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05/01/2023
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Habitat dégradé, logements vacants, commerces à l’abandon : dans les Landes comme dans d’autres campagnes françaises, le cœur des petites villes ne bat plus aussi fort qu’antan, la faute à des dérives urbanistiques qui ont déplacé les zones d’activités en périphérie. Xavier Fortinon, président du Département, refuse cette fatalité : « il faut remettre la population au cœur des bastides qui sont quand même le centre de vie de nos communes. C‘est un enjeu primordial pour garantir du lien social ». Selon Philippe Latry, président de la Communauté de communes des Landes d’Armagnac, redonner du pimpant aux bourgs de Gabarret et de Roquefort est devenu un objectif partagé par tous : « nos 27 maires ont bien compris que si on avait des têtes de pont qui impulsaient une dynamique, ce serait profitable pour l’ensemble des communes ».
Initié le 1er octobre 2020 par l’État, le programme Petites villes de demain (PVD), qui s’adresse aux communes de moins de 20 000 habitants, est une boîte à outils idoine. Piloté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), il permet aux collectivités de connaître la totalité des aides mobilisables en fonction de leurs besoins et de savoir vers quel organisme se tourner pour les solliciter. Encore faut-il au préalable que les communes aient défini au préalable leurs priorités et leur stratégie de revitalisation. C’est ce qu’ont fait Gabarret et Roquefort, en déterminant une série d’actions opérationnelles, réparties en 3 orientations clés.
Premier chantier : la vacance résidentielle, due le plus souvent à une dégradation de l’habitat. Le taux de logements inoccupés dans le centre de Roquefort est de 21 %, ce qui est d’autant plus dommageable que l’entreprise Aqualande, en pleine expansion, a du mal à recruter de nouveaux salariés, faute d’offre immobilière. À Gabarret, le ratio est de 22 %, car la typologie de l’habitat disponible ne correspond pas à des ménages constitués essentiellement de personnes seules ou de familles monoparentales. « La majorité des logements en centre-ville sont trop grands, très énergivores, sans jardin et sans garage », pointe le maire, Stéphane Barlaud.
La réhabilitation du parc immobilier est donc impérative pour attirer de nouveaux habitants. « S’il y a des logements vacants, il faut travailler sur l’existant, avant de construire des lotissements », assène Xavier Fortinon. La signature du programme PVD, le 3 janvier à Labastide d’Armagnac, inclut le lancement d’une OPAH-RU (Opération programmée d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain). Sous l’égide de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), ce dispositif propose aux propriétaires (collectivités et particuliers) de l’ingénierie et un éventail de financements pour la restauration des bâtis. « Quand on sait que le coût d’une rénovation atteint 2 500 €/m2, il est important qu’il y ait de l’aide publique », souligne François Hubert, maire de Roquefort. « L’OPAH-RU va peut-être inciter des propriétaires privés à déclencher des travaux », espère de son côté son homologue de Gabarret.
La deuxième priorité inscrite dans la Convention Petites villes de demain va de pair avec la première, comme le résume Stéphane Barlaud : « sans habitants, pas de commerces ; sans commerces, pas d’habitants ». Gabarret et Roquefort se sont donc toutes deux engagées dans un programme d’actions commerciales. La commune du Gabardan a confié à Vitalandes* la rénovation de l’ancienne pharmacie, rue du Marsan, pour y relocaliser deux commerces. Au-dessus, XLHabitat financera la réhabilitation de deux logements. Autre projet en cours d’étude : la création d’une médiathèque place de la Fontaine. À Roquefort, c’est une aire de camping-car qui devrait prochainement voir le jour, afin de renforcer le potentiel touristique de la ville.
Doter les cœurs de ville d’un beau cadre de vie où l’on a plaisir à se balader est la troisième grande ambition de la Convention PVD. À Roquefort, la requalification de la place du Soleil d’Or et de deux rues du bourg castral est déjà à l’ordre du jour. Viendront ensuite, échelonnés jusqu’en 2026, les réaménagements de l’avenue d’Albret, de la place des Cordeliers, de la rue du Pisque et de l’avenue des Arènes. « On a quand même un bourg historique qui a une grande valeur patrimoniale », s’enorgueillit François Hubert, qui compte candidater au label Petites cités de caractère grâce à la réhabilitation de l’habitat et au ravalement des façades.
À Gabarret, Stéphane Barlaud mise sur « la végétalisation » pour redonner de la gaieté et du lustre aux rues du Fort, du Marsan, des Écoles et à la place de la Mairie. Les deux communes souhaitent également répondre aux nouvelles aspirations écologiques des populations en aménageant des cheminements doux pour piétons et cyclistes. « Avec nos deux rivières, la Douze et l’Estampon, nous disposons d’un très riche patrimoine naturel », relève François Hubert.
Évidemment, ces chantiers de grande ampleur ne pourraient voir le jour sans le concours de l’État et du Département, eux aussi signataires de la Convention, aux côtés de Roquefort, de Gabarret et des Landes d’Armagnac. Philippe Latry le reconnait sans peine : « les uns sans les autres, on ne peut rien faire. Quand on établit un diagnostic de territoire et qu’on définit des actions, on doit faire l’inventaire de tous les dispositifs de financement existants afin de mettre en œuvre tous ces projets ».
Daniel Fermon, secrétaire général de la Préfecture des Landes, l’assure : l’État répond présent à de multiples niveaux, par le biais de ses agences, organismes et services. Pour des aides financières, certes, mais aussi pour l’instruction des dossiers et pour l’ingénierie territoriale, comme le prouve le recrutement par la Communauté de communes d’un chef de projet Petites villes de demain.
De son côté, Xavier Fortinon rappelle que le Département avait établi dès 2019 une liste de 67 communes éligibles à des dotations de revitalisation. Ainsi, à Gabarret, la réhabilitation de la place de la Fontaine et la construction d’une halle couverte ont bénéficié d’un soutien à l’investissement de 250 000 €.
Le président du Conseil départemental énumère ensuite tous les dispositifs sur lesquels Gabarret et Roquefort pourront s’appuyer dans leurs opérations de redynamisation : l’EPF « Landes Foncier » ; la foncière Vitalandes, « qui permet d’intervenir sur des durées beaucoup plus longues » ; XLHabitat, « un des rares opérateurs à venir sur les toutes petites opérations », que le Département envisage d’accompagner encore davantage par une augmentation de 50 % de sa dotation en 2023 ; les conventions passées avec la Banque des territoires.
Xavier Fortinon n’omet pas, enfin, la participation de sa collectivité aux Contrats de relance et de transition écologique (CRTE) lancés par l’État. Avant de conclure : « cela fait beaucoup d’actions et de moyens à consacrer mais ce n’est que comme cela que l’on va arriver à redonner du dynamisme, de la vitalité et de l’attractivité à nos bourgs ruraux ».
* Vitalandes est une société financière de revitalisation, née de la volonté du Département des Landes. Chapeautée par la Satel (Société d’aménagement des territoires et d’équipement des Landes), elle peut se substituer aux communes pour rénover et remettre sur le marché des logements ou des commerces vacants.
14 communes landaises concernées
Villeneuve-de-Marsan (en octobre dernier) et Morcenx-la-Nouvelle (en novembre) ont déjà signé la Convention cadre Petites villes de demain.
Après le duo Gabarret/Roquefort, ce sera, dans les mois à venir, le tour d’Aire-sur-l'Adour, Geaune, Grenade-sur-l'Adour, Hagetmau, Labouheyre, Montfort-en-Chalosse en partenariat avec Mugron, Morcenx, Peyrehorade et Saint-Sever.
Pour aller plus loin
Les sites du département