnage qui dure depuis plusieurs années », s’est félicité Lionel Niedzwiecki, directeur général du festival Arte Flamenco. Depuis 2012, exactement, à coups de renouvellements triennaux. Frédéric Pigny a mis en avant « la chance de maintenir dans la durée ce partenariat entre culture et santé ». Le directeur du CHI de Mont-de-Marsan et du Pays des sources a rappelé au passage que les liens avec le Département, premier financeur du festival, investissent également les champs du médico-social ou du sport-santé avec toujours le même objectif : « compléter les gestes techniques du soin ».

C’est une évidence, partagée par tous les signataires de la convention : par son pouvoir de divertissement, l’art a des vertus thérapeutiques. Pour Xavier Fortinon, président du Conseil départemental, « la culture permet quelque part de prendre son mal en patience, de s’ouvrir à autre chose » et d’oublier, un temps, les préoccupations quotidiennes. Une conviction inscrite dans les missions d’Arte Flamenco, selon son directeur général : « nous sommes un festival de service public. Et le service public, c’est amener la culture à des personnes qui en sont éloignées. C’est particulièrement le cas de celles qui sont à l’hôpital. Cette convention est un bel exemple de ce que Arte Flamenco peut porter en termes de médiation et d’inclusion ».

En ces temps où les budgets culturels sont rognés dans certaines collectivités, le renouvellement de ce partenariat est aussi un acte militant. « La ville lutte et bataille pour que la culture ne soit pas une variable d’ajustement », a souligné Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan et président du conseil de surveillance du CHI, citant le CaféMusic, le Théâtre de Gascogne ou les prochains travaux de rénovation du musée Despiau-Wlérick. Dans une époque de repli sur soi, « il ne faut pas baisser pavillon », a martelé Xavier Fortinon : « il va falloir hisser partout les valeurs de la culture, émancipation, éducation, ouverture sur l’autre, pour qu’elles trouvent place dans tous les lieux de la cité ».

Pour sa 36^e édition (30 juin – 5 juillet), le festival va donc continuer à apporter la parole et le geste flamencos dans différents sites du Centre hospitalier intercommunal. La danseuse et chorégraphe Soledad Cuesta interviendra dans l’unité de pédiatrie, à la MAS (Maison d’accueil spécialisée) La Ribère, à la crèche Barbe d’Or et dans le service psychiatrique de Sainte-Anne. Des échanges riches et nourrissants, attendus avec impatience par les résidents et les personnels, mais aussi par les artistes, portés et émus par l’accueil reçu.

Des pensionnaires des EHPAD Lesbazeilles et Les Rives du Midou assisteront à un spectacle ou à une répétition publique. Des adolescents suivis à l’Hôpital de jour du CHI travailleront comme bénévoles à l’accueil du public au Pôle de Saint-Pierre-du-Mont ou à l’espace de restauration des Halles.

Le partenariat ratisse large, tant au niveau des pathologies que des catégories d’âge ciblées. La convention signée le 18 février enfonce le clou avec deux nouveautés. Dans les locaux flambant neuf de l’espace de consultation du bâtiment Layné, une exposition présente les affiches des 35 éditions précédentes du festival. Elle éclaire, dans la diversité de ses supports (peintures, photographies, dessins, collages), la diversité et la profondeur de la culture flamenca. L’occasion pour Lionel Niedzwiecki de révéler que l’affiche 2025, qui sera dévoilée le 21 mars au CaféMusic lors de l’annonce de la programmation, est l’œuvre du célèbre artiste majorquin Miquel Barceló. En suggérant qu’elle ne laissera personne indifférent…

Seconde innovation cette année : la Peña La Estrella proposera un spectacle sur le parvis du site Layné. Une représentation en extérieur par une compagnie locale bien connue… Quelle meilleure façon de mettre en valeur les liens qui unissent l’Hôpital à sa ville ?