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22/01/2025
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Dans le gymnase de l’espace multisports de Saint-Pierre-du-Mont, les cris résonnent joyeusement, les rires fusent. Une vingtaine de femmes s’essaient avec enthousiasme au tchoukball, mélange ludique de handball et de volley-ball. Réfugiées de diverses nationalités ou habitantes des quartiers Politique de la ville de l’agglomération montoise (La Moustey, Le Peyrouat), elles font partie du dispositif « Toutes sportives », créé par l’Ufolep des Landes en 2019 et soutenu par l’État, le Département et les agglomérations de Mont-de-Marsan et de Dax. Objectif : donner accès à la pratique sportive à des femmes qui en sont éloignées, afin de faciliter leur inclusion sociale et d’améliorer leur bien-être physique et mental.
En charge des projets socio-sportifs pour l’antenne landaise de la fédération multisports, Thibault Dabadie est parti en 2019 d’une « page blanche ». Il contacte alors l’Association de quartier de la Moustey (AQM). 5 à 10 femmes participent aux premières séances de marche nordique jusqu’au lac de Ménasse. « Avec le bouche-à-oreille, le groupe s’est étoffé, ce qui nous a permis de proposer de nouvelles activités et d’étendre le dispositif au quartier du Peyrouat et à l’association Landana (Landes accueil nouveaux arrivants) », raconte l’agent de développement de l’Ufolep 40. Désormais, entre 20 et 30 sportives fréquentent chaque jeudi les ateliers dirigés en alternance par 2 éducateurs socio-sportifs.
Même évolution positive à Dax où une quinzaine d’habitantes des quartiers de Cuyès, du Gond et du Sablar, rassemblées par la Maison des Citoyens, pratiquent chaque mardi la marche nordique et, de plus en plus, d’autres disciplines.
« Au-delà de l’aspect santé, le sport permet à ces femmes souvent isolées de créer du lien social et de travailler sur la confiance et l’estime de soi », argumente Thibault Dabadie. Volontairement variées afin de coller à la conception sport-plaisir prônée par l’Ufolep, les activités aident à lever certains freins et à acquérir de nouvelles compétences, comme le projet natation lancé en 2024. Dans le même ordre d’idées, les séances de « remise en selle » à vélo ont permis à certaines femmes de gagner en mobilité et de partager des promenades avec leurs enfants et petits-enfants.
Avec le soutien du Département, l’Ufolep a progressivement diversifié ses actions, offrant à ces femmes isolées une inespérée ouverture sur le monde. En septembre 2024, 17 habitantes des quartiers prioritaires ou réfugiées de l’agglomération montoise ont assisté à des épreuves des Jeux Paralympiques de Paris. Une expérience inoubliable. Depuis deux ans, une trentaine de bénéficiaires de Dax et de Mont-de-Marsan montent à Paris pour un événement sportif réunissant les dispositifs « Toutes sportives » de plusieurs départements. Un séjour à la plage à Capbreton et une randonnée en montagne dans les Pyrénées ont été également organisés en 2024.
Autant d’occasions supplémentaires pour souder un collectif déjà très uni après 5 ans de rendez-vous hebdomadaires. « Un esprit de groupe s’est formé parmi ces femmes issues d’horizons divers », constate avec satisfaction Thibault Dabadie. Salariée en chantier d’insertion à l’AQM, Séverine Fernandez n’est pas la dernière à courir, rire, encourager, crier de joie lors de ces séances incluses dans son temps de travail : « ce mélange de cultures est génial, on s’entend toutes très bien. C’est un moment de partage, il y a du respect, on est solidaires ».
« On essaie de proposer un programme varié. L’idée est de les initier à un sport sur deux ou trois séances puis de changer. Elles font de la gymnastique douce, du renforcement musculaire, des sports collectifs mais aussi des activités plus ludiques comme le tir à l’arc ou le tchoukball. On s’adapte aussi aux saisons avec un cycle marche nordique en février-mars, de la natation en mai et du vélo en septembre-octobre. »
« Je suis arrivée ici avec ma famille en 2019 et j’ai commencé Toutes sportives en 2020. Le sport m’a permis de mieux m’intégrer en pratiquant la langue et en découvrant Paris et d’autres villes. C’est aussi bon pour la santé : j’ai des problèmes de circulation sanguine et ces sessions me font du bien. Enfin, j’apprécie beaucoup de rencontrer des personnes d’autres nationalités. Lors des sorties vélo, nous emmenons chacune un plat typique et j’ai pu goûter à la cuisine d’Irak ou du Maroc. »
« Assister aux Jeux Paralympiques a été une expérience sensationnelle. Je n’avais pas visité Paris depuis 30 ans. Le courage et le talent de ces sportifs donnent de la force et de la motivation. Cela a changé mon regard sur le handicap. C’est un merveilleux souvenir que je garderai toujours. »
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