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22/06/2023
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En presque trois mois de travaux, il n’y a quasiment eu aucune plainte de riverains : c’est dire si la création de deux nouvelles bretelles pour compléter le demi-échangeur A641/RD817 situé à Peyrehorade et Orthevielle fait l’unanimité localement. « Je vous invite à venir un dimanche soir à l’heure des retours de plages. De plus, il y a pas mal d’habitations sur ce qu’on appelle la route de Dax (la RD33, ndlr) », explique Didier Moustié, maire d’Orthevielle, pour souligner combien ce nouvel itinéraire de délestage va améliorer le cadre de vie de ses administrés.
Construites au nord du demi-échangeur existant, les deux bretelles – d’une longueur de 300 mètres pour l’entrée et de 280 mètres pour la sortie – relient l’A641 – aussi appelée la BARO pour Bretelle autoroutière de raccordement ouest - et la route départementale 817 (voir plan ci-dessous). Elles vont alléger la circulation sur la RD817 et la RD33 et contribuer à réduire les risques d’accidents, notamment au niveau du carrefour entre les deux départementales, se réjouit Rachel Durquéty, vice-présidente du Conseil départemental et élue du canton Orthe et Arrigans : « ces bretelles étaient tellement attendues pour la sécurité dans le territoire. C’est un combat d’une quinzaine d’années pour inscrire ce chantier dans le Plan d’investissement autoroutier ».
Le Département des Landes finance les deux-tiers des travaux, soit 1,6 M€ sur un montant total de 2,4 M€. VINCI Autoroutes, maître d’ouvrage et concessionnaire, paie les 800 000 € restants. Le chantier, confié au groupement Lafitte TP / Guintoli, a débuté en mars et le gros des travaux devrait s’achever à la fin juin. « Nous avons entre 3 à 4 mois d’avance sur les prévisions », se félicite Cédric Tajchner, directeur opérationnel chez VINCI Autoroutes : « l’entreprise nous a proposé une optimisation du chantier avec une organisation et un phasage différents. Et les aléas météos nous ont été favorables ».
Fermée depuis mi-avril, la partie nord de la BARO (entre le demi-échangeur existant de la RD817 et le raccordement à la RD33) devrait être rouverte pour absorber le flux estival. Quant aux bretelles nouvellement créées, elles devront attendre la visite d’inspection et le feu vert des services de l’État, avant « une mise en service dans la deuxième quinzaine de septembre », espère M. Tajchner.
2 autres chantiers autoroutiers attendus
Dans le secteur de Peyrehorade, 2 autres opérations sont actuellement en cours d’études pour des travaux envisagés en 2024-2025 :
- Création d’un demi-échangeur à Carresse-Cassaber (64) qui permettrait de détourner le trafic des camions provenant des carrières des bords des gaves et d’alléger la circulation à Sorde-l’Abbaye et à Peyrehorade. Sur un montant total estimé à 13,5 M€, le Département des Landes s’est engagé pour 5,05 M€
- Construction d’un demi-échangeur supplémentaire au niveau du péage de l’A64 pour relier la BARO et la RD19. Il desservirait le parc d’activités économiques Sud Landes à Hastingues et Oeyregave. Le Département investirait 250 000 € sur un budget chiffré à 6 M€
Sept kilomètres plus à l’ouest, la reconstruction du pont de Sorde-l’Abbaye sur le Gave d’Oloron n’en est pas au même stade d’avancement. Rien d’étonnant, vu l’ampleur des travaux. L’ancien ouvrage, construit en 1929-1930 et d’une longueur de 110 mètres, souffrait de problèmes d’étanchéité, de forte corrosion des aciers et d’appuis bloqués. « Des réparations n’auraient pas permis de lever la limitation de tonnage », rappelle Régis Jacquier, directeur des Mobilités et des Infrastructures au Département des Landes. « L’augmentation du trafic, la concurrence des modes d’utilisation (véhicules agricoles, camions, voitures de tourisme…) nous ont conduits à supprimer les interdictions de tonnage afin de favoriser plus de fluidité », poursuit Olivier Martinez, vice-président du Département en charge de la Mobilité et des Infrastructures.
Une reconstruction, donc, et sur le même emplacement, car « si on avait bâti un nouvel ouvrage un peu plus loin, les raccordements avec la RD123 auraient entrainé un surcoût, sans oublier que les constructions côté rive droite rendaient difficile un autre tracé », éclaire Laure Apretna, responsable du service Études et grands travaux neufs au Département. Le chantier a donc démarré en octobre 2022 avec la démolition de l’ancien pont.
L’édification du nouvel ouvrage a démarré en janvier. 5 mois plus tard, une des deux culées destinées à supporter le poids du futur tablier domine la rive gauche. À sa base, un gigantesque remblai obstrue la partie gauche du Gave d’Oloron. En son milieu, a été creusé un trou vertigineux de 16 mètres de profondeur dans lequel sera installée la première des trois piles du pont. « Comme le sol est hétérogène, nous avons été obligés de descendre bien plus bas que ce que nous indiquaient les études préalables », raconte Laure Apretna pour expliquer le léger retard pris dans les premiers mois.
Le Département des Landes assure seuil la maîtrise d’ouvrage et le financement, estimé à 5,4 M€. Rappelant qu’avec 46 M€ en 2023, « le budget mobilités et infrastructures routières est un des plus importants de la collectivité après la Solidarité », Olivier Martinez assume l’investissement.
Plus de 550 véhicules, dont 30 poids lourds – malgré la limitation de tonnage -, traversaient chaque jour le Gave d’Oloron via la RD123. Rachel Durquéty invoque donc « des raisons de sécurité » et « des enjeux certes très locaux mais quotidiens avec des gens qui empruntent ce pont tous les jours pour aller travailler ».
Le chantier se veut vertueux avec 2 933 heures dédiées à l’insertion sociale. Des mesures compensatoires ont été prévues pour les espèces protégées recensées sur le site. Durant les travaux, une tour abrite les hirondelles de fenêtre et l’ouvrage achevé comportera 61 nids artificiels pour cette espèce ainsi qu’un nichoir pour le couple de faucons crécerelles résidant sur les lieux. Le pont de Sorde intègre aussi les nouveaux modes de déplacement, assure Damien Delavoie, conseiller départemental délégué à la Randonnée : « il garantira un passage sécurisé pour les pèlerins de Compostelle et pour les cyclistes. Un cheminement doux est d’ailleurs à l’étude pour relier les abbayes de Sorde et d’Arthous en passant par ce pont ».
La mise en service est espérée dans le courant du 1er semestre 2024. En attendant, le chantier peut être suivi sur le site landes.fr grâce à une webcam installée à proximité.
Pour aller plus loin
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