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Chabot de l'Adour, où te caches-tu ?

16/09/2022

910 vues

© S. Zambon | Dpt 40

Une étude menée par le service Patrimoine naturel avec la Fédération départementale de pêche vise à mieux connaître la population de cette espèce de poisson endémique de nos rivières.

Avec sa grande gueule et ses pectorales proéminentes en éventail et rayées comme son corps, son physique ne laisse pas indifférent. Reste à trouver le Chabot de l'Adour dans son habitat, lui qui dépasse très rarement les 10 cm à l'âge adulte. « Là, on en a attrapé un qui mesure 3 cm, ça veut dire qu'ils se reproduisent, c'est bon signe », explique, dans sa combinaison de pêche, les pieds dans l'eau, Marion, qui, avec Sylvain et Sébastien, arpente, en ce matin du 14 septembre, un bout du Bez qui coule du côté d'Arengosse. 

Le Chabot de l'Adour © Thierry Gatelier | Service Patrimoine naturel - Dpt 40

 

Tous trois sont techniciens à la Fédération départementale de pêche, et ils assurent là, avec leurs gros gants isolants, une pêche électrique soumise à arrêté préfectoral qui permet d'étourdir les poissons pour mieux les attraper à l'épuisette, avant de les relâcher bien vivants dans l'eau une fois les mesures de poids et taille effectuées. « C'est la technique la moins invasive avec un courant continu de faible intensité. Ils retrouvent leurs esprits assez vite dans le seau », précise la spécialiste, avec ses lunettes aux verres polarisants supprimant les reflets afin de mieux voir dans ces eaux à température fraîche qu'affectionnent les chabots.

L'enjeu ? La préservation de l'espèce

« Cela fait onze ans qu'il n'y a pas eu de pêche sur ce point ; à d'autres endroits, les relevés datent de 1978. L'objectif est d'actualiser les données sur 13 stations connues sur le Bez, l'Estampon, l'Estrigon, le Ludon et le Gabas avant, peut-être, de prospecter d'autres tronçons ailleurs pour évaluer les populations de cette espèce endémique du bassin de l'Adour. Avec ces échantillonnages, on aura une idée du peuplement. L'enjeu est la préservation de l'espèce », explique Thierry Gatelier, chargé de mission biodiversité au service Patrimoine naturel du Département qui finance cette étude dans le cadre du Schéma Nature 40, en partenariat avec la Fédération de pêche.

© S. Zambon | Dpt 40

 

Sur le lieu-dit du Marquazan à Arengosse, en une demi-heure de pêche sur 57 mètres le long du Bez, à une profondeur moyenne d'une vingtaine de centimètres, seuls quatre Chabots de l'Adour (de 3 à 5,5 cm et 2 grammes maximum) auront été pêchés, au côté, entre autres, de 18 lamproies, 55 loches franches et 121 vairons. C'est dire la rareté de l'animal aquatique recherché ce matin-là. 

Ce programme d'acquisition de connaissances sur le Chabot de l'Adour fait partie d'un plan plus vaste engagé par le Département sur 10 espèces animales et végétales incluant le Mouron à feuilles charnues (Plantes à fleurs), la Grande mulette (Bivalves d’eau douce), le Campagnol amphibie (Mammifères), le Fadet des laîches (Papillons de jour), le Tabouret des sables (Plantes à fleurs), l'Isoète de Bory (Fougères), la Phalérie atlantique (Coléoptères), le Faux-cresson de Thore (Plantes à fleurs) et le Phragmite aquatique (Oiseaux).
 

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