Forum Santé avenir : les Landes dans l'innovation

Si, comme l'a rappelé à la tribune Benoît Elleboode, « vieillir est le meilleur moyen qu'on ait trouvé pour ne pas mourir jeune », vieillir dans les Landes est peut-être aussi plus doux qu'ailleurs.

Pour le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, « ce qui se passe dans les Landes, ce n'est pas ce qu'il se passe ailleurs, il y a ici une culture politique basée sur des principes et des valeurs importantes. Le Conseil départemental a fait des choix spécifiques avec notamment des Ehpad uniquement publics à prix maîtrisés, c'est le seul département de Nouvelle-Aquitaine, peut-être même de France dans ce cas-là. Un département qui a toujours été aussi dans l'innovation, pour faire différemment avec les visions d'aujourd'hui, comme c'est le cas avec le Village landais Alzheimer (VLA) qui répond à un besoin », a-t-il salué, lors du Forum Santé avenir « Comment mieux vieillir dans les Landes ? Solutions et innovations », organisé par Sud Ouest, en collaboration avec l’ARS, la Mutualité française Nouvelle-Aquitaine et l’Institut Bergonié.

Dans ce village d'un nouveau type, la Mutualité française s'est impliquée pour ouvrir un pôle de santé, avec des généralistes et spécialistes, ouvert à tous les habitants de l'agglomération, afin d’« accroître l'offre de santé sur le territoire et faire en sorte que les résidents ne soient pas bunkerisés mais ouverts sur l'extérieur », ont rappelé Bertrand Dupouy, son président en Nouvelle-Aquitaine, et Dominique Savary, responsable de l'antenne landaise. 

Autre action qui remporte un « vif succès » dans la lutte contre la perte d'autonomie, l'opération de prévention de la Mutualité française « Pas d'âge pour bouger » menée depuis cet été à Mont-de-Marsan pour les plus de 60 ans en situation de précarité, avec des ateliers sur l’équilibre et la prévention des chutes, le sommeil, l’alimentation ainsi que la santé environnementale.

Pour vieillir en bonne santé, rien de tel que la prévention. Au côté du professeur Pierre Soubeyran, directeur de recherche à l'Institut Bergonié, Nicolas Portolan, le directeur adjoint du centre bordelais dédié aux cancers, a mis en avant le « Bergo'bus » venu récemment à Morcenx pour porter le message du dépistage sur tous les territoires, car « plus tôt est détecté un cancer, meilleures sont les chances en termes de survie ». 

Alors que 26 000 Landais de plus dépasseront les 60 ans en 2030, soit l'équivalent d'une ville comme Mont-de-Marsan, Paul Carrère, vice-président du Conseil départemental chargé de la santé et de l'autonomie, a aussi insisté sur le programme départemental XL Autonomie avec la Poste qui se sert du numérique et de l'humain au service du maintien à domicile. 

Dans ce contexte, un des enjeux majeurs face au vieillissement, a souligné Marie-Laure Lafargue, conseillère régionale, est de « fidéliser les professionnels dans ces métiers-là, les attirer et maintenir au plus près des territoires avec des formations délocalisées, et en faisant tomber les barrières psychologiques et économiques ».

D'où le plan d'attractivité des métiers de l'accompagnement lancé par le Conseil départemental. « Ces métiers seront attractifs si, premier point, ils permettent de mieux gagner sa vie, et qu'on réussit à lever les freins à l'emploi, comme la mobilité », a expliqué Paul Carrère.

Si en Gironde, des véhicules de location électriques sont expérimentés pour les salariés des Services d’aide et d’accompagnement à domicile, dans les Landes « on est plutôt dans un schéma d'accompagnement des collectivités sur différentes typologies de véhicules : sans permis pour certains qui travaillent dans un rayon de trois ou quatre kilomètres, SUV pour pouvoir traverser champs forestiers ou de maïs et arriver chez des papis ou mamies, ou voitures classiques logotées qui offrent aussi une certaine reconnaissance à ceux qui les conduisent en faisant ce noble métier d'accompagnement des aînés ».