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20/05/2021
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Sans doute seul le sport peut-il engendrer des moments de bonheur collectif aussi pur et intense. En battant Lyon puis Montpellier pour remporter le premier titre de Champion de France de son histoire, Basket Landes a rempli de joie et de fierté tout un département passionné de la balle orange. Depuis ce lumineux samedi 15 mai, les messages de gratitude ont déferlé sur les réseaux sociaux. Céline Dumerc, pourtant sept titres de Ligue féminine au compteur, parle « d’émotions incroyables » et de sa fierté « de partager ça avec tout un peuple ».
En début de saison, la présidente Marie-Laure Lafargue affirmait sa conviction que le sport est « un catalyseur d’énergie positive ». Dimanche dernier, elle en a eu la preuve lorsque plusieurs centaines de supporters ont accueilli les joueuses à l’Espace François-Mitterrand à leur retour de Bourges : « Nous étions un peu en avance et nous nous sommes arrêtées au Caloy. Les voitures passaient et nous saluaient en klaxonnant. Puis nous sommes arrivées à Mitterrand et mon père nous a ouvert le portail en pleurant comme un gosse. Tout est remonté ».
Si Les Landes sont le département de France comptant le plus de licenciés par habitant, la Chalosse est sans doute l’épicentre de cette ferveur. Rien d’étonnant donc à ce que la belle histoire de Basket Landes commence à Eyres-Moncube, village de 358 habitants situé à 5 kilomètres de Saint-Sever. En 2002, l’entente Eyres-Fargues-Coudures doit décliner la promotion en deuxième division, faute de structures adaptées. Germe alors l’idée d’un club départemental, plus à même d’accompagner la croissance sportive. En 2003, Basket Landes est né. Marie-Laure Lafargue a « une pensée pour Henri Emmanuelli qui a fait partie de ceux qui ont considéré que, dans un département rural, une équipe de nanas pouvait porter haut les couleurs de ce territoire ». Depuis ce baptême, le Département n’a eu de cesse d’accompagner le club, augmentant même son soutien financier lorsque l’économique peinait à suivre les performances sur le terrain. À l’heure actuelle, la subvention départementale s’élève à 367 000 € pour un budget total d’1,4 M€.
Pas à pas, le club se structure, étoffe son réseau de partenaires – près de 400 désormais - et gravit les échelons. En 2006, Basket Landes accède au deuxième niveau national et déménage à Saint-Sever dans le chaudron de la salle Laloubère. En 2008, déjà un 15 mai, les Landaises deviennent championnes de France de deuxième division et intègrent l’élite. Elles s’installent assez rapidement dans le Top 5 national, découvrant les compétitions européennes dès 2011. En 2015, c’est un nouveau déménagement à Mont-de-Marsan pour l’écrin plus vaste de François-Mitterrand et en 2016, l’arrivée de Céline Dumerc qui donne un coup de projecteur médiatique sur le club landais. Arrivées au Final Four de Bourges avec la position de challengers et la conviction qu’elles pouvaient « rivaliser avec les gros », les coéquipières de Céline Dumerc en repartent avec un titre qui vient récompenser « un club ancré dans son territoire depuis plus de 15 ans », comme le résume Julie Barennes.
La Lot-et-Garonnaise, sacrée dès sa seconde saison comme entraineur principal après avoir défendu les couleurs bleu et blanc pendant 7 ans, peut témoigner que cette marche vers le sommet s’est faite en symbiose avec les supporters landais : « On fait partie des Landes, de cette culture basket qui existe. On joue d’une manière qui plaît aux gens, on porte les valeurs du département et du Sud-Ouest en incarnant les petits qui battent les deux fois plus gros qu’eux ». Les Landais en pincent pour les filles en bleu et blanc, les soutiennent avec une respectueuse affection. Aby Gaye loue « la gentillesse » des fans et « leurs marques d’attention ».
Pour Valeriane Vukosavljevic, revenue dans les Landes après 6 ans d’absence pour décrocher un cinquième titre de championne nationale avec 5 clubs différents, « c’est notre force collective qui nous a permis de gagner et qui fait que les gens s’identifient à nous ». Ana Suarez, dont la grinta espagnole a conquis les fans, évoque « une petite ville et un club familial qui ont su accomplir de grandes choses ».
Basket Landes est naturellement devenu l’ambassadeur du département. « Les joueuses ont passé un pacte avec nous, celui de défendre l’image d’un département solidaire, ambitieux et d’une énergie folle. Dans la salle, il y a des agriculteurs, des gens au SMIC, des petits artisans qui nous ont filé 2 000 € au lieu de les investir dans leur entreprise. On met les joueuses en responsabilité en leur disant ‘Donnez, vous recevrez’ », explique Marie-Laure Lafargue.
Qui mieux que Miranda Ayim pour symboliser ce lien entre l’équipe et son public ? La Canadienne de Chatham, Ontario, est restée six ans au club, refusant de nombreuses sollicitations plus lucratives. Elle a su gagner les cœurs landais par son investissement, sa classe, son humilité et sa fidélité : « Je savais que je voulais finir ma carrière ici. Je savais que ce serait une saison spéciale et je voulais en profiter tout du long ». Difficile d’imaginer plus belle fin à cette « histoire d’amour »…
Un recrutement prometteur
L'effectif 2021-2022 se dessine et il a fière allure. La Suédoise Regan Magarity (Tarbes), la Brésilienne Clarissa Dos Santos (Villeneuve-d’Ascq) et l’Australienne Marianna Tolo (Canberra Capitals) renforceront le secteur intérieur des championnes de France. La jeune meneuse Marine Fauthoux - fille de l’Horsarrois et ancien international Frédéric Fauthoux - est prêtée par Lyon pour deux ans. Sara Roumy, 17 ans, revient à Basket Landes après deux années passées à l’Insep.
Le club landais devait pallier les départs de Miranda Ayim (retraite), Katherine Plouffe, Aby Gaye, Ana Suarez et Nevena Jovanovic. Mila Marquet et Mathilde Domenger quittent le centre de formation pour signer leur premier contrat professionnel avec les Pétillantes de Reims.
Pour aller plus loin
Les sites du département